Le capital-investissement ne se porte pas si mal... hors de France

A l'échelle mondiale, les fonds de private equity ont levé 64,1 milliards de dollars au troisième trimestre, selon Preqin. Un montant en hausse de 12,6%.
Sur le front des levées de capitaux, les fonds spécialisés dans la dette décotée ont le vent en poupe. Copyright Reuters

Partout, il y a des «Jean qui pleurent» et des «Jean qui rient». Le capital-investissement ne déroge pas à cette règle. Si le private equity français peine à lever des fonds, il en va tout autrement à l?étranger. A l?échelle mondiale, les sociétés de capital-investissement ont levé 64,1 milliards de dollars, au troisième trimestre, un montant en hausse de 12,6% par rapport à la même période de l?an dernier, selon une étude de Preqin. Ces données n?étant que préliminaires, les fonds levés au troisième trimestre pourraient même atteindre 70 à 77 milliards de dollars, au final, précise le cabinet.

Les fonds américains se taillent la part du lion

Les fonds spécialisés sur les Etats-Unis se sont taillés la part du lion, récoltant plus de la moitié (52,6%) des 64,1 milliards de dollars levés, loin devant ceux axés sur l?Europe (23%). Ces derniers pâtissent, d?une part, de la crise de la zone euro, qui n?encourage guère les investisseurs institutionnels à placer de l?argent sur le Vieux Continent. D?autre part, les fonds de capital-investissement européens subissent la désaffection des banques et des assureurs, contraints par les futures réglementations Bâle III et Solvabilité II de réduire leurs allocations au private equity, afin de renforcer leurs bilans.

Aux Etats-Unis, les fonds n?ont pas ce problème, les banques américaines n?ayant nullement l?intention de se plier à Bâle III. Et ils bénéficient, de plus, des apports des fonds de pension, séduits par les rendements du private equity, bien supérieurs à ceux des placements monétaires ou des obligataires souveraines. Hélas, les fonds de pension sont quasi inexistants en France.

Coller Capital numéro un des levées de fonds

S?il est une société de capital-investissement qui a particulièrement bien tiré son épingle du jeu, c?est le britannique Coller Capital, numéro un mondial des levées de capitaux au troisième trimestre, avec un «closing» final de 5,5 milliards de dollars pour son fonds Coller International Partners VI. Il faut dire que ce dernier est positionné sur un segment en forte croissance, celui du rachat de portefeuilles de capital-investissement à des banques que Bâle III contraint de se séparer de ces activités gourmandes en capitaux propres. Fin 2011, Coller Capital avait ainsi racheté Crédit Agricole Private Equity, la division de capital-investissement de la banque verte.

Les fonds de dette décotée ont le vent en poupe

Les fonds spécialisés dans la dette décotée ont, eux aussi, la belle vie. Oaktree Capital Management monte sur la deuxième marche du podium des levées de capitaux, avec le «closing» d?un fonds de 4,9 milliards de dollars, au troisième trimestre. Et Avenue Capital arrive en quatrième position, avec un fonds de près de trois milliards de dollars. Il est vrai que les périodes de crise sont éminemment favorables à ces fonds qui se sont fait une spécialité de l?investissement dans des sociétés en difficulté.

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