Banque en ligne : N26 entre dans le Top 20 mondial des fintechs les mieux valorisées

La banque allemande vient de boucler un nouveau tour de table de 900 millions de dollars, ce qui porte sa valorisation à 9 milliards de dollars, contre 3,5 milliards de dollars en mai 2020 lors de sa précédente levée de fonds. Les capitaux levés doivent financer un plan de recrutement massif, le développement sur de nouveaux marchés et le lancement de nouveaux services. Une introduction en Bourse est toujours prévue entre 2022 et 2024.
La fintech allemande revendique plus de 7 millions de clients, dont 2,5 millions en France.
La fintech allemande revendique plus de 7 millions de clients, dont 2,5 millions en France. (Crédits : Axel Schmidt)

900 millions de dollars : c'est le montant record pour une banque en ligne européenne qui vient d'être levé lors du nouveau tour de table de N26 (en série E, en clair, des fonds supplémentaires pour financer la croissance, après les séries C et D). La fintech allemande est ainsi valorisée, selon un communiqué de la banque diffusé ce lundi, à plus de 9 milliards de dollars et rejoint ainsi le Top 20 du classement mondial des fintechs les mieux valorisées. C'est en tout cas plus que Commerzbank, l'un des trois principales banques allemandes. Mais c'est également beaucoup moins que la fintech britannique Revolut, récemment valorisée à 33 milliards de dollars, avec les mêmes ambitions de conquête européenne que N26.

La valorisation de la banque était estimée autour de 3,5 milliards de dollars en mai 2020 lors d'une précédente levée de fonds (série D) de 570 millions de dollars. Au total, depuis son lancement en 2015, la banque aura levé plus de 1,7 milliard de dollars en une petite douzaine de tours de table. La prochaine étape sera vraisemblablement son introduction en Bourse, prévue par le management de la banque, entre 2022 et 2024. La banque prévoit d'ailleurs d'atteindre la rentabilité courant 2023.

Ces nouveaux capitaux doivent permettre de financer la croissance du groupe (1.000 recrutements prévus d'ici deux ans), d'accompagner la conquête de clientèle (7 millions de clients dans 25 pays, dont 2,5 millions en France) et de compléter l'offre de banque mobile, véritable nerf de la guerre pour rentabiliser l'activité et fidéliser la base de clientèle. Après quelques accrocs sur le plan de la conformité, notamment vis-à-vis de la réglementation anti-blanchiment, N26 a pourtant décidé de limiter le rythme des ouvertures de comptes entre 50.000 et 70.000 par mois.

Nouveaux marchés, nouveaux services

Toutefois, la banque a des visées sur l'immense marché américain, en jouant toujours en creux sur le mécontentement des consommateurs vis-à-vis des banques traditionnelles, et prochainement, au Brésil, où elle devra affronter le succès incroyable de Nubank qui a conquis en quelques années 40 millions de clients, en jouant également sur les lacunes du secteur bancaire local. Bref, la recette est pourtant connue : bâtir une offre sur les insuffisances des banques en matière de prix et de parcours client.

La priorité sera donc sans doute donnée aux nouveaux services et la montée en gamme pour généraliser la facturation. La banque N26 ne manque pas d'idées, notamment dans le domaine du crédit (paiement différé, déjà opérationnel en Allemagne) ou de l'épargne. Des services de trading de titres cotés sont également au programme, compte tenu du succès des nouvelles plateformes de trading en ligne. Une partie des recettes de Revolut, à l'origine un simple compte de paiement multidevises, est désormais assise sur le trading, notamment de cryptomonnaies.

L'apparente cherté de ces banques en ligne de seconde génération tient plus à la conviction des investisseurs qu'elles représentent l'avenir du modèle bancaire (les banque seront digitale ou ne seront pas) qu'à la croissance effective de leurs revenus. D'où le manque d'entrain des investisseurs pour les banques universelles à réseau, leur décote en Bourse (en moyenne 0,6 fois l'actif net grâce au récent rebond) et les efforts des banques pour restructurer leur réseau, avec des réductions drastiques de leur nombre d'agences (des prévisions tablent sur 50% de fermetures en Europe).

La réalité aujourd'hui est qu'un Européen sur trois gère ses comptes bancaires depuis une application mobile.

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