Régulation financière européenne : l'Entente cordiale se fissure

Le nouveau commissaire européen, Michel Barnier, se rendra, seul, à Londres pour rassurer les banquiers sur ses intentions en matières de régulation financières. Mais côté français, on continue de saluer le "triomphe des idées françaises de régulation".

La belle unité affichée lors du sommet du G20 de Pittsburgh fin septembre n'est plus qu'un souvenir depuis la nomination de Michel Barnier au poste de commissaire européen au Marché intérieur, chargé de la régulation financière en Europe. Les Britanniques s'inquiètent de l'arrivée d'un Français à ce poste, qui pourrait leur imposer un excès de régulation, tandis que Nicolas Sarkozy a pour sa part salué "le triomphe des idées françaises".

Hier, Alistair Darling, le ministre des Finances britannique a demandé aux autres pays européens de "ne pas étouffer la City" sous un excès de régulation. Cette déclaration faisait écho à celle du Président de la république française, qui voyait dans la nomination de Michel Barnier "la victoire du modèle européen qui n'a rien à voir avec les excès d'un capitalisme financier".

De son côté, la très influente Association des banquiers britanniques (BBA) a jugé mercredi "hostiles" les propos tenus par Nicolas Sarkozy sur la crise, ajoutant que la Président français avait sapé la confiance dans les nouvelles institutions européennes.

Pour calmer les esprits, l'Elysée a démenti ce jeudi les informations du Financial Times, qui annonçait une rencontre entre Nicolas Sarkozy et le Premier ministre Gordon Brown à Londres vendredi, pour rassurer les Britanniques sur les intentions françaises en matière de régulation. Un entretien aura cependant bien lieu la semaine prochaines entre les deux hommes, en marge du Conseil européen de Bruxelles.

Les décisions du G20 pour "feuille de route"

Côté français, on ne peut pas dire que les déclarations du gouvernement cherchent à calmer le jeu. La France "ne va quand même pas s'excuser d'avoir un commissaire européen" au services financier, a ainsi déclaré le ministre du Budget Eric Woerth.

Les tensions franco-britanniques n'aident pas vraiment Michel Barnier dans sa mission européenne. L'ancien ministre de l'Agriculture a annoncé qu'il rencontrerait le ministre des Finance Alistair Darling avant la fin de l'année pour le rassurer sur ses intentions en matière de régulation financière. Il a précisé que sa "feuille de route est claire: ce sont les décisions du G20".

Cherchant à se distancer du gouvernement français, le futur commissaire européen a également précisé qu'il se rendrait à Londres "seul" et qu'il rencontrerait "dans le même esprit" le ministre allemand des Finances "le plus tôt possible et les autres responsables européens".

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 03/12/2009 à 16:37
Signaler
Cher Président, Preuve est ainsi faite que l'on ne doit jamais soutenir, devant son interlocuteur, qu'il serait dans son tort quand bien même, en réalité, vous seriez en droit de prétendre que vous auriez, peut-être, raison...! Avec mes respects, Ant...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.