
« Ni une experte en politique monétaire, ni une spécialiste des marchés financiers » : de nombreux commentateurs ont relevé le caractère peu conventionnel, inattendu du profil de Christine Lagarde pour succéder à Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), au lendemain de l'annonce officielle mardi soir. La BCE, qui n'a connu que trois présidents depuis sa fondation en 1998, Wim Duisenberg, Jean-Claude Trichet et Mario Draghi, a toujours été dirigée par un ancien gouverneur de la banque centrale de son pays. À l'exception de quelques rares procès en incompétences, non dénués d'un certain sexisme, le choix de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), ancienne avocate d'affaires et ministre de l'Économie et des Finances de 2007 à 2011 sous Nicolas Sarkozy, a été salué par la grande majorité des experts des marchés, notamment pour ses talents de communicante, de négociatrice et de gestionnaire de crise.
« Lagarde est beaucoup plus un animal politique - un décideur politique - qu'une économiste traditionnelle. Certains en feront tout un plat, mais je doute que ce soit important » analyse Dave Lafferty, stratégiste de marchés en chef chez Natixis IM. « Avec une inflation basse, une croissance lente et des réformes structurelles difficiles à trouver, elle n'aura pas à créer un nouveau plan de relance de la politique monétaire. Elle pourra facilement marcher dans les pas de Mario Draghi. À ce stade, sa capacité à naviguer dans la politique européenne vaut probablement plus qu'un doctorat en économie. »
Andrea Ianelli, directeur des investissements obligataires chez Fidelity International, observe que « les chaussures de Draghi seraient difficiles à chausser pour n'importe quel successeur, après son mandat impressionnant. »
« Il est important de noter que le rôle du président du conseil des gouverneurs consiste moins à définir un point de vue et une politique monétaire, mais davantage à rechercher un consensus entre les membres du conseil qui peuvent avoir parfois des points de vue très différents » rappelle-t-il, s'attendant à la « continuité. »
Dave Lafferty s'attend aussi à ce « qu'elle poursuive la politique très accommodante de la BCE ».
Politique de relance et coordination fiscale ?
Les investisseurs ont applaudi, se réjouissant de cette perspective, certains tablant même sur une relance du programme de rachats de dettes. Mario Draghi avait évoqué le 18 juin cette reprise et même la possibilité d'une baisse des taux d'intérêt. Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'État européens ont atteint de nouveau plus bas historiques ce mercredi. Le Bund allemand, négatif, est tombé à -0,399%, l'OAT française à -0,099%. Le taux espagnol a chuté à 0,202%. Les rendements des obligations italiennes à 10 ans sont tombés de 2,1% à 1,75 % au cours des trois derniers jours.
Les marchés d'actions ont fini en nette hausse mercredi, le CAC 40 sur un gain de 0,75% à 5.618,81 points et l'Euro Stoxx 50 de 0,93%.
Cette nomination provoque même un certain soulagement.
« La nomination de Christine Lagarde à la tête de la BCE représente la continuité, éliminant le risque de politique plus extrême que la nomination de Jens Weidmann [le président de la Bundesbank allemande, opposé à la politique accommodante] aurait présenté » relève Maya Bhandari, gérante multi-actifs chez Columbia Threadneedle. « Les antécédents de Lagarde et la nature politique de sa nomination suggèrent que sa présidence pourrait mettre davantage l'accent sur des domaines tels que la coordination fiscale et une union bancaire, avec d'autres, comme l'économiste en chef Philip Lane, assurant la continuité du cadre de la politique monétaire » analyse-t-elle.
Chez JP Morgan AM, le stratège Vincent Juvyns estime également que Christine Lagarde à la tête de la BCE « aura plus à cœur la relance de l'économie que l'orthodoxie historique en termes de politique monétaire ».
« La forte implication de Christine Lagarde dans la crise de la dette souveraine grecque durant son mandat au FMI témoigne de sa position pro-européenne d'intégration », note de son côté Piya Sachdeva, économiste chez Schroders. « Bien qu'elle n'ait aucune expérience directe de la politique monétaire, Mme Lagarde a déjà indiqué que les taux d'intérêt négatifs en Europe et au Japon avaient des effets nets positifs pour l'économie mondiale. En gardant ces facteurs à l'esprit, nous pensons qu'elle sera une gouverneure "colombe" ce qui devrait être considéré comme plutôt positif pour les investisseurs. »
S'il n'y avait pas eu Draghi, cela ferait longtemps que nous serions en récession.
Voyons si Lagarde fera aussi bien que Draghi.
Son grand’ avantage c'est que les Allemands n'oseront pas l'opposer comme ils l'on fait avec Draghi et lui ont fait perdre un temps précieux.
Et elle est parfaite pour faire un coup de ménage dans tout ce petit monde qui ronronne trop doucement.
Bref : on ne peut qu'être pour.
Et on a éventuellement échappé à un retour de Trichet.
Ce qui nous a évité pour le moins une récession
Au passage bravo pour Draghi que les journalistes saluent pour son travail exemplaire maintenant mais que de critique quand il avait été nommé ( un italien à la tete d'une banque, vous voyez cela?). la mémoire courte. Avec Mme Lagarde, pas de souci obéissance parfaite à Merkel et la FED; Macron, il n'existe pas sur la scène européenne, voir le choix de l'amie de Merkel à la tête de l'UE.
Car ne nous méprenons pas , il n'y a que les "ravis" qui pensent que l'on peut continuer ainsi pendant 30 ans
Son salon de coiffure et à UV aussi.
Les marchés ravis ?
C’est trop tôt pour prendre le « pouls » dans 25 jours ? Ou 30 ?
Cordialement,
bien sur au détriment des pays du nord qui font attention.
macron va pouvoir créer des comités, agences et autres institutions pour placer des gens
Toute l'histoire de l'UERSS, empire prévu pour durer mille ans et ils s'étonnent encore que les peuples ne soient pas contents eux.
Moscovici va contiuner à s'occuper de l'Italie et le problème français n'existe pas.