La Fintech Epsor lève 6 millions d’euros pour digitaliser l’épargne salariale… et retraite

La startup parisienne a développé une plateforme en ligne pour faciliter l'accès à l'épargne salariale aux PME souvent découragées par les lourdeurs administratives de sa mise en oeuvre. Grâce aux fonds levés, Epsor entend séduire des entreprises de plus grande taille et diversifier son activité avec une solution consacrée à l'épargne retraite. Elle vise le milliard d'euros d'encours à l'horizon 2021.
Juliette Raynal
Basée à Paris, la Fintech Epsor a développé une solution en ligne pour faciliter l'équipement des PME en épargne salariale.
Basée à Paris, la Fintech Epsor a développé une solution en ligne pour faciliter l'équipement des PME en épargne salariale. (Crédits : Epsor)

Démocratiser l'épargne salariale auprès des PME. C'est sur ce credo que s'est développée la startup parisienne Epsor. Près de deux ans après sa création, la Fintech entend désormais s'attaquer à de plus gros calibres en s'adressant aussi aux entreprises comptant jusqu'à 20.000 salariés et diversifier son activité avec l'épargne retraite. Pour soutenir cette ambition, elle vient de lever 6 millions d'euros auprès du fonds d'investissement spécialisé dans les Fintech BlackFin Tech et de son actionnaire historique Partech. La jeune pousse avait déjà bouclé une première levée de 1,3 million d'euros en novembre 2018.

Fondée en octobre 2017, Epsor est née d'un constat : les PME constituent le parent pauvre de l'épargne salariale. Seules 20% des entreprises de moins de 50 salariés en proposent alors que ce taux grimpe à 93% dans les entreprises de plus de 1.000 salariés. Ce faible taux d'équipement s'explique par sa difficile mise en oeuvre dans des entreprises qui ne disposent pas de direction des ressources humaines et se heurtent à des complexités juridiques et des lourdeurs administratives.

Au moyen de sa plateforme en ligne, la startup aide les dirigeants à choisir les dispositifs les plus adaptés à leur situation et à définir le budget qu'ils souhaitent allouer à leur dispositif d'épargne salariale. Une fois ces choix effectués, un système de consultation électronique permet de faire valider le plan d'intéressement auprès des salariés. Ces derniers bénéficient ensuite d'un accompagnement via un robot-conseiller qui les interroge sur leur situation fiscale, leur objectif d'épargne, leur besoin de liquidité, leur connaissance financière, leur goût pour le risque et les thématiques qu'ils affectionnent (économie locale, technologies, transitions énergétiques, etc.) En fonction de leur profil d'investisseur, une sélection de fonds est proposée aux salariés.

Une offre sur l'épargne retraite dans les cartons

"Cette levée de fonds vise à accélérer notre développement commercial, à financer le développement d'un nouveau produit sur l'épargne retraite et à renforcer nos équipes dédiées à la relation client car nous nous sommes aperçus que les salariés étaient en forte attente de conseils. De 25 collaborateurs aujourd'hui, nous devrons être 60 d'ici à la fin de l'année", résume Julien Niquet, cofondateur d'Epsor aux côtés de Benjamin Pedrini.

La jeune pousse entend donc profiter de la refonte des produits d'épargne retraite prévue par la loi Pacte pour diversifier son activité. Le texte de loi, publié au Journal officiel le 23 mai dernier, prévoit de remanier les différents dispositifs existants (plan d'épargne retraite populaire, contrat Madelin, retraite d'entreprise, etc.) pour en faire un dispositif unique, le Plan d'épargne retraite (PER), plus lisible et plus souple dans le but de renforcer son attractivité. Les épargnants auront aussi la possibilité de transférer des produits d'un établissement financier à un autre sans frais au bout de cinq ans.

"Nous lancerons ce nouveau produit le 1er octobre prochain. Cette échéance correspond à l'entrée en vigueur de la réforme de l'épargne retraite fixée par décret", précise Benjamin Pedrini.

1 milliard d'euros d'encours visés en 2021

Epsor, qui revendique 40 millions d'encours gérés et un peu plus d'une centaine d'entreprises clientes représentant 4.000 salariés, entend passer le cap des 100 millions d'euros d'encours pour 10.000 salariés couverts d'ici à la fin de l'année. "Nous pensons que cet objectif est atteignable car plusieurs entreprises déjà équipées d'un dispositif d'épargne salariale s'apprêtent à le remplacer par notre solution. Nous allons donc récupérer leurs stocks d'épargne", précise Benjamin Pedrini.

"L'objectif d'encours à horizon 2021 s'élève, quant à lui, à 1 milliard d'euros. Si nous l'atteignons, nous serons à l'équilibre", ajoute-t-il.

Epsor n'est pas le seul à digitaliser l'épargne salariale. Le géant du secteur Amundi a récemment lancé Fast'Amundi, une solution en ligne pour accompagner 30.0000 nouvelles TPE/ PME et 50.0000 salariés supplémentaires d'ici trois ans. L'autre géant du secteur, Natixis Interépargne, filiale de Natixis dédiée à l'épargne salariale, se penche aussi sur le sujet et a notamment noué un partenariat avec la startup Fundvisory dans cette optique.

En décembre 2018, les encours d'épargne salariale en France représentaient 125,5 milliards d'euros. A cette date, 10,6 millions de salariés en bénéficiaient selon les chiffres publiés par l'Association française de la gestion financière (AFG). Afin de favoriser le développement de dispositifs d'épargne salariale, le forfait social, c'est-à-dire la contribution patronale de 20%, a été supprimé pour les PME. Grâce à cette mesure, le gouvernement espère que 3 millions de salariés de TPE et PME bénéficient d'un dispositif d'épargne salariale à l'horizon 2020, contre 1,4 million actuellement

Juliette Raynal

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Commentaires 2
à écrit le 11/07/2019 à 14:46
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"digitaliser l’épargne salariale" Eh ben, ça requiert un certain doigté.

à écrit le 11/07/2019 à 10:15
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A part lever des fonds et vivre sur la bête, toute ses structures ne pensent qu'a se faire racheter, c'est une chaîne de Ponzy qui ne dit pas son nom! A la fin tout disparaît comme si l'on rachetait un concurrent et l'on en parle plus! Merci les mé...

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