Barclays : un ancien de la Banque d'Angleterre nommé président

La banque britannique, dont le président, Marcus Agius, a démissionné à la suite du scandale du Libor, a nommé jeudi à sa tête un ancien vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre, David Waker. Barclays cherche désormais un successeur à Bod Diamond, le directeur général qui a également fait les frais de cette affaire manipulation de taux.
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Barclays commence à tourner la page du Libor. David Walker, 72 ans, ancien vice-gouverneur de la banque d'Angleterre, va prendre à partir de novembre la présidence de la banque britannique, pour succéder à Marcus Agius qui a démissionné à la suite de l'éclatement de ce scandale retentissant, a annoncé jeudi l'établissement. "Sir David Walker a été nommé directeur non exécutif de Barclays à compter du 1er septembre 2012 et succèdera à Marcus Agius en tant que président de Barclays à partir du 1er novembre 2012", a indiqué la banque dans un communiqué.

Un vieux routier de la finance

M. Walker, qui a également occupé pendant sa carrière le poste de président de Morgan Stanley International, a indiqué que sa "priorité immédiate serait la nomination d'un nouveau directeur général" pour remplacer Bob Diamond. Il a ajouté vouloir "faire avancer le groupe après les événements récents". "Le Royaume-Uni a besoin d'un secteur financier solide et Barclays a un rôle crucial à jouer pour s'assurer que ce pays possède un secteur bancaire gagnant et bien gouverné", a encore déclaré M. Walker, auteur en 2009 d'un rapport sur les banques commandé par Gordon Brown, le Premier ministre travailliste de l'époque.

Manipulation de taux interbancaires entre 2005 et 2009

Barclays a révélé fin juin qu'elle allait payer environ 360 millions d'euros pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain dans une affaire de manipulation des taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009. Ces taux servent de référence dans des produits financiers et peuvent avoir des conséquences sur des prêts aux particuliers et aux entreprises. Les enquêtes ont distingué deux périodes dans les manipulations chez Barclays: l'une à partir de 2005 quand des courtiers tentaient de gonfler leurs bénéfices ou limiter leurs pertes. L'autre à partir de la crise pour préserver l'image de la banque.

Départs en série

Le 2 juillet, après un week-end de spéculations, M. Agius avait présenté sa démission pour tenter d'apaiser le scandale. Le lendemain, c'était au tour du directeur général Bob Diamond, puis quelques heures plus tard du directeur des opérations Jerry del Missier de démissionner cette fois avec effet immédiat. M. Agius était pour sa part resté à son poste pour assurer l'intérim avant qu'une nouvelle équipe de direction ne soit trouvée.

L'affaire du Libor, qui a décapité Barclays, ne devrait pas en rester là puisque les régulateurs à travers le monde enquêtent sur le rôle d'autres banques et que l'office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) a ouvert une enquête pénale. Barclays, dont l'image dans l'opinion britannique avait également été entachée par les bonus faramineux versés à M. Diamond, n'est peut être pas encore au bout de ses peines. Lors de la présentation de ses résultats fin juillet, elle a en effet indiqué que l'autorité des marchés financiers britannique (FSA) a lancé une nouvelle enquête concernant quatre employés passés et présents, dont l'actuel directeur financier Chris Lucas. L'affaire concerne cette fois des commissions versées lors de levées de fonds en juin et novembre 2008.

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