Blanchiment, terrorisme : la Banque postale visée par une enquête

Le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur la base d'un rapport de l'ACPR pointant des "carences du système de filtrage" des opérations, notamment les mandats cash, selon le site Les Jours.
Delphine Cuny
La Banque Postale avait supprimé de son système de filtrage la Saving Bank, une banque d'Etat syrienne figurant sur la "liste noire" de l'Union européenne. Des dysfonctionnements et manquements qui ont conduit l'autorité de contrôle des banques à saisir la justice.

La Banque postale est visée par une enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Paris en septembre et confiée à la brigade financière, pour des soupçons de manquements à ses obligations de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a révélé le site d'information Les Jours.

« La justice avait été saisie par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution », l'ACPR, adossée à la Banque de France, qui avait découvert lors d'une inspection « plusieurs faits graves », selon un pré-rapport d'une trentaine de pages élaboré en juin, précise Les Jours.

L'ACPR reproche notamment à la filiale de la Poste un « ensemble de dysfonctionnements » dans le contrôle des clients  (le KYC know-your-customer), en particulier sur les "mandats cash", système permettant de transférer facilement de l'argent à un tiers, que La Banque postale a prévu d'arrêter au 1er janvier, ainsi que son dispositif de gel des avoirs.

Banque syrienne sans filtre

Le gendarme des banques dénonce des « carences du système de filtrage » : elle aurait ainsi supprimé de ce système de filtrage la Saving Bank, une banque d'Etat syrienne figurant sur la "liste noire" de l'Union européenne, car son nom, très commun, déclenchait de nombreuses alertes. Au risque de laisser passer des opérations normalement interdites.

L'ACPR a découvert « plusieurs dizaines d'opérations effectuées au bénéfice de personnes figurant sur des listes de sanctions financières et faisant l'objet de mesures de gel nationales ou européennes. »

« A ce stade, la procédure étant en cours, La Banque postale réserve ses réponses à l'ACPR. La Banque postale précise que la Syrie figure sur la liste des pays sous embargo, et qu'aucune opération n'a été faite entre La Banque postale et la Syrie », a réagi la filiale de La Poste, qui précise que le pré-rapport a déjà fait l'objet de modifications à la suite de ses observations.

Delphine Cuny

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Commentaires 4
à écrit le 02/01/2018 à 19:11
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Et dire que le gouvernement en souhaitant lutter contre le terrorisme pratique une véritable chasse aux migrants sous prétexte "d'irrégularité" ! C'est à dire qu'on applique la loi à la lettre pour certains (les faibles en général) tandis que pour d'...

à écrit le 19/12/2017 à 15:15
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Pour info, la démonstration est ici : https://www.youtube.com/watch?v=STi3y6Xg8WE

à écrit le 19/12/2017 à 13:11
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Sachant qui peut être concerné par la liste noire de l'Union européenne associée à des sanctions , d'une part , et la mise en accusation du cimentier Lafarge-Holcim pour financement du terrorisme, d'autre part, n'y a t-il pas léger imbroglio politico...

à écrit le 19/12/2017 à 9:52
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comme quoi, pas besoin de crypto monnaie pour les terroristes. on fait quoi ? on interdit le cash? (argument donné contre les crypto monnaies)

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