Sous la marque unique SG, Société Générale boucle la fusion juridique de ses réseaux d’agences en France

Le groupe bancaire a réalisé officiellement la fusion juridique de ses réseaux Société Générale et Crédit du Nord. Une étape importante avant la migration informatique du Crédit du Nord vers le système remanié de Société Générale, la mise en place de la nouvelle marque « SG », et le regroupement des agences. Le projet, lancé en septembre 2020, devrait être finalisé d’ici à 2025.
Le réseau de la « nouvelle » Banque SG sera dimensionné autour de 1.450 agences d'ici 2025.
Le réseau de la « nouvelle » Banque SG sera dimensionné autour de 1.450 agences d'ici 2025. (Crédits : DR)

Le calendrier était serré, mais il a été tenu : après avoir annoncé son projet de fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord en septembre 2020, le groupe Société Générale a annoncé ce lundi avoir bouclé la fusion juridique des deux réseaux, avec le lancement d'une marque unique, « SG ».

Cette nouvelle marque, qui conserve l'identité visuelle rouge et noire de Société Générale, sera progressivement déployée sur les façades des agences, avec un premier objectif de 1.000 agences d'ici la fin de l'année. C'est d'ailleurs une demande du régulateur de changer la signalétique et la documentation commerciale le plus vite possible, une fois la fusion juridique actée.

Cette fusion et la naissance d'une nouvelle marque unique manifeste une rupture dans l'histoire de Société Générale. C'est en effet la banque rouge et noire qui avait « inventé » en France le modèle de coexistence de deux réseaux d'agences distincts au sein d'un même groupe. Une idée qui sera d'ailleurs reprise par le Crédit Mutuel avec le CIC, puis par Crédit Agricole avec LCL (ex-Crédit Lyonnais). Cette marque nationale sera néanmoins déclinée en dix marques régionales, dont certaines conserveront une identité propre à certaines banques régionales. C'est notamment le cas de SG Laydernier (Savoie), SG Courtois (Toulouse) ou SG SMC (Marseille).

Une nouvelle banque

Le groupe insiste beaucoup sur le fait que le projet dépasse les seules frontières de la fusion. Il s'agit bien créer une « nouvelle banque » et non simplement l'absorption d'un réseau par un autre, martèlent les dirigeants depuis des mois. « Cette nouvelle banque, ce n'est pas seulement une fusion bancaire. C'est aussi la mise en place d'un nouveau modèle », rappelle ainsi Sébastien Proto, directeur général adjoint, en charge de la fusion, dans le communiqué.

« Nous avons revu tous nos modèles relationnels, nos process métiers par métiers, nos offres parfois adaptées pour faire de nouvelles propositions de valeur, l'application mobile est également modifiée et enrichie », nous avait confié cet été Marie-Christine Ducholet, ancienne patronne du réseau France de Société Générale, et désormais à la tête de la nouvelle banque SG depuis le 1er janvier.

Certaines offres seront en extinction, comme l'assurance-vie du Crédit du Nord.

Migration informatique et redimensionnement du réseau

Le vrai big bang aura lieu cependant un peu plus tard, avec la bascule informatique du réseau Crédit du Nord vers l'informatique Société Générale, qui aura été largement remaniée et enrichie au passage. Une première migration sera réalisée les 11 et 12 mars prochain pour les banques régionales Tarneaud, Rhône Alpes, Laydernier et Nuger. La seconde migration, qui concerne les autres banques régionales du Crédit du Nord, interviendra les 13 et 14 mai.

Cette migration est bien évidemment « le » sujet de cette fusion, qui va directement toucher les clients du Crédit du Nord. Ces derniers devront en effet changer d'IBAN (identité bancaire), une opération toujours délicate à mener, mais pour laquelle le Crédit du Nord détient un certain savoir-faire pour avoir intégré déjà plusieurs banques dans le passé.

Les regroupements d'agences pourront ensuite débuter, une fois la migration informatique effectuée. Une première étape de 150 rapprochements (30%) est ainsi prévue au second semestre et 80% des regroupements d'agences devraient être finalisés d'ici la fin 2024 et 100% en 2025. Soit au total quelque 650 fermetures d'agences sont programmés d'ici 2025 pour un réseau redimensionné à 1.450 agences, et un nombre de centres de back offices réduit de 24 sites à 13. Cette réorganisation doit également s'accompagner sur 3.700 suppressions de postes, sans départ contraint.

Il faudra également à la nouvelle banque se créer une « nouvelle » culture d'entreprise, afin de permettre aux personnels des deux réseaux - certes de culture assez proche, notamment orientée PME - de travailler ensemble. Même si cette notion de culture d'entreprise est de plus en plus remise en cause par les experts...

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