Monte dei Paschi se dit sauvée par sa dernière recapitalisation

Malgré un plan drastique d'économies et des comptes dans le rouge, Monte dei Paschi assure que sa dernière recapitalisation - la septième en quatorze ans - garantit sa survie.
MPS a achevé une recapitalisation de 2,5 milliards d'euros en novembre.
MPS a achevé une recapitalisation de 2,5 milliards d'euros en novembre. (Crédits : Reuters)

Monte dei Paschi di Siena (MPS) n'a pas dit son dernier mot. La banque italienne, née au XVe siècle dans la cité toscane de Sienne, assure, dans une déclaration transmise au gendarme boursier italien, que « la conclusion réussie » de son augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros lève les « doutes importants » sur la poursuite de son activité.

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Ces propos censés apaiser les craintes des investisseurs ont eu l'effet escompté. Le titre a déjà bondi de 7% aujourd'hui à 17h40, heure de Paris. Une embellie qui ne compense pas l'effondrement de l'action MPS, divisée par 10 en 2022.

L'augmentation de capital bouclée par MPS en novembre - la septième en quatorze ans - doit gonfler les fonds propres de la banque et financer son plan de réduction des coûts sur la période 2022-2026 qui inclut 4.000 départs volontaires actés en décembre.

Un plan d'économies qui coûte très cher

Ce plan, qui doit permettre 300 millions d'économies par an d'ici à 2023, creuse les comptes de la banque siennoise et lui a déjà coûté près de 900 millions d'euros sur les neufs premiers mois de 2022.

Sans ces dépenses, MPS aurait dégagé 500 millions d'euros de bénéfice sur cette période au lieu des 400 millions de pertes enregistrées.

MPS joue sa survie depuis la crise financière de 2008 et enchaîne les augmentations de capital. En quatorze ans, ce sont plus de 25 milliards d'euros qui ont déjà été levés. Sans grand succès, si ce n'est éviter une faillite retentissante et lourde de répercussions pour le système bancaire italien.

Bruxelles pousse Rome vers la sortie

« Nous voulons assurer une sortie ordonnée de l'État et créer les conditions pour davantage de pôles bancaires italiens », a affirmé la Première ministre Giorgia Meloni jeudi, pointant un dossier « assez mal géré jusqu'à présent » et « des dizaines de milliards d'euros (...) dépensés aux frais des contribuables ».

L'État italien est désormais son principal actionnaire (64,23%), au côté de l'assureur français Axa avec 8% des parts, depuis son sauvetage en 2017, et a encore apporté 1,6 milliard d'euros à l'augmentation de capital. Mais sous la pression de la Commission européenne, Rome cherche un repreneur privé.

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Aucune grande banque ne semble s'être manifestée depuis l'échec en octobre 2021 des négociations avec la deuxième banque italienne UniCredit. Sollicités, d'autres établissements comme Intesa SanPaolo et Banco BPM ont fait part de leur manque d'intérêt pour Monte dei Paschi, désormais perçue comme le maillon faible du système bancaire italien.

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Commentaire 1
à écrit le 02/01/2023 à 20:52
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MPS sauvée? Si on continue les perfusions😄. Cette banque aurait dû depuis au moins 5 ans disparaître. Elle va disparaître de toutes façons et ce sera mis sur le compte de Melloni. Qui n"y est pour rien... mais qui a le défaut de critiquer l"UE et d'a...

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