Menace pour Thales : Londres envisage de renoncer à l'achat de porte-avions

Outre-Manche, le précédent gouvernement travailliste avait donné son feu vert en 2007 à la commande de deux nouveaux porte-avions pour un coût de 5,2 milliards de livres. Elle pourrait être en partie remise en cause en raison des économies que veut faire Londres.

La Grande-Bretagne pourrait annuler sa commande de deux nouveaux porte-avions, ou n'en conserver qu'un seul, afin de réduire ses dépenses, mais la flotte de sous-marins nucléaires Trident n'est en revanche pas menacée, a rapporté jeudi une source au ministère de la Défense (MoD).

La source, qui a requis l'anonymat, a également déclaré à l'agence Reuter que la flotte vieillissante de 106 avions de combats Tornado pourrait être retirée du service d'ici 2020, soit cinq ans plus tôt que prévu.

Selon les analystes, le MoD va être contraint de réduire son budget jusqu'à 20% d'ici 2015 dans le cadre de la politique d'austérité engagée par le gouvernement pour limiter les déficits. Le budget principal du ministère s'est élevé à 36,9 milliards de livres sterling (44,9 milliards d'euros) cette année.

L'armée britannique s'est plainte de l'effort en termes de ressources et de personnel que représentent les guerres en Afghanistan et en Irak.

Le précédent gouvernement travailliste avait donné son feu vert en 2007 à la commande de deux nouveaux porte-avions pour un coût de 5,2 milliards de livres.

"Nous pourrions avoir un, deux ou aucun nouveau porte-avions (...) Toutes les options sont sur la table. Cela ne signifie pas que nous penchons pour une option en particulier mais aucune d'entre elles ne devrait être considérée comme trop radicale", a déclaré la source au MoD.

DES EMPLOIS EN JEU

La construction des navires est en cours, permettant de préserver environ 10.000 emplois dans les chantiers navals de Grande-Bretagne, selon les médias.

Le MoD conduit une vaste étude, qui doit être publiée en octobre, sur les besoins futurs de la défense britannique et sur les moyens de s'équiper à un coût moins élevé. Les décisions sur d'éventuelles annulations seront prises d'ici la mi-septembre, a précisé la source.

Le secrétaire à la Défense Liam Fox a accusé le gouvernement travailliste d'avoir dépensé de manière excessive par rapport à ses moyens pour acheter du matériel militaire coûteux.

Les porte-avions, qui doivent entrer en service en 2016 et 2018, sont construits par un consortium réunissant BAE Systems, Babcock International et Thales.

En revanche, le renouvellement de la flotte de sous-marins Trident, qui devrait intervenir au début des années 2020, n'est pas menacée, a précisé la source au MoD, démentant des informations rapportées par la presse et des groupes de réflexion.

"Il est impossible que (la flotte de) Trident soit encore réduite (...) Sa capacité actuelle va être maintenue", a précisé la source.

RETRAIT DES AVIONS DE COMBAT TORNADO

Concernant le retrait du service des avions de combat Tornado, les médias britanniques ont estimé que cela permettrait d'économiser 7,5 milliards de livres. La Grande-Bretagne possède également 45 Harrier, qui devraient aussi être mis hors d'usage d'ici 2020.

"Le projet actuel prévoit de retirer du service les avions de combat Harrier et Tornado d'ici 2020", a indiqué la source au MoD, notamment parce que ces appareils approchent de leur fin de vie mais aussi parce que cela permettrait d'économiser de l'argent.

Les appareils devraient être remplacés au moins en partie par de nouveaux appareils Typhon et Joint Strike Fighter.

La Grande-Bretagne a déjà commandé 160 Typhons d'une valeur de 70 millions de livres mais les analystes soulignent qu'elle pourrait en revanche renoncer à son projet d'acquisition de 48 appareils supplémentaires.

L'annulation de la commande des appareils, fabriqués par le britannique BAE, l'italien Finmeccanica et le groupe européen EADS pourrait affecter des milliers d'emplois, a déjà prévenu le consortium. Londres pourrait également s'exposer à une importante pénalité financière, ont prévenu des analystes.

La source au MoD a précisé que l'une des options à l'étude prévoyait le maintien de la commande intégrale dont une partie serait ensuite revendue. Oman a déjà fait savoir qu'il comptait acheter un nombre non spécifié d'appareils à la Grande-Bretagne.

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