Post-Brexit : en colère, les pêcheurs français vont bloquer le tunnel sous la Manche

Alors qu'ils n'arrivent toujours pas à obtenir des licences de pêche dans les eaux britanniques, les pêcheurs français prennent une mesure radicale. Trois ports et le tunnel sous la Manche seront bloqués pour les marchandises vendredi, annonce le Comité des pêches.
Les pêcheurs bloqueront en mer l'arrivée des ferries en provenance du Royaume-Uni dans trois ports de la Manche, côté français : Saint-Malo, Ouistreham et Calais.
Les pêcheurs bloqueront en mer l'arrivée des ferries en provenance du Royaume-Uni dans trois ports de la Manche, côté français : Saint-Malo, Ouistreham et Calais. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

"Un coup de semonce". Onze mois après le Brexit, environ 150 bateaux français attendent toujours les autorisations pour poser leurs filets dans les eaux britanniques. Pour exiger l'octroi rapide par le Royaume-Uni de licences de pêche post-Brexit, le comité national des pêches français a annoncé le blocage vendredi des accès à plusieurs ports de la Manche et au tunnel sous la Manche pour les marchandises.

Les pêcheurs bloqueront en mer l'arrivée des ferries en provenance du Royaume-Uni dans trois ports de la Manche, côté français : Saint-Malo, Ouistreham et Calais. Sur terre, ils bloqueront également l'accès des camions britanniques de marchandises au terminal fret du tunnel sous la Manche pendant "quelques heures", a déclaré Gérard Romiti, le président du comité national lors d'une conférence de presse.

L'accord post-Brexit, conclu fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit en effet que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.

Même s'il ne concerne qu'un nombre assez réduit d'acteurs, le dossier des licences de pêche reste particulièrement explosif de part et d'autre de la Manche. Au total, depuis le 1er janvier 2021, la France a obtenu "plus de 960 licences" de pêches dans les eaux britanniques et des îles anglo-normandes, selon le ministère français de la Mer, mais il en manque encore.

"Nous ne voulons pas l'aumône, nous voulons seulement récupérer nos licences", a-t-il dit.

Londres reste pour l'instant sur sa ligne

Ce mouvement est une réponse à l'attitude "provocatrice" et "humiliante" des Britanniques. "Cette question des licences est l'arbre qui cache la forêt : de sa résolution dépendront les relations avec le Royaume-Uni sur le long terme", a prévenu Gérard Romiti. Tout en questionnant la robustesse de l'engagement européen au côté des pêcheurs de l'UE, il a salué "l'ultimatum" lancé mercredi par la Commission européenne, qui a demandé à Londres de régler ce contentieux d'ici le 10 décembre.

Mais les britanniques estiment de leur côté avoir octroyé 98% des licences demandées. Dans la zone des 6 à 12 milles nautiques des côtes britanniques, les débats sont tendus pour 40 bateaux (de plus de 12 mètres) qui ont été récemment mis à l'eau en remplacement d'anciens navires. Londres refuse pour le moment de leur délivrer une licence, estimant qu'il s'agit de nouvelles demandes car elles concernent des navires plus modernes et souvent plus puissants.

De son côté, Annick Girardin, Ministre de la Mer, avait évoqué le 18 novembre l'indemnisation possible des pêcheurs français qui se retrouveraient sans licences de pêche dans les eaux britanniques à cause du Brexit. Mais cela avait été vécu comme un aveu de "défaite" par les professionnels de la filière.

Alors que les négociations entre Bruxelles et Londres piétinent, Annick Girardin avait annoncé qu'une enveloppe "de 40 à 60 millions d'euros" pourrait être débloquée pour mettre en place un plan de sortie de flotte. "Ils ont aujourd'hui compris quelle était ma position et à nouveau compris que la ministre de la Mer était à leurs côtés", a-t-elle estimé. Le président Emmanuel Macron avait également tenté le 19 novembre de rassurer les pêcheurs. "Nous ne lâcherons pas nos pêcheurs" et "avant Noël, la France aura pris une position", avait-il assuré.

 (Avec AFP)

Commentaires 9
à écrit le 26/11/2021 à 11:28
Signaler
Un blocus a la napo ? L'anglois s'en contrefiche, surtout provenant de l'autre cote du channel. Nelson veille....

à écrit le 26/11/2021 à 9:52
Signaler
Au lieu de bloquer le tunnel, ils devraient permettre le passage des migrants au lieux de les obliger a "prendre la mer" a leurs places!

à écrit le 26/11/2021 à 8:50
Signaler
Oui c'est plus prudent que d'aller s'amuser à titiller les gardes côtes anglais qui risquent de perdre patience à force.

à écrit le 25/11/2021 à 19:55
Signaler
"Selon le ministère français de la Mer, mais il en manque encore ". "Nous ne voulons pas l'aumône, nous voulons seulement récupérer nos licences", a-t-il dit. Et c'était combien avant ?

à écrit le 25/11/2021 à 19:21
Signaler
Et on dit merci Macron... encore une preuve que notre président prefere les étranges que nous citoyens de France... Vivement mai 2022 pour la fin des pass inutiles et du règne de cet imposteur

à écrit le 25/11/2021 à 18:27
Signaler
et dire qu'ils ont reporté à maintes reprises ce brexit, Ils avaient si peur, tous, du no deal !

à écrit le 25/11/2021 à 18:18
Signaler
Et si les anglais repondent par l'interdiction de n'importe pas quel bateau de peche sous pavillon francais de naviguer dans tous les eaux territoriales britanniques? C'est un honte que les francais interviennent dans le politique d'un autre pays so...

à écrit le 25/11/2021 à 18:16
Signaler
Bloquer le tunnel sous la Manche avec des bateaux ? C'est fantastique.

à écrit le 25/11/2021 à 17:35
Signaler
ça vous étonnes des gens qui agissent après dix mois de blabla, qui ne veulent plus de cet état paillasson ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.