Le conflit entre la France et la France-Bretagne au sujet de l'attribution des licences de pêche au large des îles anglo-normandes, résultantes du Brexit, n'est pas encore totalement éteint. Malgré 43 nouvelles licences de pêche (sur 58 demandées) accordées ce mercredi à des bateaux français, les autorisant ainsi à continuer à pêcher dans ses eaux après le 1er février 2022, Paris maintient la pression sur son voisin maritime. Depuis des mois, il est en effet reproché à Londres de faire patiner les négociations et de n'accorder qu'aux compte-gouttes les licences de pêche, malgré l'accord post-Brexit obtenu en 2020.
Pour tenter de trouver une issue au conflit, la Commission européenne a demandé récemment à Londres de régler le contentieux d'ici le 10 décembre.
Désormais, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Or, Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.
Une centaine de licences manquantes selon Paris
"L'obtention de ces 43 licences est une excellente nouvelle pour nos pêcheurs", a déclaré à l'AFP la ministre française de la Mer Annick Girardin. Ces licences concernent des bateaux français enregistrés en Normandie et en Bretagne.
Et d'ajouter :
"Le combat n'est pas terminé : 111 licences restent à obtenir", essentiellement de Jersey et de Londres, a-t-elle affirmé.
Dans le détail, dans un point sur les licences manquantes par rapport aux demandes françaises, dans un entretien publié par Ouest-France, Annick Girardin avait évoqué 52 licences manquantes pour la zone des 6 à 12 milles au large de la Grande-Bretagne, 59 pour les eaux sous juridiction de Jersey et 43 pour les zones de Guernesey.
A Guernesey, pour les 15 bateaux restants, "toute donnée supplémentaire sera examinée", a indiqué le gouvernement de Guernesey dans un communiqué. Le ministre des Affaires étrangères de l'île, Jonathan Le Tocq, a aussi salué une "étape importante" de sa feuille de route sur les licences, espérant qu'elle apporte "certitude et stabilité".
Depuis le 1er janvier 2021, la France a ainsi obtenu environ un millier de licences de pêche dans les eaux britanniques et des îles anglo-normandes.
De son côté, après sa sortie de l'Union européenne, le Royaume-Uni cherche à nouer de nouveaux accords commerciaux avantageux pour ses industries avec des pays partout dans le monde comme la Norvège, avec laquelle un accord commercial prend effet mercredi.
(Avec Agences)