Assurance : toujours intéressé par Scor, Covéa joue l'apaisement

Suite au rejet de son offre d’achat, Thierry Derez, le patron du poids lourd de l'assurance mutualiste en France, a décidé de se mettre en retrait temporairement du conseil d’administration du réassureur Scor, dont Covéa est le premier actionnaire.
Estelle Nguyen
Scor avait considéré que la proposition de rapprochement de Covéa, à 43 euros par action, ne reflétait pas la valeur intrinsèque, ni la valeur stratégique du groupe de réassurance.
Scor avait considéré que la proposition de rapprochement de Covéa, à 43 euros par action, ne reflétait pas la valeur intrinsèque, ni la valeur stratégique du groupe de réassurance. (Crédits : Charles Platiau)

Covéa joue la carte de l'apaisement avec Scor. Dans un communiqué daté de ce jeudi 27 septembre, l'assureur mutualiste (Maaf, MMA, GMF) a annoncé la décision de son PDG, Thierry Derez de se retirer du conseil d'administration du réassureur, jusqu'à la prochaine assemblée générale annuelle.

« Dans un souci de sérénité et d'apaisement, Thierry Derez a décidé de se mettre en retrait temporaire du Conseil d'administration de Scor, jusqu'à l'assemblée générale annuelle appelée à se réunir en 2019 », a précisé Covéa dans un communiqué.

Cette initiative intervient alors que le PDG avait adressé, le 24 août dernier, une proposition de rapprochement à Scor, à 43 euros par action, le valorisant 8,24 milliards d'euros, soit environ environ 30 % de plus que le cours des trois derniers mois. Une offre présentée comme amicale mais que le groupe de réassurance avait fermement rejetée début septembre.

Covéa toujours intéressé

Scor, qui a assuré la semaine dernière, dans un courrier au fonds activiste Ciam, avoir examiné cette proposition avec « la plus grande diligence »avait considéré que le prix ne reflétait pas la valeur intrinsèque, ni la valeur stratégique du groupe de réassurance. Dans son communiqué, le groupe mutualiste a également réaffirmé son intérêt pour une telle opération.

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Covéa rappelle qu'il est actionnaire de Scor depuis 2003 et qu'il en est même le premier actionnaire avec 8,5 % du capital depuis 2016. Il s'était engagé, le 8 avril 2016, à ne pas accroître sa participation au-delà du  seuil de 10 %  du capital de Scor pour une durée de trois ans. En réponse aux informations communiquées dans la presse qui suggèrent le contraire, l'assureur a affirmé qu'il entendait « respecter pleinement cet engagement » tant qu'il est en vigueur, soit jusqu'au 8 avril 2019.

« Covéa a proposé de soutenir Scor dans le cadre d'une large autonomie managériale, confortée par un conseil d'administration composé d'un nombre significatif d'administrateurs indépendants. Covéa a également confirmé souhaiter maintenir Scor cotée avec un large flottant, à même de préserver sa visibilité sur les marchés. Scor bénéficierait ainsi d'un actionnaire puissant et stable, respectueux de son identité, capable de soutenir ses projets de développement », a martelé l'assureur coopératif dans son communiqué.

Et d'ajouter que « Covéa reste un actionnaire de long terme de Scor, attentif aux évolutions du secteur et attaché à la création de valeur ». Sur les marchés, le titre Scor perdait près de 0,3 % à 40,16 euros vers 12 heures. Soit en dessous du prix proposé cet été.

Estelle Nguyen

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