Comment le Centre-Val de Loire veut accélérer sur le financement des startups

ORLEANS. Sous la bannière de la SASU Centre-Val de Loire investissements, l’exécutif régional réunira avant l’été prochain ses sept fonds d’aides financière aux entreprises. Objectif, la mise sur pieds d’un guichet unique pour gagner en efficacité vis-à-vis du tissu existant et renforcer l’attractivité économique du Centre-Val de Loire.
La rationalisation du capital investissement régional illustre l’ADN « pro business » du Centre Val de Loire présidé par François Bonneau (au centre). Avec 7,2% de taux de chômage, la région est largement en dessous de la moyenne nationale de 8 %.
La rationalisation du capital investissement régional illustre l’ADN « pro business » du Centre Val de Loire présidé par François Bonneau (au centre). Avec 7,2% de taux de chômage, la région est largement en dessous de la moyenne nationale de 8 %. (Crédits : Reuters)

Eviter la dispersion pour gagner en réactivité. La nouvelle société par actions simplifiées unipersonnelles (SASU) Centre-Val de Loire investissements reprendra à son compte d'ici juin l'ensemble des participations de la région dans les différents fonds de capital investissement auxquels elle contribue avec d'autres acteurs publics et privés. Ils sont actuellement au nombre de sept à l'instar de Loire Valley Invest, spécialisé dans le support aux startups, permettant différents types d'intervention, de l'amorçage au développement en passant par le retournement des entreprises. Dotée au départ d'un nouveau fond d'amorçage de 10 millions d'euros, elle verra sa capacité financière renforcée à moyen terme en fonction des besoins. S'y ajoute le montant des participations déjà engagées, de l'ordre de 8,4 millions d'euros.

Au total, la SASU pourra donc injecter près de 20 millions d'euros, en priorité en direction des activités innovantes et l'aide à la transition énergétique. « Ce nouveau guichet unique revêt plusieurs avantages A notre main, il nous permettra d'une part d'agir de façon autonome et plus rapide qu'aujourd'hui, assure Harold Huwart, vice-président de la région délégué à l'économie, au tourisme et à l'Europe. D'autre part, l'outil palliera l'éparpillement actuel des aides. A la clé une lisibilité accrue vis-à-vis des chefs d'entreprises qui n'auront plus qu'un seul interlocuteur ». Pourtant éligibles à ces coups de pouces parfois décisifs, nombre d'entre eux renonceraient pour cette raison à monter des dossiers trop complexes.

Concrètement, la SASU Centre-Val de Loire investissements, dont les actifs continueront a été gérés par les sociétés Go Capital et UI (anciennement Sofimac), sera en mesure de prendre des tickets compris entre 150.000 et un million d'euros dans les entreprises, et compte le faire savoir auprès du tissu économique. La présence à son conseil d'administration, présidé par Yves Aguiton, ancien directeur régional de la Caisse des dépôts, de deux dirigeants d'entreprises du territoire illustre cette volonté de mieux coller qu'aujourd'hui à leurs besoins de financement. En l'occurrence, Christian Siest, président du fabricant de revêtements Orrion Chemicals basé à Semoy dans le Loiret, et Jean-Louis Jarry, à la tête du fabricant de batteries pour le secteur médical Vlad à Parcay-Meslay en Indre et Moire, serviront d'ambassadeurs du nouveau dispositif auprès de leurs pairs. Le Medef Centre-Val de Loire, également partie prenante de la mise sur pieds du guichet unique, s'est de son côté engagé à le promouvoir après de ses adhérents, de l'ordre de 10.000 sur les 70.000 entreprises que compte les six départements de la région.

Fond souverain

Dirigé par la gauche depuis 2005, la région Centre-Val de Loire ne s'est pas moins emparée des possibilités offertes par la loi NOTRe de 2015. Le texte autorise notamment les collectivités régionales à investir directement dans les entreprises pour contribuer au développement de l'économie de leur territoire. « Pour mettre en place le nouveau dispositif financier sur lequel l'exécutif réfléchit depuis un an environ, nous nous sommes inspirés de ceux de deux régions plus particulièrement, précise Yves Aguiton. D'Auvergne Rhône Alpes, nous avons retenu en premier lieu l'idée d'interlocuteur unique pour les entreprises. La région Bretagne, qui propose une batterie de produits financiers complémentaires, nous a également inspiré ». A la clé, un nouvel outil financier en Centre-Val de Loire qui figurerait dans les meilleurs standards régionaux de l'Hexagone, selon le président de la nouvelle SASU.

Via une surface financière qu'il espère rapidement démultiplier en faisant appel à BPI France et à la Banque des territoires, Yves Aguiton table sur le doublement des aides de la région à l'amorçage des startups. « De cinq opérations d'investissements réalisées annuellement, nous ambitionnons de parvenir à une dizaine d'ici 2028, assure l'ancien banquier. Les fonds mobilisés doivent également contribuer à aider les maillons faibles en Centre-Val de Loire, notamment les sous-traitants de la métallurgie pour l'industrie automobile ». Depuis 2015, la collectivité aurait mobilisé quelque 40 millions d'euros au travers de ses différents fonds pour soutenir ou emporter l'implantation de nouvelles entreprises. Dans un contexte de concurrence accrue entre les régions pour attirer de nouvelles entreprises, encore renforcée par le mega plan d'investissements de l'Etat France 2030, Centre-Val de Loire investissements est également conçu comme un levier essentiel d'attractivité du territoire.

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