Moody's confiante pour les banques françaises

L'agence de notation estime que les groupes bancaires de l'Hexagone sont en mesure de faire face aux difficultés et incertitudes à venir. Elle révise donc de négative à stable sa perspective sur le secteur.

Après Goldman Sachs la veille, c'est au tour de Moody's de publier ce mercredi une note sur les banques françaises. L'agence de notation a révisé de négative à stable sa perspective sur le système bancaire français, se montrant ainsi plutôt confiante pour l'environnement des établissements bancaires pour les 12 à 18 prochains mois.

Pour Moody's, cette confiance se justifie par la prise en considération du "cadre solide" dont les banques françaises bénéficient et qui permet de prévoir "une plus grande stabilité de la performance future".

L'agence de notation met en avant "les caractéristiques structurelles" des banques qui ont contribué à leur "résistance lors de la crise en leur permettant d'absorber les pertes et de surmonter les tensions qui en ont découlé".

"Sans être totalement exemptes de points faibles, les banques françaises ont pu tirer parti d'une répartition de leurs activités qui leur a été favorable et d'une relativement bonne tenue de leurs opérations en banque de détail et commerciale", explique ainsi Nick Hill, analyste chez Moody's Paris.

Des capitaux solides...

Autres points forts des banques françaises, leur capacité à générer du capital en interne et des ratios de solvabilité élevés qui permettent de faire face à d'éventuelles pertes. "Avec un total cumulé de provisions pour créances douteuses de 64 milliards d'euros à fin 2009, les banques françaises affichent déjà un niveau de provisions supérieur au niveau de pertes qu'elles devraient encourir, selon Moody's. De plus, les coussins en fonds propres dont elles disposent actuellement les rendent aptes à supporter une nouvelle dégradation", précise l'analyste.

Le faible endettement des ménages français constitue également un élément favorable, de même que le "soutien élevé" de l'Etat français qui devrait accorder une aide aux banques en cas de nécessité comme il l'a d'ailleurs déjà fait après la faillite de Lehman Brothers.

... mais un contexte économique dégradé

Tout n'est pas rose pour autant et Moody's met en avant quelques faiblesses, à commencer par une conjoncture macroéconomique faible : croissance économique atone, taux de chômage élevé et conditions de refinancement plus difficiles sur les marchés de capitaux.

Autre risque, l'exposition significative à des pays européens en proie à des difficultés, tels que la Grèce, le Portugal, l'Espagne et l'Irlande. Moody's estime que BNP Paribas et Société Générale sont les plus exposées proportionnellement à leur ratio de solvabilité Tier 1 (environ 16%). L'agence de notation minimise néanmoins ce risque en estimant que l'exposition des banques demeure "dans la limite de leurs capacités".

Au-delà de ces faiblesses, restent les incertitudes. La plus grande provient du nouveau cadre prudentiel mis en place par Bâle III qui va nécessiter de la part des banques encore plus de capital. Moody's se veut rassurant : l'accord du comité de Bâle est "moins rigoureux" que prévu.  Et précise que l'agenda mis à place pour adopter les nouvelles règles, avec une échéance à 2019, ne rentre pas dans le cadre de cette étude. Affaire à suivre donc.

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