
"Il n'y a pas de différence gigantesque avec les autres pays de la zone euro" dont les plans d'urgence et de relance "massifs" pèsent de l'ordre de 6% à 10% du PIB, le Royaume-Uni se distinguant par un creusement beaucoup plus important du déficit public, a indiqué lors d'une présentation à la presse le président du CNP Philippe Martin. "Tout ce qui a été annoncé ne sera pas forcément dépensé. Il faut faire attention et rester prudent. Nous avons pris en compte ce qui a été annoncé" a-t-il poursuivi.
Le risque au début de la crise était celui d'un accroissement des écarts entre les pays ayant des balances des paiements courants excédentaires, comme l'Allemagne et les Pays-Bas, et ceux ayant des balances déficitaires comme la France.
"Absence de coordination"
Une telle situation a été évitée mais "l'absence de coordination des plans de relance pour réduire les déséquilibres de la zone euro est une occasion manquée et le risque majeur des années qui viennent est que les pays avec des comptes courants excédentaires soient les premiers à réduire leur impulsion budgétaire", selon le rapport.
Selon M. Martin, "une inquiétude que l'on pouvait avoir est qu'il y ait un déséquilibre important des balances courantes au sein de la zone euro. Dans les réponses de politique économique à la crise, cela ne devrait pas induire de déséquilibres. La crise n'a pas été non plus utilisée pour réduire les déséquilibres commerciaux. C'est une opportunité gâchée."
Le CNP recommande de maintenir le soutien aux entreprises
Pour la France, le rapport préconise le maintien d'une politique généreuse de soutien aux entreprises pour éviter qu'un certain nombre d'entre elles, bien que productives, ne fassent faillite, quitte à maintenir en vie artificiellement des entreprises "zombies" non compétitives.
A cet égard, le président du CNP rappelle que les faillites d'entreprises, en baisse d'environ 30% grâce surtout aux prêts garantis par l'Etat (PGE), vont connaître un phénomène de rattrapage cette année et que la dette reste "le premier prédicteur de faillite des entreprises".
Mais au niveau micro-économique, "on n'a pas encore une vision très claire" de cet endettement "permettant un meilleur ciblage des entreprises qui ont besoin d'aide", selon M. Martin.
Enfin, s'il ne préconise pas d'allègement généralisé, "pour certaines entreprises", des restructurations de dette pourraient être envisagées dès 2021 et "un mélange de solutions devrait être envisagé pour partager le fardeau de celles-ci entre les créanciers privés, les banques et l'État".
Sujets les + commentés