Espace : nouvel échec d'une fusée russe, un satellite américain finit dans le Pacifique

Une fusée russo-ukrainienne avec un satellite Intelsat 27 fabriqué par Boeing est retombée dans l'océan Pacifique vendredi juste après son lancement depuis la plate-forme flottante Odissey par l'entreprise Sea Launch, créee par la société russe Energuia qui en possède 95% des parts.
Copyright Reuters

Après avoir connu ces dernières années une série d'échecs dans le secteur spatial qui ont provoqué la perte de plusieurs satellites, une fusée russo-ukrainienne avec un satellite Intelsat 27 (fabriqué par Boeing) est retombée dans l'océan Pacifique vendredi juste après son lancement depuis la plate-forme flottante Odyssey, située à 154 degrés de longitude ouest dans le Pacifique. Ces tirs, qui permettent de se positionner au plus près de l'équateur, sont opérés par la société Sea Launch, créée notamment par la société russe Energuia qui en possède 95% des parts, Boeing et le groupe norvégien Aker ASA en détenant indirectement 5%.

Un moteur a cessé de fonctionner
Un « incident s'est produit" au niveau du premier étage de la fusée Zenit-3SL moins d'une minute après son lancement », a indiqué Energuia, qui fabrique notamment les blocs d'accélération pour les lanceurs de ce type. « Une situation anormale a eu lieu. Le moteur du premier étage (de la fusée) a cessé de fonctionner », a déclaré le directeur de la société Energuia, Vitali Lopota à l'agence publique Ria Novosti. « Cela s'est produit après 50 secondes du vol. Nous sommes en train d'établir ce qui s'est passé », a-t-il précisé. La fusée a cessé de donner des signes de vie « après 40 secondes de vol », laissant comprendre que « la mission a échoué », a précisé de son côté Sea Launch dans un communiqué.

Mauvaises conditions météorologiques
Initialement prévu pour fin janvier, le lancement avait déjà été reporté en raison de "problèmes d'organisation" qui n'étaient liés "ni à l'état technique de la fusée, ni aux conditions météorologiques", selon un communiqué disponible sur le site de la société Energuia. De mauvaises conditions météorologiques, notamment de grosses vagues entourant pendant plusieurs jours la plate-forme Odyssey, pourraient toutefois être à l'origine de cet échec, selon une source au sein de l'industrie spatiale russe citée par l'agence Interfax. "Depuis hier, une forte agitation de l'océan a été enregistrée dans la zone du lancement, et les moteurs de la plate-forme avaient du mal à la maintenir en équilibre", a ainsi déclaré cette source.


Le satellite Intelsat 27 devait desservir l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord, ainsi que la région de l'océan Atlantique et l'Europe. Avec ce satellite, qui a une durée de vie de 15 ans, Boeing envisageait notamment de rafraîchir son réseau de satellites sur orbite et d'y apporter de nouvelles capacités de télécommunications, selon Boeing.

Rien à voir avec le programme spatial russe
Le lancement de la Zenit-3SL "a été effectué par la société privée Sea Launch et n'a rien à voir avec le programme officiel spatial russe", a tempéré le rédacteur en chef de la revue Novosti Kosmonavtiki ("Nouvelles de l'espace"), Igor Marinine. "Mais si on établit que l'incident s'est produit à cause des défaillances des moteurs ou du système de contrôle, fabriqués en Russie, les lancements de Zenit peuvent être suspendus", a-t-il déclaré à l'AFP.

Plusieurs ratés en 2011
La Russie a connu pas mal de déboires ces dernières années. A l'été 2011, après la perte la semaine dernière d'un puissant satellite de télécommunications, lancé par une fusée Proton depuis BaIkonour, un vaisseau cargo russe Progress M126M, lancé également depuis le célèbre cosmodrome kazakh sur une fusée Soyouz-2, s'était écrasée peu après son décollage de Moscou alors qu'il transportait plusieurs tonnes de chargement pour la station spatiale internationale (ISS). Quelques mois après, en novembre 2011, la Russie a également perdu sa sonde martienne Phobos-Grunt. Lancée par une fusée Zenit depuis Baïkonour, cette sonde n'est pas parvenue à s'affranchir de l'attraction de Terre et ses fragments sont retombés dans le Pacifique.


 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 02/02/2013 à 4:44
Signaler
Etrange amerique boeing qui coopere avec la russie pour lancer ses satellites par plusieurs echecs consecutives.Alors que les us savent que Arianne de France est plus fiable.il vaut mieux que boeing signe des contrats de lancement avec Arianne 6 au l...

le 02/02/2013 à 10:34
Signaler
Je pense que c'est l'opérateur télécom Intelsat qui est le client de Sea Launch, Boeing étant juste le fournisseur du satellite.

à écrit le 01/02/2013 à 14:59
Signaler
du haut de gamme avec le 787 et le F35 et les russes du ultra low cost, on est bien positionné.

à écrit le 01/02/2013 à 14:57
Signaler
Quand une fusée russe décollera, il faudra qu'une alerte soit déclenchée. Tout le monde aux abris, elle pourrait aller se balader ailleurs, vue la fiabilité. Il faudrait qu'ils se limitent à des modèles réduits.

à écrit le 01/02/2013 à 14:10
Signaler
Que du bonheur.... pour ariane.6 le futur petit lanceur low cost .

à écrit le 01/02/2013 à 13:58
Signaler
Hé oui nous sommes encore les meilleurs, même avec des fusées Russes nos satellites arrivent à bon port.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.