Fundme, "le Meetic" des startup et des investisseurs

Cette start-up créée en 2012 par deux jeunes Français compte plus de 2.500 inscrits et est à l'équilibre. Elle lance le 9 mars une offre dite de "syndicate", afin de démultiplier la force de frappe de ses business angels et fonds d'amorçage.
Christine Lejoux
En 2014, première année complète de son activité, Fundme a permis à une douzaine de start-up de lever 1,5 million d'euros, au total.

Un site Internet, des start-up en quête de financement, des investisseurs... De prime abord, Fundme ressemble à s'y méprendre à une énième plateforme de crowdfunding. Mais Charles Degand, cofondateur de cette jeune pousse française avec Balthazar de Menthon, a tôt fait de vous détromper. Contrairement aux acteurs du financement participatif, Fundme - inspirée du modèle de l'Américain AngelList - met en relation des start-up avec des investisseurs avertis et non avec des épargnants lambda. De fait, les montants investis sont sans commune mesure :

"Le ticket moyen investi par les business angels sur Fundme est de 65.000 euros par start-up, contre 6.000 sur les plateformes de crowdfunding",

indique Charles Degand. A la différence, également, des plateformes de financement participatif, Fundme n'est pas un conseiller en investissement. Son rôle est davantage celui d'un entremetteur. "Le but de Fundme est de fluidifier la rencontre entre des start-up en recherche de financement et des investisseurs qualifiés, qu'il s'agisse de fonds d'amorçage ou de business angels", confirme Charles Degand.

 1.500 start-up et un millier d'investisseurs sont inscrits sur Fundme

Fundme, c'est donc un peu "le Meetic" des start-up et des investisseurs. D'ailleurs, à la manière des internautes inscrits sur le célèbre site de rencontre fondé par Marc Simoncini, jeunes pousses et investisseurs doivent se constituer des profils sur Fundme. Les premières en détaillant par le menu leurs business models et leurs plans de marche ; les seconds en précisant leurs critères d'investissement, ainsi que leur "track record." Créée en juin 2012 par Charles Degand et Balthazar de Menthon, alors fraîchement diplômés de l'école de commerce Audencia (ex Sup de Co Nantes), Fundme compte aujourd'hui 1.500 start-up et environ un millier d'investisseurs professionnels.

Des investisseurs parmi lesquels figurent les sociétés de capital-investissement XAnge Private Equity et NextStage, ou encore le fonds d'entrepreneurs Kima Ventures, fondé par Xavier Niel, le patron de Free, et Jeremie Berrebi. Au nombre de ces quelque 1.000 investisseurs se trouvent également des business angels, comme Thierry Petit, cofondateur de Showroomprive.com, Hugues le Bret, ancien patron de Boursorama et à l'origine du Compte Nickel, mais également Thierry Dassault, directeur général du groupe éponyme.

 Des commissions de 3% à 8% sur les montants levés via Fundme

 Que ce soit pour les start-up ou les investisseurs, l'utilisation de Fundme est gratuite. Par quel miracle donc les résultats de cette jeune pousse sont-ils déjà à l'équilibre, au point qu'elle n'a jamais eu à lever de capitaux ? En réalité, Fundme propose aux start-up de leur faciliter la tâche, en repérant et en démarchant pour elles les investisseurs les plus adéquats pour le financement de leurs projets. Et c'est ce service-là qui est facturé. "Nous prélevons des commissions sur les levées de fonds que nous facilitons. Ces commissions vont de 3% à 8%, en fonction du montant total trouvé via Fundme", explique Charles Degand.

Des montants qui vont croissant, comme l'indique le jeune dirigeant :

"En 2014, première année complète de notre activité, nous avons permis à une douzaine de start-up [comme le réseau national de coursiers urbains Deliver.ee ou le site de location entre particuliers JeLoueMonCampingCar.com, ndlr] de lever un total de 1,5 million d'euros. Notre rythme actuel devrait nous permettre de faire lever trois fois plus en 2015"

 Démultiplier la force de frappe des "serial business angels"

Un objectif qui repose notamment sur le lancement, lundi 9 mars, d'une offre de "syndicate" par Fundme. Les "syndicates", qui n'existent encore qu'aux Etats-Unis où ils ont été développés par AngelList, ont pour vocation de fédérer un certain nombre d'investisseurs autour d'un business angel "leader" réputé pour son flair. L'idée étant de faire profiter les premiers du talent du second, et de permettre à celui-ci d'investir davantage dans les pépites qu'il a repérées. Ainsi, sur Fundme, le business angel Emmanuel Brunet, président d'Eulerian Technologies et disposé à investir 50.000 euros en moyenne par start-up, a vu son "syndicate" rejoint par quatre investisseurs, déjà. Ce qui lui donne une force de frappe totale de 115.000 euros par entreprise.

Cet effet démultiplicateur a permis aux start-up inscrites sur AngelList de lever quelque 104 millions de dollars au total, en 2014, soit 6,5 fois le montant de l'année précédente. "Aux Etats-Unis, AngelList, notre modèle, est en train de révolutionner l'écosystème habituel du financement en amorçage", s'enthousiasme Charles Degand. Qui compte bien en faire autant en France. Surtout que ce ne sont pas les "serial business angels" qui manquent dans l'Hexagone. Si Marc Simoncini et Xavier Niel figurent parmi les plus connus, les fondateurs de BlaBlaCar - dont Frédéric Mazzella -, de La Fourchette (Denis Fayolle), de Seloger.com (Denys Chalumeau), pour ne citer qu'eux, s'y entendent, eux aussi, pour miser sur les succès de demain. Autant de « syndicates » potentiels...

Christine Lejoux

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