Lille s'imagine en hub de la Fintech européenne

À Lille, EuraTechnologies lance un incubateur dédié aux startups de la finance, de l'assurance, du droit et de la cybersécurité. Neuf jeunes pousses en phase d'amorçage viennent de rejoindre le nouveau dispositif. L'initiative est, entre autres, soutenue par le Crédit Agricole et le groupe BPCE.
Juliette Raynal
EuraTechnologies a inauguré à Lille un nouvel incubateur dédié aux startups de la finance, de l'assurance, du droit et de la cybersécurité.
EuraTechnologies a inauguré à Lille un nouvel incubateur dédié aux startups de la finance, de l'assurance, du droit et de la cybersécurité. (Crédits : Renaud Waillez)

Le Swave, l'incubateur de La Défense dédié aux startups de la finance et soutenu par une batterie de grands groupes, la Société Générale en tête, a de la concurrence. Le pôle d'innovation lillois EuraTechnologies a inauguré, mercredi 6 février, un programme d'accompagnement consacré aux startups de la Fintech, de l'Assurtech, du droit et de la cybersécurité.

La nouvelle structure est soutenue par des acteurs privés de ces secteurs sur une durée de trois ans. Il s'agit du Crédit Agricole Nord de France, de la Banque Populaire du Nord, de la Caisse d'Epargne Hauts-de-France, de Natixis Assurances (groupe BPCE) et d'un consortium composé de l'Edhec Business School, de la faculté de droit de l'université catholique de Lille, de l'école des avocats Ixad, de la chambre régionale des huissiers de justice du Nord-Pas-de-Calais, de l'ordre des avocats de Lille et de la chambre des notaires du Nord-Pas-de-Calais.

Lille aussi attractive que Paris ?

Le nouvel incubateur, baptisé FALC (pour Fintech, Assurtech, Legaltech, Cybersécurité) par les membres de sa première promotion, mais qui ne porte pas encore de nom définitif, est la continuation de l'initiative Fintech Go lancée il y a deux ans par EuraTechnologies et le Crédit Agricole pour faire émerger une filière d'excellence dans les technologies de la finance.

« Cela fait un certain temps que nous nous intéressons à cette thématique. Elle s'inscrit dans la stratégie de verticalisation de nos programmes d'accompagnement. Nous souhaitons que Lille et sa métropole soient identifiées comme un hub de la Fintech. Lille est la deuxième place assurantielle en France et la troisième place financière. Paris n'est qu'à 59 minutes et nous proposons une ouverture sur Londres et Bruxelles », souligne Massimo Magnifico, directeur des opérations à EuraTechnologies.

Neuf startups, en phase d'amorçage, ont d'ores et déjà rejoint ce nouveau programme qui s'étale sur une durée d'un an. « Il y a d'abord trois mois intensifs avec des ateliers et des rencontres avec des experts métiers. Ensuite, après cette première phase, les startups pourront bénéficier d'un accompagnement individuel sur des compétences bien particulières. Les porteurs de projets évolueront au cœur d'un écosystème de 300 startups qui potentiellement peuvent les aider sur le plan technologique », détaille Massimo Magnifico. Au cours de l'année 2019, l'incubateur accueillera trois promotions de startups. Les deux prochaines feront leur entrée en mai et septembre prochain respectivement.

Assurance à la demande et épargne salariale

Parmi les premières startups sélectionnées, on retrouve Tulip et Aio qui toutes les deux souhaitent surfer sur la vague de l'assurance à la demande, initiée par l'américain Trov. La Fintech Yseulis a conçu, pour sa part, un outil de data visualisation pour permettre aux entreprises de mieux appréhender leurs risques de change. Moneezen propose aux particuliers de ne plus payer de frais bancaires liés aux accidents de paiement grâce aux recommandations d'un coach financier et la mise en place de micro-crédits. Amalia, elle, veut simplifier l'épargne salariale pour la rendre accessible aux collaborateurs des petites et moyennes entreprises.

Outre leur soutien financier, dont le montant n'a pas été dévoilé, les entreprises partenaires se sont engagées à mobiliser leurs équipes pour apporter leurs expertises aux jeunes pousses. Comme Platform58, le nouvel incubateur de La Banque Postale, l'offre d'accompagnement est gratuite : il n'y a pas de prise de participation dans le capital des startups et ces dernières ne payent pas l'hébergement.

« Nous avons ouvert un centre d'expertise et de relation client à Villeneuve-d'Ascq en 2015. Nous attachons beaucoup d'importance à cet ancrage régional et nous souhaitions qu'une de nos sources d'innovation et de transformation digitale se situe au niveau de la région », témoigne Christophe Le Pape, directeur général des métiers d'assurances de personnes chez Natixis Assurances. « Nous allons apporter aux startups notre expertise sur un certain nombre de sujets, comme la réglementation et la conformité. En échange nous espérons avoir un retour sur leur façon de fonctionner plus réactive. »

Les neuf startups de la première promotion

  • Amalia veut rendre accessible l'épargne salariale aux salariés des petites et moyennes entreprises. Elle souhaite transformer ce produit bancaire en outil RH.
  • Tulip veut développer des produits d'assurance à la demande pour protéger des biens coûteux dont l'usage est peu fréquent.
  • MoneeZen veut mettre fin au frais bancaires liés aux incidents de paiement grâce à un coach financier et à la mise en place de micros-crédits.
  • Stirrup souhaite mettre à la disposition des populations en difficulté des logements vacants tout en permettant aux propriétaires de réaliser des économies par le biais de la défiscalisation.
  • Yseulis développe une plateforme en mode SaaS qui permet aux entreprises de mieux appréhender la volatilité des monnaies et son impact sur leurs marges.
  • Aio propose une assurance à la demande de biens sous un seul et unique contrat. Elle vise les produits électroménagers.
  • Fructy veut rendre l'investissement accessible et compréhensible en centralisant sur une place de marché en ligne les offres proposées par les différents cabinets de conseil en gestion de patrimoine.
  • Cryptr utilise un protocole d'authentification cryptographique léger pour sécuriser les objets connectés.
  • Serendptech propose une approche de cybersécurité sur-mesure.
Juliette Raynal

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Commentaire 1
à écrit le 07/02/2019 à 11:48
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haha, tres drole! lille capitale de la fintech, chez la dame qui a fait de la finance l'ennemi numero 1? vous rigolez ou quoi?

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