Si,si, les fonds de capital-investissement s'intéressent au social...

Une bonne politique environnementale ou sociale augmente de 5% environ la valeur d'une entreprise, selon une étude menée par l'Ecole Polytechnique, l'Afic et Eurazeo PME.
Une mauvaise gestion des enjeux environnementaux et sociaux réduit de 10% environ la valeur des entreprises, selon une étude menée par Polytechnique, l'Afic et Eurazeo PME. Copyright Reuters

Difficile d'imaginer que les fonds de capital-investissement, qui achètent et revendent des entreprises, se passionnent pour les problématiques environnementales et sociales, tant leurs exigences de rentabilité paraissent éloignées de ces considérations. Pourtant, sur les 270 membres que compte l'Afic - l'association qui représente le capital-investissement français -, une centaine s'étaient inscrits à la présentation, mercredi soir, d'une étude sur "la performance extra-financière des entreprises", réalisée par la chaire Finance durable et investissement responsable de l'Ecole Polytechnique, le club développement durable de l'Afic et la société d'investissement Eurazeo PME. Il est vrai que cette enquête avait de quoi séduire des financiers, son but étant de mesurer l'impact de la prise en compte des critères extra-financiers, dits ESG (environnement, social, gouvernance), sur la valorisation des entreprises.

Une bonne politique ESG accroît de 5% la valeur d'une entreprise

Selon cette étude, réalisée auprès de 33 professionnels du capital-investissement mis en situation réelle d'achat d'une société, "une bonne politique environnementale ou sociale augmente la valeur d'une entreprise de 5% environ." En revanche, une mauvaise gestion des enjeux environnementaux (consommation d'eau, émission de CO2, etc.) et sociaux (politique d'emploi en faveur des personnes handicapées, par exemple) a un impact négatif de l'ordre de 10% sur la valorisation des sociétés. Pis, une gouvernance qui laisse à désirer (gestion peu transparente, succession du dirigeant non organisée,...) réduit de 15% en moyenne la valeur des entreprises.

30% renoncent à investir en cas de mauvaise performance extra-financière

C'est dire si les performances extra-financières méritent d'être étudiées, dans le cadre des "due diligences" précédant l'acquisition d'une société, au-delà des traditionnels critères d'évolution du chiffre d'affaires, des bénéfices, de la trésorerie. Pour les fonds de capital-investissement qui prennent déjà en considération ces aspects extra-financiers des entreprises, comme le Français Apax, une mauvaise gestion des enjeux environnementaux et sociaux les pousse même à renoncer à investir, dans 30% des cas.

Un certain pouvoir de négociation

L'exemple de ces fonds de capital-investissement capables d'évaluer la performance ESG des entreprises est d'autant plus intéressant qu'il leur confère un certain pouvoir de négociation sur les prix de cibles dont les politiques environnementales et sociales laissent à désirer. Et, comme ces fonds sont en mesure d'aider les sociétés rachetées à augmenter leur performance ESG et, partant, leur valorisation, les plus-values générées par la cession de ces entreprises, quelques années plus tard, n'en seront que plus confortables. Eh oui, on en revient toujours à l'argent.
 

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Commentaire 1
à écrit le 18/10/2012 à 15:45
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Rien de nouveau. Les entreprises qui traitent bien leurs employés marchent bien. Hélas, seul celles qui ne sont pas par action (STIHL, MAHLE, BOSCH,..) pourront survivre car dès qu´elles sont rachetées par des investisseurs importants, ces abrutis ar...

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