Les banques françaises pensent pouvoir s'en sortir toutes seules

Elles tablent sur les profits accumulés dans leurs réserves pour éviter une recapitalisation par l'État.
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François Fillon l'a annoncé : les banques françaises devront augmenter leurs fonds propres de 10 milliards d'euros. Sauf que ces dernières ne souhaitent pas d'une injection de capital public et ne veulent compter que sur elles-mêmes. Interrogé sur ce sujet sur Europe 1 mercredi, Frédéric Oudéa, président de la Fédération bancaire française et PDG de la Société Générale, a martelé que les banques françaises sont plus solides que jamais et n'ont pas besoin de faire appel à l'argent public.

« Ce sera complètement gérable grâce à nos résultats. Nous allons continuer à faire des profits et à garder ces profits dans la banque, pour continuer à accumuler un matelas de sécurité ». BNP Paribas abonde aussi dans le sens de la conservation des bénéfices. « Nous continuons de mettre nos résultats en réserve, indique un porte-parole de l'établissement, et nous atteindrons un ratio Core Tier One de 9 % au 1er janvier 2013 sans augmentation de capital ».

« Il faut un dividende »

C'est le même refrain du côté de BPCE : « Nous avons augmenté nos fonds propres core tier one de 11 milliards d'euros en 2 ans, et nous allons continuer à les renforcer par la mise en réserve de nos résultats ».

Selon le projet de document qui devait être entériné mercredi soir par les 27 pays de l'Union européenne, « il existe un large accord pour exiger un ratio de capital nettement supérieur, soit 9 % de capital de la meilleure qualité », qui devra être atteint au 30 juin 2012. La plupart des banques s'étaient déjà préparées à cette exigence, mais avec l'échéance de 2013 en tête. Outre l'accumulation des profits, certains établissements pourraient en appeler à leurs actionnaires si besoin, selon Frédéric Oudéa. Tous les actionnaires pourraient cependant ne pas souhaiter, ou ne pas être en mesure, de participer à l'effort demandé, comme les actionnaires salariés qui représentent 7,24 % du capital de Société Générale, 5,8 % chez BNP Paribas ou 4,4 % chez Crédit Agricole. D'ailleurs, à la banque verte, le taux de participation à la dernière augmentation de capital réservée aux salariés a été très faible, en raison notamment de la chute du cours. Et parmi les actionnaires institutionnels, certains traversent une passe difficile, comme Groupama ou CNP Assurances, qui détiennent respectivement 4,25 % et 1,46 % du capital de Société Générale.

Enfin le nouvel amendement adopté mardi prévoit que les banques qui seraient renflouées par l'État devraient renoncer au versement de dividende et de bonus. Mais pour Frédéric Oudéa, « si vous voulez que les gens investissent dans le capital des entreprises, il faut qu'un dividende soit payé ». En 2010, BNP Paribas a distribué 2,5 milliards d'euros de dividendes ; Société Générale, 1,3 milliard d'euros.

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Commentaires 12
à écrit le 27/10/2011 à 21:10
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Dans le cadre d'un investissement à long, l'actionnaire fidèle attend un coupon annuel, même réduit certaines années. Une option paiement en titres est une solution les années tendues, comme en ce moment. La valorisation se fait plus tard. Le spécul...

à écrit le 27/10/2011 à 9:35
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Mais il faudrait que les banques et les banquiers ainsi que les boursicoteurs arrêtent de "jouer" avec les sous des actionneurs!!!! Revoir aussi les "trop gros avantages" de leurs dirigeants et de leurs personnels!!!!

à écrit le 27/10/2011 à 9:11
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J'aime bien le titre "Les banques françaises pensent pouvoir s'en sortir toutes seules". C'est du meme ordre que "Les banques françaises ont passe avec succes les stress tests."

à écrit le 27/10/2011 à 8:29
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ATTENDEZ... "Elles tablent sur les profits accumulés dans leurs réserves..." Là, je rêve !!! Les banques sont-elles pas venues pleurer un grand coup pour réclamer récemment des subsides de l'état? Ou ai-je rêvé ? Bon, certes on savait bien que c'ét...

le 27/10/2011 à 17:51
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Oui, vous avez rêvé: les banques françaises, notamment les trois grandes n'ont jamais demandé de subventions à l'état français tout simplement par ce qu'elles ont été relativement peu affectées directement par la crise financière des subprimes (2007-...

le 29/10/2011 à 20:35
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Je suis à 200% d'accord avec Fernand. Il y en a marre que l'on raconte n'importe quoi sur les banques alors que ce sont les politiques qui ne savent pas gérés leurs états!!!

à écrit le 27/10/2011 à 5:07
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Photon2211, cela depend de l'objectif recherche par chacun pour son investissement et une entreprise "saine et securisante" qui paye regulierement un dividende a tout autant d'attrait. Il n'y a pas de notion de "cour-termisme" dans le paiement d'un d...

le 27/10/2011 à 11:09
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Oui, je parle des entreprises en difficulté, comme les banques en ce moment par exemple. L'intérêt de l'actionnaire est la pérennité, donc il vaut mieux viser un renforcement des réserves qu'un versement de dividendes, uniquement le temps de sécurise...

à écrit le 26/10/2011 à 21:14
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« si vous voulez que les gens investissent dans le capital des entreprises, il faut qu'un dividende soit payé » Non M. Oudéa, les "gens" préfèrent réaliser une plus-value à moyen terme en cédant des parts d'une entreprise saine et sécurisante . Le co...

le 27/10/2011 à 5:25
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Non, M. photon2211, c'est tout faux... dans une logique de long terme, ce sont les dividendes qui sont importants, puisque la valeur d'une action n'est que la somme actualisee des dividendes jusqu'a l'infini (ie long terme). La plus value a moyen ter...

le 27/10/2011 à 11:04
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Il y a beaucoup de gens :-) Je reformule : l'objectif d'une entreprise est de réaliser des bénéfices (pas de verser des dividendes). En cas de risque de faillite (d'une banque par exemple), l'entreprise doit renforcer ses fonds propres. Quel est l'in...

le 27/10/2011 à 11:29
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Le ministre français de l'Economie, François Baroin, a précisé que ces établissements trouveront à se financer "sur leurs fonds propres". "Nous serons très attentifs à un point, c'est que la réduction du bilan pour monter leur niveau de protection de...

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