Lufthansa prêt à tout pour rafler ITA Airways avant la fin de l'année

Le groupe allemand Lufthansa aurait fait des concessions pour obtenir l'aval du gouvernement italien avant la fin de l'année afin d'entrer au capital d'ITA Airways. L'opération pourrait désormais passer par une augmentation de capital. A quatre jours du terme de 2022, le calendrier s'annonce tout de même très serré pour un dossier qui traîne depuis un an.
ITA Airways attend toujours son nouvel actionnaire.
ITA Airways attend toujours son nouvel actionnaire. (Crédits : REMO CASILLI)

Les ambitions italiennes de Lufthansa pourraient bien s'accélérer en cette fin d'année. Un temps mis de côté au profit d'Air France-KLM, le groupe allemand a repris l'avantage auprès de l'Etat italien pour acquérir une participation dans ITA Airways. Selon la presse transalpine, il a ainsi accédé à plusieurs exigences posées par Rome pour la conduite de la compagnie publique et serait en train de finaliser son offre. Les deux parties semblent décidées à s'entendre d'ici la fin de l'année, mais le temps presse.

D'après Il Messaggero, ce n'est plus qu'une question de jours, voire d'heures. Le quotidien romain annonce ce mardi que les négociations sont dans leur phase finale, et qu'il ne manque plus que la publication d'un décret du Président du Conseil des ministres au Journal officiel pour qu'un accord de principe soit conclu entre Lufthansa et le gouvernement italien.

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Rome veut garder un pied dans la porte

Ce décret doit arrêter les nouvelles conditions de la privatisation partielle d'ITA Airways, telles que voulues par Giorgia Meloni, en place depuis fin octobre. La Présidente d'extrême-droite du Conseil des ministres souhaite notamment conserver une part importante du capital mais elle a aussi posé des exigences pour avoir un droit de regard sur la stratégie d'ITA Airways et sur l'embauche d'anciens employés de feue la compagnie Alitalia (à qui ITA a succédé). Un pacte d'actionnaires doit ainsi être signé en ce sens.

Alors que Lufthansa s'était dit début novembre « toujours intéressé par une véritable privatisation de la compagnie aérienne », il semble donc qu'il ait accédé à ces conditions. Le groupe allemand s'est pour l'instant refusé à tout commentaire. Selon les nouvelles modalités actuellement en discussion, la prise de participation de Lufthansa se situerait à hauteur de 35 % du capital d'ITA Airways. Cette part pourrait ensuite être progressivement accrue selon une feuille de route prédéfinie entre les actionnaires.

De même, l'arrivée du géant allemand se ferait par le biais d'une augmentation de capital de l'ordre de 200 à 250 millions d'euros, plutôt que par une vente d'actions. Cela doit permettre de renforcer la trésorerie d'ITA Airways, qui a dû recevoir il y a quelques semaines une injection de 400 millions d'euros de fonds publics pour passer l'hiver. Et Rome ne pourra pas aller beaucoup plus loin : en donnant son feu vert pour le lancement d'ITA Airways en septembre 2021, la Commission européenne avait accepté la possibilité d'un financement public de 1,35 milliard d'euros. Sur ce total, la compagnie italienne a déjà englouti 1,1 milliard d'euros, ce qui ne lui laisse que 250 millions à percevoir.

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Un long chemin

Si un accord se concrétise, il aura été attendu longtemps : la privatisation d'ITA Airways est prévue depuis son lancement en remplacement d'Alitalia en faillite, avec un processus débuté en janvier dernier. Mais si ces nouvelles conditions sont confirmées, elles seront bien éloignées des discussions initiales entre le gouvernement italien d'un côté, Lufthansa et son partenaire, l'armateur italo-suisse MSC, de l'autre. L'agence Reuters indiquait ainsi que leur première offre en janvier visait une prise de participation de 80 % (20 % pour Lufthansa, 60 % pour MSC). L'investissement supposé était alors de l'ordre de 1,4 milliard d'euros, avant d'être ramené à 850 millions quelques mois plus tard selon l'AFP, en raison de la détérioration du marché aérien qui était alors attendue après l'été.

Par la suite, le consortium concurrent formé par Certares Management, Delta Air Lines et Air France-KLM avait proposé le rachat de près de 56 % d'ITA pour environ 600 millions d'euros selon les chiffres de la presse italienne. Il avait même cru avoir remporté la mise fin août, en vain. Et enfin, en novembre, lorsque Lufthansa était revenu à la charge avec Ferrovie dello Stato (FS), une prise de participation de 51% par le groupe allemand était évoquée, pour un montant de 250 millions d'euros, et de 29 % par son partenaire.

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Commentaires 2
à écrit le 27/12/2022 à 21:10
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Le monopole allemand dans le secteur aerien en Europe est absolu.Ou est la commission antimonopole européenne

le 28/12/2022 à 6:42
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A Berlin !

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