La fusion Glencore-Xstrata électrise les banques d'affaires

Les six banques qui ont travaillé sur le rapprochement entre les deux groupes empocheront près de 150 millions de dollars de commissions au total.
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Bingo pour JP Morgan, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Nomura, Citigroup et Morgan Stanley! Ces six banques sont les heureuses élues qui ont accompagné les groupes suisses Glencore et Xstrata dans leur rapprochement, une opération de 62 milliards de dollars, soit la plus importante fusion jamais réalisée dans le secteur minier. En échange de leurs bons conseils, les six banques d'affaires vont toucher près de 150 millions de dollars de commissions, au total, estime le cabinet Freeman. Dans le détail, les américaines JP Morgan, Goldman Sachs, l'allemande Deutsche Bank et la japonaise Nomura, qui conseillaient toutes quatre Xstrata,  recevront chacune près de 20 millions de dollars. Morgan Stanley et Citigroup, qui ont, elles, oeuvré pour Glencore, engrangeront chacune quelque 35 millions de dollars de "fees."

Nomura bondit de la 15ème à la 6ème place dans le classement mondial

Au-delà de cet aspect purement financier, les banques sélectionnées par Ivan Glasenberg, le patron de Glencore, et par Mick Davis, celui de Xstrata, vont faire un bond dans les "leaugue tables." Nomura chausse ses bottes de sept lieues, pour passer du quinzième au sixième rang dans le classement mondial des banques d'affaires, selon l'agence Bloomberg. Deutsche Bank gagne deux places, pour s'installer en quatrième position, juste devant Morgan Stanley. Quant à Goldman Sachs et Citigroup, ces deux ténors de Wall Street voient leurs première et deuxième places confortées.

Citigroup et Morgan Stanley avaient travaillé sur l'introduction en Bourse de Glencore

Les mandats de Glencore et de Xstrata ne sont bien sûr pas tombés tout crus dans la bouche de ces banques d'affaires. Si Glencore a choisi Citigroup et Morgan Stanley, c'est notamment parce que ces deux établissements l'avaient aidé à mener à bien son introduction en Bourse, en mai dernier. Et puis, Michel Antakly, chez Morgan Stanley, est tout sauf un débutant. L'homme avait épaulé Alcan lors du rachat de Pechiney, en 2003, et avait assisté trois ans plus tard un Arcelor assaili par Mittal. Une opération dans laquelle s'était également illustré Nigel Robinson, responsable des M&A dans le secteur des ressources naturelles chez Deutsche Bank.

Les millle plus grands groupes disposent de 3.500 milliards de dollars de cash

Que les banques qui n'ont pas décroché le mandat Glencore-Xstrata se rassurent. D'autres opérations de belle taille pourraient se profiler, au cours des prochains mois. Cette méga-fusion montre que, malgré une crise de la dette dans la zone euro qui ne trouve toujours pas d'issue et des perspectives macro-économiques des plus incertaines, de grandes entreprises n'hésitent plus à passer à l'offensive, sur le front de la croissance externe. Notamment parce qu'elles sont gorgées de cash : les mille plus grands groupes de la planète sont assis sur un tas d'or de 3.500 milliards de dollars, d'après Bloomberg. Et également parce que c'est en pleine crise que se font souvent les meilleures affaires.

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Commentaires 2
à écrit le 10/02/2012 à 7:58
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Il y a un mot pour "fees" en français : honoraires.

à écrit le 09/02/2012 à 18:14
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les escrocs au pouvoir de glencore

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