
La consommation de produits en vrac, pour l'instant limitée, pourrait connaître une augmentation significative en Centre-Val-de-Loire. C'est du moins le souhait de la collectivité présidée par François Bonneau, qui doit signer une convention de trois ans avec Réseau Vrac le 10 mars à Tours, en Indre et Loire. L'association, fondée et dirigée par Célia Rennesson depuis 2016, déroulera à cette occasion un plan d'actions précis pour répondre au cahier des charges fixé l'exécutif régional.
Figurant dans les objectifs de la COP sur le climat, initiée en 2020 par la collectivité, la diminution des emballages alimentaires et non alimentaires jetables devra atteindre 15% d'ici 2025 par rapport à 2010. Pour parvenir à cet objectif ambitieux, dont le volume est en cours de quantification, Réseau Vrac a mené depuis six mois un audit sur l'écosystème déjà présent dans les six départements du territoire. L'association parisienne, qui a recruté une chargée de mission spécialement dédiée, commencera à mettre en place ses préconisations dès le mois de mars.
L'antenne régionale de HL Display, principal fournisseur d'équipements d'origine suédoise pour les distributeurs de produits en vrac, accueillera l'événement dans quatre jours. Son offre a trait à la communication des prix, à la gestion des rayons en vrac via des façades adaptées, mais aussi aux solutions logicielles spécifiquement adaptées à la distribution sans emballage. Il permettra de dresser un premier état des lieux de la mini-filière existante. 13 prestataires de produits transformés en vrac opèrent parallèlement sur ce créneau en Centre-Val-de-Loire. Ils s'adressent à un potentiel de clients professionnels qui reste relativement faible.
Seulement 70 magasins biologiques, 450 super ou hypermarchés équipés d'un rayon de vrac sur plusieurs milliers, ainsi que 45 commerces spécialisés dans les produits sans emballage sont présents sur le territoire national. Les principaux freins vis-à-vis du vrac restent aux yeux des consommateurs, régionaux comme à l'échelle de l'Hexagone, les craintes au niveau de l'hygiène ainsi que le manque de praticité supposé. Ils pèsent pour l'instant plus que les deux avantages majeurs du à la distribution en vrac, écologique avec la réduction des emballages et du gaspillage, et économique grâce à un coût unitaire moindre pour les clients.
Professionnalisation de la filière du vrac
Afin de renforcer la filière autour du vrac en Centre-Val-de-Loire, l'association pourra en premier lieu s'appuyer sur les dispositions législatives de la loi Anti gaspillage pour une économie circulaire (GAEC) votée en 2020. La loi « Climat & Résilience » promulguée un an plus tard, oblige quant à elle concrètement les GMS à consacrer 20% de leur espace de vente au vrac d'ici 2030. Ces textes constituent de réelles opportunités pour le développement des produits sans emballage, à certaines conditions. « Notre plan de marche passera d'une part par la sensibilisation à la fois des détaillants sur la tenue irréprochable de leurs rayons, et des consommateurs sur les vertus des produits sans emballage », assure Célia Renesson. Afin de susciter des vocations aux différents niveaux de cette filière émergente, production, transformation, équipements et points de vente, trois événements sont d'autre part prévus dès 2023 dans l'Indre et en Indre-et-Loire. »
Attendue sur ses résultats par la collectivité du Centre-Val-de-Loire, Réseau vrac fait valoir son expertise acquise lors de ses deux premières précédentes missions. Démarrée en 2021 avec la région Sud, la première s'est achevée cette année avec de premiers résultats prometteurs au niveau de l'augmentation de la consommation de produits en vrac. Signée avec la collectivité de Bourgogne-France-Comté, la seconde est toujours en cours. Réseau vrac a aussi été retenu en début d'année par le Parc naturel de la vallée de Chevreuse en région parisienne pour réaliser un audit à la demande des élus de ce territoire. Après le coup de frein subis en 2020, du fait de la crise sanitaire et du confinement, les perspectives pour le vrac en France paraissent nettement plus porteuses. Ayant retrouvé en 2021 son niveau de chiffre d'affaires de 2019 à 850 millions d'euros, le vrac a généré 1,2 milliard de recettes l'année dernière. Les projections s'établissent désormais à trois milliards d'euros en 2025 à l'échelle de la France.
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