General Electric double son partenaire Safran sur le dossier de rachat du motoriste italien Avio

Le dossier de rachat du motoriste italien Avio va filer sous le nez de Safran, qui avait pourtant rouvert des discussions avec le fonds d'investissement Cinven. Les discussions, qui ont été menées par la direction, font l'objet de critiques en interne.
Le PDG de Safran Jean-Paul Herteman Copyright Reuters

Encore un dossier de rachat qui file sous le nez de Safran. Et le comble, c'est le partenaire de près de quarante ans (1974), General Electric (GE), qui est en train de lui souffler au nez et à sa barbe, le motoriste italien Avio, qui semblait pourtant être promis au motoriste français Snecma (groupe Safran). GE est près de finaliser à la fin de cette semaine l'acquisition d'Avio pour plus de trois milliards d'euros, avait déclaré lundi à Reuters des sources proches du dossier. Le fonds d'investissement Cinven contrôle Avio Via BCV Investments depuis son rachat en 2006. GE est intéressé seulement par les composants pour moteurs d'avions commerciaux et militaires d'Avio, mais pas par ses systèmes de propulsion pour lanceurs de satellite. Avio est depuis des années partenaire de GE, avec qui il réalise les deux tiers de ses activités dans le domaine aérien. Basé près de Turin (nord), Avio a dégagé un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards d'euros en 2011 et emploie plus de 5.200 personnes.

Critiques internes sur la façon dont les discussions ont été menées

Visiblement les discussions, qui ont été menées par Safran avec Avio, semblent faire l'objet en interne de certaines critiques. "Manque d'agressivité dans le bon sens du terme", explique-t-on. D'autant que certains autres estiment que la menace représentée par GE, qui a pourtant employé les grands moyens pour s'offrir Avio, aurait été sous-estimée par la direction du groupe, qui aura une nouvelle fois raté son rendez-vous avec le motoriste italien. L'équipementier a déjà effectivement tenté à plusieurs reprises de s'offrir Avio dans le passé. Notamment en 2003 quand Snecma (avant sa fusion avec Sagem, qui a donné naissance au groupe Safran) était prêt à acquérir Fiat Avio pour 1,2 milliard d'euros auprès du constructeur automobile Fiat. Mais l'Etat français a interdit au PDG de l'époque, Jean-Paul Béchat, de surenchérir sur l'offre du fonds d'investissement américain Carlyle, qui était associé au groupe aéronautique italien Finmeccanica, trouvant le montant de l'opération trop élevé. C'est donc Carlyle, qui emporta la mise après le retrait en mars 2003 de Snecma, pour la somme de 1,5 milliard d'euros. Le fonds américain a revendu trois ans plus tard en juin 2006 sa participation dans Avio au fond britannique Cinven pour 2,6 milliards d'euros, Finmeccanica conservant une part de 14%.

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Commentaires 12
à écrit le 21/12/2012 à 19:55
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@ Gerardc27 Si GE a mis 3.3 Mds? pour acheter uniquement la partie moteurs c'est que cela le valait bien. Donc SAFRAN a tout perdu... Avio était une filiale de Fiat Group qui a été vendue en 2003 suite à ses soucis financiers. Avoir misé 1,5 Mds en ...

à écrit le 21/12/2012 à 9:41
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Oui mais, si la grenouille ne se fait pas aussi grosse que les " Hérons" ( PRATT, RR,GE), elle se fera croquer tout cru!! Mais il est vrai que certain rêve d'une OPA. Et là se sera la fin du Rêve Dassault Militaire, Thales ... Bon sur le grand Paqueb...

à écrit le 21/12/2012 à 9:08
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Si SAFRAN à hésité c'est que l'affaire n'est pas si bonne que cela. Je pense qu'en d'autres temps ça aurait pu se faire et quand on voit les problèmes de conception du réducteur sur le moteur de l'A400 ça porte à réfléchir . D'ailleurs les américains...

à écrit le 21/12/2012 à 0:42
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Il faut arrêter de s'exciter, Avio a changé de main 4 fois pendant la dernière décennie, ça montre bien que ce n'est pas le bijou qu'on croit. Personnellement je ne pense pas qu'elle vaudrait les 3 milliards que GE est en train de payer. Mais ça, l'a...

à écrit le 20/12/2012 à 23:34
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Que font nos grands patrons énarques ou polytechniciens et leurs sbires : incompétence, légèreté ou tout simplement comme toujours dans les grandes entreprises françaises gueguerre et coups fourrés entre cadres dits ...supérieurs !

le 21/12/2012 à 9:08
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Toujours la rengaine toute faite...

le 21/12/2012 à 9:36
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Rengaine de gauchiste qui ne se donne pas la peine de réfléchir et se réfugie dans ce qu'il connait bien....

à écrit le 20/12/2012 à 21:54
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GE qui double Snecma (Safran) sur ce dossier, eux les meilleurs amis-associés de plus de 2à ans au sein de CFMI..... C'est comme si Rolls couchait avec la femme de Royce :-)) Blague à part je ne sais pas comment ils ont fait pour se faire couffler Av...

le 22/12/2012 à 9:26
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Et si SAFRAN (HERAKLES) était uniquement intéressé par la division spatiale d'AVIO ?...

le 26/12/2012 à 0:31
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Comment safran s'est fait souffler Avio ? La raison est très simple et le principal tort n'est pas imputable à Safran mais aux Italiens qui n'admettrons jamais qu'une boîte française soit à leur tête quitte à se prostituer aux yankees

le 26/12/2012 à 20:08
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Un peu facile comme raison ... Et rien ne le prouve. Attendons de voir ce que va devenir la division spatiale d'Avio ... Safran n'est pas sorti du jeu !

le 26/12/2012 à 20:12
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... Et par ailleurs, les activités aéronautiques d'Avio existent déjà chez SAFRAN. Créer un doublon ... Voilà une bonne raison de ne pas investir !

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