Après une journée cauchemardesque, Credit Suisse emprunte 50,7 milliards d'euros pour rassurer

Credit Suisse a annoncé jeudi qu'il allait emprunter à court terme jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) à la Banque nationale suisse pour « renforcer » le groupe, dont le titre s'est effondré en Bourse.
(Crédits : ARND WIEGMANN)

Rassurer. C'est ce qu'essaye de faire Credit Suisse depuis l'effondrement de son cours de Bourse ce mercredi (-24,4%), à la suite des déclarations du président de la Banque nationale saoudienne, son premier actionnaire (9,8% du capital) depuis son entrée dans le capital en novembre, lequel a exclu d'injecter davantage d'argent dans le groupe, principalement pour des raisons réglementaires. Une chute qui porte à plus de 83% la perte de valeur boursière depuis mars 2021.

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Ce jeudi, alors qu'il ne vaut plus que 6,7 milliards de francs suisses en Bourse, Credit Suisse a pris des mesures pour renforcer ses liquidités. La banque helvétique a, en  effet, annoncé d'une part qu'il allait emprunter à court terme jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) à la Banque nationale suisse et, d'autre part, une série d'opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs suisses.

« Ces liquidités supplémentaires soutiendront nos activités principales et nos clients alors que nous prendrons les décisions nécessaires pour créer une banque plus simple et plus ciblée, axée sur les besoins des clients », a expliqué Credit Suisse.

« Ces mesures constituent une action décisive pour renforcer le Credit Suisse alors que nous poursuivons notre transformation stratégique afin d'apporter de la valeur à nos clients et aux autres parties prenantes », a a ajouté dans un communiqué Ulrich Koerner, le directeur général de la banque.

Soutien de la Banque centrale suisse et la Finma

Après un étonnant silence toute la journée de mercredi, la banque centrale (BNS) et le gendarme des marchés financiers (Finma )suisses avaient assuré le groupe de leur soutien mercredi soir.

« Le Credit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d'importance systémique. En cas de besoin, la BNS mettra des liquidités à la disposition du Credit Suisse », avaient déclaré la BNS et la Finma dans un communiqué commun diffusé en début de soirée.

Alors que les investisseurs s'inquiètent, en plus, du risque de contagion après la faillite de la banque américaine SVB, la BNS et la Finma estiment que « les turbulences actuelles sur le marché bancaire américain ne suggèrent pas qu'il existe un risque de contagion directe pour les établissements suisses ».

A la différence de SVB, Credit Suisse fait partie des 30 banques mondiales considérées comme trop grosses pour qu'on les laisse faire faillite, ce qui lui impose une réglementation plus stricte pour pouvoir tenir le choc en cas de difficulté.

Forte baisse des Bourses asiatiques

L'inquiétude dépasse néanmoins les frontières du pays alpin et le Trésor américain a dit « surveiller la situation et être en contact avec ses homologues internationaux ». Les investisseurs restaient jeudi matin inquiets, les Bourses asiatiques ouvrant en forte baisse dans le sillage du dévissage la veille des places européennes - Paris perdant mercredi soir 3,58% et Londres 3,83%, signant leur pire séance depuis mars 2022.

Que va faire la BCE ?

Reste à voir si les turbulences du secteur bancaire vont jouer sur la Banque centrale européenne, qui doit trancher ce jeudi sur une nouvelle hausse des taux d'un demi-point pour combattre l'inflation. Jusqu'à récemment, un relèvement de 50 points de base était quasiment acté, puisque la BCE l'avait elle-même annoncé le mois dernier. Mais le scénario d'une hausse d'un quart de point n'est plus exclu désormais par les marchés.

Une hausse des taux de 50 points de base porterait le taux rémunérant les liquidités bancaires non distribuées en crédit à 3,0%, au plus haut depuis octobre 2008. Ce resserrement monétaire à marche forcée depuis juillet dernier, opéré par toutes les grandes banques centrales pour renchérir le coût du crédit et ralentir la surchauffe des prix, a aussi contribué à fragiliser les banques commerciales. La décision est d'autant plus compliquée à prendre pour la BCE que que la bataille contre l'inflation est loin d'être terminée. En février pour le quatrième mois d'affilée, elle se situait dans la zone euro à 8,5% en glissement annuel, mais la courbe des prix, hors énergie et alimentation, a grimpé au niveau record de 5,6%.

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Commentaires 8
à écrit le 16/03/2023 à 20:27
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Manifestement avec des imprimantes japonaises tout est possible pour les banques centrales américaines et helvétiques...

à écrit le 16/03/2023 à 15:47
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Encore un système bien géré par une élite ultra intelligentes . Un conseil fermé et scellé toutes les fenêtres au dessus du 1er étage. si non il risque d'y avoir une pluie de costumes gravats en avril .

le 17/03/2023 à 8:21
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avec un tour de passe passe les caisses sont renfloue et les auteurs de la derive pas sanctionne cette banque se doit d'etre declasse voir son niveau d'affaire reduite a neant tout comme la deusch bank de part les interaction c'est les clients eu...

à écrit le 16/03/2023 à 12:32
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Emprunte ? vous voulez dire qu'ils vont rembourser ? ah ah ah ah

à écrit le 16/03/2023 à 11:58
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Le Crédit Suisse joue depuis trop longtemps avec les limites, l'argent sale, le blanchiment, les montages tordus. Ça ne pouvait pas finir autrement.

à écrit le 16/03/2023 à 9:54
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Bruno Lemaire, 01/03/2022 : "Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe " ! Un an plus tard...Les systèmes bancaires étasunien et suisse s'effondrent ! 🤣 Bruno : 20/20 en destruction de valeur, 0/20 en précision et en géographie ! Qu'il...

à écrit le 16/03/2023 à 9:19
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Systeme banquaire suisse etait tué par les Americains pendant le mandat d'Obama.Elle etait basé sur la securité des donnés des clients mais Obama a changé cela.Et les clients ont transferés ces comptes banquaires vers autres banques.

à écrit le 16/03/2023 à 8:29
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La vérité ? La Suisse, négociants des minerais et hydrocarbures russes. N°1 mondial dans l'or. Paradis des oligarques russes, notamment le Crédit Suisse, obligé sous la pression occidentale d'abandonner ses chéris. Le plongeon était inévitable. ...

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