Les assureurs européens bien armés pour faire face aux chocs

L'Autorité européenne de supervision de assurance a publié cette semaine les résultats de ses tests de résistance. Le secteur semble robuste, mais l'interprétation dans le détail des résultats de l'exercice est difficile, faute de données précises. Dans le scénario le plus sévère, treize groupes d'assurances, soit 10% du total, ne rempliraient plus les critères réglementaires. Globalement, il leur manquerait 4,4 milliards d'euros.
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La déception était palpable lundi à Francfort lors de la présentation par l'EIOPA, l'Autorité européenne de supervision des assurances, des résultats des tests de résistance européens du secteur. Ces derniers n'ont en effet été délivrés que de façon globale pour les 129 compagnies qui ont pris par à l'exercice. Aucune donnée d'ordre individuel ou géographique n'a été rendue publique. "L'exercice a été réalisé sur la base des règles futures de Solvency II qui ne doit entrer en vigueur que début 2014, il ne nous a donc pas semblé approprié de désigner nommément les assureurs", a justifié le président de l'EIOPA, Gabriel Bernardino, qui ajoute que "la réglementation ne nous fait obligation que de mener ces tests au niveau de l'Union".

L'autorité semble également avoir voulu éviter tout malentendu sur l'enjeu de l'exercice. "Ces tests ne sont ni des exercices de solvabilité sur la situation actuelle, ni un deuxième niveau d'exigences capitalistiques", a martelé Gabriel Bernardino. L'EIOPA a donc voulu éviter que les compagnies ayant échoué à ces stress-tests ne se retrouve contraintes à une levée de fonds rapide. "Il s'agit de déterminer les vulnérabilités des compagnies et d'y répondre, mais il existe souvent d'autres moyens que des levées de fonds, notamment des inflexions stratégiques concernant les risques", a conclu le président de l'autorité.

Reste que, même si de nouveaux critères ont été ajoutés aux scénarios, notamment ceux du risque crédit et du risque d'assurance (catastrophes naturelles, problèmes chez les réassureurs ou pandémie mondiale), les résultats de ces tests semblent assez peu lisibles. Dans le scénario le plus sévère, treize groupes d'assurances, soit 10% du total, ne rempliraient plus les critères réglementaires. Globalement, il leur manquerait 4,4 milliards d'euros pour revenir dans les clous. Mais impossible, faut de détails, d'en savoir plus.

Au total, l'ensemble des compagnies perdrait, dans ce scénario 26% de ses fonds propres, soit 150 milliards d'euros. Pour Gabriel Bernardino, le secteur prouve néanmoins sa "robustesse". De même, une crise souveraine serait assez bénigne pour le secteur : seules six compagnies ne respecteraient plus les critères de solvabilité pour un montant global de 3,4 milliards d'euros, selon les calculs de l'EIOPA. Ce résultat doit cependant être relativisé, car les présupposés de l'exercice mené en avril sont déjà dépassés par la réalité en ce qui concerne, par exemple, la Grèce. Enfin, la participation des groupes, 60% du marché européen, conduit à modérer la portée de cet exercice, même si Gabriel Bernardino affirme qu'une plus forte participation n'aurait guère changé les résultats finaux. Mais décidément, les "stress tests" de l'EIOPA fournissent une vision optimiste, mais assez impressionniste des risques actuels du secteur.

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