Défense : la CGT "pas opposée" au projet de rapprochement entre Nexter et SNPE

La Fédération nationale des travailleurs de l'Etat n'est "pas opposée" au projet du gouvernement de renforcer le groupe d'armement terrestre Nexter avec SNPE et surtout sa filiale poudres et explosifs, Eurenco.
Le PDG de Nexter, Philippe Burtin Copyright Reuters

Cela mérite d'être souligné. La Fédération nationale des travailleurs de l'Etat (FNTE-CGT) n'est pas opposée à un projet de fusion, et plus précisément au projet du gouvernement de renforcer le groupe d'armement terrestre Nexter avec SNPE et surtout sa filiale poudres et explosifs, Eurenco. La FNTE "n'est pas étonnée de ce rapprochement envisagé. Sur le fond, elle n'y est pas forcément opposée à la condition que cette opération soit fondée sur un véritable projet industriel durable", explique-t-elle dans un communiqué publié ce mardi. Car, estime-t-elle, "il est évident que les activités de Nexter et d'Eurenco sont complémentaires, au service de la Défense nationale et de la fourniture souveraine en besoins munitionnaires de nos forces armées". La CGT réaffirme sa proposition "d'édification d'un Pôle Public National de Défense (PPND) : ce n'est qu'en consolidant le pôle défense franco-français et son secteur munitionnaire étatique que notre industrie de l'armement survivra, et qu'à terme l'indépendance de notre Défense sera garantie".

Selon les informations de la a FNTE, "une première étape consiste à valoriser la société achetée (SNPE/Eurenco). Pour cela, un cabinet d'expertise est mandaté, lequel aura à rendre compte d'ici 1 à 2 mois de la valeur de rachat de l'entité de SNPE, mais aussi des impacts sociaux et structurels qui découleraient d'une telle opération... Cette étape se déroule directement entre Giat et l'État, SNPE et Eurenco n'ayant pas voix au chapitre". Regrettant que "peu de choses filtrent officiellement de cette opération d'absorption" la FNTE s'interroge sur une "question essentielle de savoir si Eurenco deviendrait filiale de Nexter Munitions, ou partie intégrante de Nexter". Et de déplorer que "beaucoup de points restent à éclaircir, à préciser pour donner une appréciation complète et lever les craintes que cette absorption se résume à une nouvelle phase de restructuration drastique de l'outil industriel. N'oublions pas que ce projet intervient en pleine période de publication imminente du Livre blanc sur la Défense et au moment où s'élabore la future Loi de programmation militaire !"

Nexter candidat pour racheter Eurenco depuis 2007

Si le projet aboutissait, le groupe d'armements terrestres mettrait la main notamment sur Eurenco (filiale de SNPE à 99,99 %), spécialisée dans la fabrication des poudres et explosifs pour munitions, obus et petits missiles, et qui réalise environ 200 millions de chiffre d'affaires (900 salariés dans quatre pays). le projet pourrait aboutir durant le premier semestre 2013. Le PDG de Nexter, Philippe Burtin, était resté plus prudent lors de la présentation de ses résultats fin février : "Je comprends qu'une étape a été franchie avec le projet d'une usine nouvelle à Sorgues ce qui va permettre de procéder à cette consolidation". De quoi parlait-il ? Fin 2012, comme l'avait révélé La Tribune, une assemblée générale d'Eurenco a approuvé une augmentation de capital de 93 millions d'euros, qui va notamment servir à construire une nouvelle usine ultramoderne à Sorgues (Vaucluse), dont le nom de code est le projet Phénix. La participation de SNPE à cette opération s'effectuera en numéraire à hauteur de 70 millions d'euros et par apport en nature d'actifs immobiliers situés à Sorgues (13,1 millions d'euros) et à Bergerac (10,33 millions d'euros). Ce projet était la condition sine qua non du rachat d'Eurenco par Nexter, candidat à la reprise d'Eurenco depuis 2007.

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Commentaires 2
à écrit le 26/03/2013 à 16:10
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C'est la CGT qui décide ?

à écrit le 26/03/2013 à 15:40
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Pas opposé c'est pas Oui d'accord. Mais c'est pas non plus Non, comme d'habitude.

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