Le contrat géant de 333 avions qu'Airbus propose à la Chine

Le 24 août, l'avionneur a fait une proposition commerciale de grande ampleur à Pékin. Il vise un accord portant sur 150 avions fermes lors de la visite en France du président Hu Jintao.

Le directeur commercial d'Airbus, John Leahy avait le sourire le 16 septembre à Hong-Kong. « Nous sommes plein d'espoir sur des prises de commandes d'ici à la fin de l'année. J'arrive de Pékin et nous discutons clairement de transaction », déclarait-il devant la presse. « Nous sommes en effet en négociation », indique-t-on à l'Élysée. Comme nous l'indiquions le 13 septembre, l'avionneur, filiale du groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement EADS, négocie une commande 150 appareils (120 A320, 20  A330 et 10 A350). C'est en effet l'objectif d'Airbus pour la visite du président chinois Hu Jintao en novembre. Mais il est très éloigné de la proposition faite aux autorités chinoises, en réponse à leur demande.

Selon nos informations, en effet, Airbus a remis à Pékin une proposition écrite le 24 août portant sur 299 A320, 20 A330 et 10 A350, soit 329 appareils au total destinés à une dizaine de compagnies chinoises. Par ailleurs, l'avionneur européen a également fait une offre spontanée à Air China pour lui vendre quatre gros porteurs A380.

Ces chiffres gigantesques sont tout sauf fantaisistes. Ils reposent en effet sur des discussions préalables avec les compagnies aériennes sur leurs projets d'évolution de flotte. Mais aussi des pourparlers avec les autorités chinoises. Dans le cadre de son prochain plan quinquennal 2011-2015, Pékin estimerait le nombre d'avions à importer à près de 800 appareils. « L'aéronautique constitue la priorité de ce plan quinquennal  », explique un observateur. L'objectif des autorités chinoises est d'accompagner l'explosion du trafic aérien qui a doublé en moins de 10  ans. Pendant la crise, il a progressé de 15 % sur le marché intérieur.

Airbus est très bien placé en Chine. « Il y a quinze ans, nous avions 7 % de parts de marché en Chine, aujourd'hui 43 %. Ce qui signifie que nous vendons plus d'avions que Boeing », expliquait le 14 septembre le directeur général d'Airbus, Fabrice Brégier. « Vous pouvez vous attendre à ce que nous dépassions les 50 % dans les années qui viennent », renchérissait deux jours plus tard le directeur de la communication de l'entreprise, Rainer Ohler, après la tenue d'un comité exécutif d'Airbus à Pékin.

Transferts de technologies

L'avionneur profite ainsi de la très forte coopération franco-chinoise dans l'aéronautique. Celle-ci passe par des transferts de technologies comme la création d'un site d'assemblage d'A320 à Tianjin dont l'objectif est de produire 284 avions entre 2009 et 2016. Et par l'implication de l'industrie chinoise dans le programme A350, à hauteur de 5 %.

Reste toutefois à être très vigilant. Car la Chine profite de toutes ces expériences et de la formation française d'ingénieurs aéronautiques pour faire des pas de géants dans le secteur. La mise en service en 2016 du moyen-courrier chinois de plus 150 sièges, traduit déjà la volonté de Pékin de casser le duopole d'Airbus et de Boeing sur les avions de grandes capacités.

 

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