Fusion Société Générale-Crédit du Nord : 3.700 postes supprimés dans la banque de détail

Conséquence de la réorganisation des réseaux bancaires et du rapprochement entre la Société générale et le Crédit du Nord pour l'activité de détail, le groupe annonce la suppression de 3.700 emplois nets d'ici 2025 et la fermeture de 650 agences. Le risque d'une fronde syndicale est réel.
Les établissements d'activités de détail de la Société générale et du Crédit du Nord vont donner naissance à une seule banque, avec un seul réseau, un seul siège, et un seul système informatique, au service de près de 10 millions de clients et forte de plus 25.000 collaborateurs,
Les établissements d'activités de détail de la Société générale et du Crédit du Nord vont donner naissance à "une seule banque, avec un seul réseau, un seul siège, et un seul système informatique, au service de près de 10 millions de clients et forte de plus 25.000 collaborateurs", (Crédits : Reuters)

Moins de risques, plus de profits. En dévoilant sa feuille de route Vision 2025 en décembre 2020, marquée notamment par des réductions de coûts de 450 millions d'euros d'ici 2024, puis en fixant en mai dernier un seuil de rentabilité à 10%, la Société générale annonçait un changement de cap important. Et les premiers effets organisationnels commencent à se faire sentir pour tenir ces objectifs. La banque française va supprimer 3.700 emplois nets entre 2023 et 2025, conséquence de la modification de la structure de son activité banque de détail, issue de la fusion "totale" avec le Crédit du Nord.

"Ces suppressions de postes s'appuieront sur les départs naturels (estimés à 1.500 par an d'ici 2025) et la priorité donnée aux reclassements et mobilités internes", a précisé le groupe dans un communiqué de presse.

Les établissements d'activités de détail de la Société générale et du Crédit du Nord vont donner naissance à "une seule banque, avec un seul réseau, un seul siège, et un seul système informatique, au service de près de 10 millions de clients et forte de plus 25.000 collaborateurs", poursuit le groupe. Une marque nationale va être créée, associée à des dénominations régionales parmi des marques du groupe Crédit du Nord (Crédit du Nord, Courtois, Tarneaud, Laydernier, SMC).

650 agences en moins

Le nombre d'agences va être réduit. Fin 2020, les deux marques possédaient quelques 2.100 établissements. D'ici 2025, il s'agira de proposer aux clients 1.450 points de contact physique. Le groupe assure que le maillage territorial restera identique, aucune ville ou les marques sont actuellement présentes ne sera dépourvue d'agence.

En février 2021, plusieurs sources au sein du siège de la Société Générale expliquaient les critères de choix qui pouvaient guider le maintien ou non d'une agence. Ces critères devaient être indépendants de l'enseigne, promet-on au siège, mais plutôt en fonction du fonds de commerce, de l'emplacement et de la taille de l'agence, voire de la nature du bail. Il est probable que la taille moyenne d'une agence de la « nouvelle banque » soit sensiblement plus grande qu'actuellement afin de créer des pôles de compétences.

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Cette fusion des activités de détail entre la Société générale et Crédit du Nord a été annoncé en décembre 2020 et l'objectif était de le mener tambour battant. Dans une note interne, datée du 21 janvier, Sébastien Proto, directeur général adjoint, en charge des activités de détail expliquait : "dans ce projet, le rythme est crucial et c'est la raison pour laquelle nous avons souhaité dès maintenant installer cette organisation".

Vers une fronde syndicale ?

Reste à voir quelle sera la réaction des syndicats. Le groupe Société Générale a déposé mardi un dossier auprès de ses partenaires sociaux précisant le modèle et l'organisation détaillée de sa nouvelle banque de détail en France. Ces derniers mois, en dépit de plusieurs réunions entre représentants des salariés et directions, les inquiétudes allaient bon-train notamment sur les emplois affiliés à la marque Crédit du Nord, redoutant que celle-ci paie le lourd tribu de la réorganisation.

Déjà à la mi-avril 2021, les organisations syndicales ont rejeté en bloc le projet de réorganisation, s'appuyant sur un rapport d'un expert indépendant soulignant le risque de "big bang".

Car au delà des activités de détail, la fusion concerne également d'autres segments des établissements. La fusion juridique devrait intervenir au 1er janvier 2023. La fusion informatique des deux réseaux interviendra quant à elle au premier semestre 2023. L'expert indépendant précisait alors dans son rapport :

"Les multiples transformations (informatiques, organisationnelles et commerciales) vont inévitablement avoir des répercussions sur les relations avec la clientèle, avec des risques d'insatisfaction et d'attrition significatifs entre bascule informatique et dysfonctionnements inhérents, nouveau RIB pour les clients du Crédit du Nord, changement d'agence éventuel et/ou de conseiller, nouveau mode de traitement pour une partie de la clientèle ...", pointe notamment le rapport.

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Après une année 2020 noire pour la Société générale, avec une perte de 1,6 milliard d'euros, la banque a renoué avec des résultats historiques au deuxième trimestre de l'exercice en cours. Sur cette période, le groupe annonçait un résultat net de 2,25 milliards d'euros, en hausse de 13,5% par rapport au premier semestre 2019. Son meilleur résultat depuis 2016.

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