Aviva : les actionnaires votent contre les salaires des dirigeants

L'assemblée générale des actionnaires de l'assureur britannique Aviva a rejeté, jeudi 3 mai, le rapport sur les rémunération des dirigeants du groupe qui lui était soumis. Le geste d'Andrew Moss, le directeur général qui avait renoncé il y a quelques jours à son augmentation de 4,8%, n'aura pas suffi à les apaiser.

Et une de plus !  L'assemblée générale des actionnaires a, à son tour, rejeté jeudi 3 mai le rapport sur les rémunérations des dirigeants du groupe. C'est le nouvel épisode d'un mouvement de contestation des  investisseurs face aux salaires jugés exagérés des patrons du secteur financier. Les dirigeants de Citigroup, Barclays et Credit Suisse en ont déjà fait les frais.

Malgré les excuses du président , les actionnaires ont voté "non"
La résolution portant sur l'approbation du rapport sur les rémunérations a été rejetée par un peu plus de 54% des votes exprimés, selon un bilan des votes publié par Aviva . Le vote est certes seulement consultatif mais il risque de plonger le groupe dans l'embarras, une telle défiance des actionnaires constituant un phénomène assez rare dans les grandes entreprises britanniques. Le président du conseil d'administration, Lord Sharman, avait auparavant présenté ses "excuses" aux actionnaires lors de l'assemblée générale.
"Nous reconnaissons qu'un certain nombre d'actionnaires ont eu le sentiment que nous n'avons pas reflété leur opinion", a-t-il dit dans son discours.
Pour tenter de désamorcer leur colère, la direction avait pourtant annoncé des concessions quelques jours avant une assemblée générale qui s'annonçait houleuse.

Le directeur général avait fait un geste en renonçant à son augmentation de 4,8%
"Nous prenons très au sérieux les opinions de nos actionnaires" et "nous les avons entendues", avait assuré la semaine dernière Scott Wheway, le président du comité de rémunération au sein du conseil d'administration. Le directeur général Andrew Moss avait même renoncé à l'augmentation de salaire annuelle qui lui avait été accordée à partir d'avril. Il devait initialement bénéficier d'une hausse de 4,8%, ce qui aurait porté son salaire de base à un peu plus d'un million de livres (1,2 million d'euros). Et le groupe a aussi accepté de revoir les gratifications qui sont habituellement versées aux nouveaux dirigeants lors de leur recrutement.

Le conseil d'administration a cependant refusé d'aller plus loin, estimant que les hautes rémunérations étaient globalement "appropriées" dans l'entreprise.
Les actionnaires s'interrogeaient pour leur part sur le lien entre l'évolution des hauts salaires et la performance financière du groupe, dont le cours de Bourse a baissé de plus d'un quart depuis un an.

La société de conseil aux investisseurs PIRC avait dénoncé les paies "excessives" chez Aviva , tandis que l'influente Association des assureurs britanniques (ABI) avait émis une "alerte orange" sur le rapport des rémunérations.


La liste des dirigeants privés de bonus s'alonge
Cette annonce intervient alors que les actionnaires de plusieurs grands groupes financiers viennent de faire entendre leur voix pour s'opposer aux mode de rémunération des dirigeants et réclamer plus de dividendes. Lors de l'assemblée générale de la banque britannique Barclays la semaine dernière, près d'un tiers des actionnaires a refusé de voter le rapport sur les rémunérations qui leur était soumis. Ceux de la banque américaine Citigroup ont même été une majorité dans ce cas.

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Commentaire 1
à écrit le 04/05/2012 à 11:36
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les hautes rémunérations ne me semblent pas choquantes si les résultats positifs, très positifs ou exceptionnels sont au RDV.les abus sont en général le fait de managers non propriétaires de l entreprise ceux que j appelle lesv rais patrons propriét...

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