Air Europa tombe enfin dans l'escarcelle du groupe IAG (British Airways, Iberia)

Le groupe IAG, maison mère de British Airways, d'Iberia et Vueling a annoncé jeudi l'acquisition d'Air Europa pour 500 millions d'euros auprès de la société espagnole Globalia. La transaction doit permettre au hub madrilène d'IAG de concurrencer sur un pied d'égalité les autres hubs européens et de consolider sa position dans l'Atlantique Sud.
IAG (British Airways - Iberia) qui contrôle aussi Aer Lingus et Vueling, est le troisième groupe aérien en Europe derrière Ryanair et Lufthansa.
IAG (British Airways - Iberia) qui contrôle aussi Aer Lingus et Vueling, est le troisième groupe aérien en Europe derrière Ryanair et Lufthansa. (Crédits : HANNAH MCKAY)

C'est un projet qui est dans les cartons depuis plusieurs années, le voilà concrétisé. Air Europa est aujourd'hui la propriété d'IAG, la maison mère de British Airways et d'Iberia.

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La transaction annoncée jeudi « permettra au hub madrilène d'IAG de concurrencer sur un pied d'égalité les autres hubs européens et de consolider sa position dans l'Atlantique Sud », alors que « Madrid est la principale porte d'entrée entre l'Amérique latine et l'Europe », a fait valoir Luis Gallego, directeur général d'IAG, cité dans le communiqué publié à la veille de la présentation des résultats du groupe pour 2022.

Dans le détail, la somme de 400 millions d'euros sera d'abord versée sous la forme de 100 millions d'euros en actions ordinaires d'IAG et de 100 millions d'euros en numéraire lors de la clôture de l'opération. Le solde sera versé en deux moitiés au premier puis au deuxième anniversaire.

 Un souhait qui date de 2019

Le souhait d'acquérir Air Europa date de 2019, un coût chiffré à l'époque chiffré à un milliard d'euros. Le groupe britannique, également propriétaire de la compagnie à bas coûts espagnole Vueling, espérait ainsi se renforcer dans les liaisons vers le continent américain et faire de Madrid l'un des principaux hubs européens.

Le projet avait été mis à mal par la pandémie qui avait conduit IAG à diviser par deux son offre initiale, puis par les réticences de la Commission européenne, inquiète d'une réduction de la concurrence sur le marché espagnol. Ces difficultés avaient conduit IAG à annoncer à la mi-décembre 2021 la résiliation de l'accord d'achat d'origine. Le groupe britannique avait toutefois précisé vouloir trouver une nouvelle forme de rapprochement.

La marque Air Europa sera conservée

La marque Air Europa sera conservée, sous la gestion d'Iberia. Elle est la troisième compagnie ayant la plus forte présence en Espagne, après IAG et Ryanair et dispose actuellement d'une flotte de 50 appareils, et de 15 supplémentaires en commande auprès d'entreprises de location d'avions.

Elle effectue non seulement des vols intérieurs espagnols, mais aussi des liaisons européennes et long-courriers vers l'Amérique latine et les Caraïbes. Elle a transporté 10 millions de passagers en 2022. La compagnie, qui avait réalisé un bénéfice de 42 millions d'euros avant impôts en 2019, est passée dans le rouge pendant la pandémie. En 2021, elle a enregistré une perte avant impôts de 330 millions d'euros.

Le ciel se consolide en Europe

IAG, qui contrôle aussi la compagnie irlandaise Aer Lingus, est le troisième groupe aérien en Europe derrière Ryanair et Lufthansa, participe ainsi à la consolidation du ciel en Europe. Lufthansa est notamment en négociations exclusives avec l'Etat italien pour l'acquisition d'ITA Airways, née des cendres d'Alitalia, tandis que la future reprivatisation de TAP Air Portugal suscite l'intérêt du groupe Air France-KLM.

« Je ne vais pas parler particulièrement de TAP », a répondu Luis Gallego, interrogé sur l'intérêt potentiel d'IAG sur la compagnie portugaise. « Mais nous allons explorer toutes les options qui peuvent rendre le groupe plus fort. »

« En période de difficulté économique, il est courant de voir une consolidation dans le secteur de l'aviation » et la maison mère de British Airways « est capable de tirer le meilleur parti de cette dynamique de marché changeante », estime Sophie Lund-Yates, analyste de Hargreaves Lansdown.

IAG renoue avec les bénéfices

En 2022, le bénéfice net d'IAG est ressorti à 431 millions d'euros, contre une perte de 2,9 milliards un an plus tôt. Le groupe dit continuer d'enregistrer de solides réservations cette année et estime que son résultat continuera de progresser en 2023, malgré les incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale et l'inflation des coûts, notamment de carburants.

Les revenus par passager ont augmenté de 11% l'an dernier comparé à 2019, tirés surtout « par une forte reprise du trafic de loisirs et une progression régulière du trafic d'affaires »au second semestre. Mais la capacité de transport de passagers n'était encore qu'à 87% de celle de 2019. « Nous transformons nos entreprises, avec l'intention de faire retrouver à IAG ses niveaux de bénéfices pré-Covid au cours des prochaines années », assure Luis Gallego, le patron.

Par ailleurs, British Airways, qui avait supprimé quelque 10.000 emplois pendant la pandémie, a peiné en début d'année à recruter suffisamment vite pour suivre la reprise du trafic, et la compagnie avait dû alléger fortement ses opérations pendant plusieurs mois mois. La compagnie avait assuré travailler à l'amélioration de la situation, et a annoncé vendredi avoir recruté 7.400 personnes l'an dernier.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 24/02/2023 à 15:53
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Le raisonnement habituel , notre vision, de "nous les petits français " , est presque toujours au premier degré ! Cela nous coûte et nous coûtera très cher mais c'est comme çà , il faut reconnaître que nos observations , nos réactions sont souvent a...

à écrit le 24/02/2023 à 12:14
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Etonnant. Ces compagnies, espagnoles, sont en U.E.. J'avais compris qu'une entité non européenne ne pouvait posséder plus de 51%... Par ailleurs, il y a quelques années, le groupe Air France/KLM n'a pu concrétiser un rapprochement sur la base de pote...

à écrit le 24/02/2023 à 9:02
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Vu les brillants résultats de l'industrie informatique française dans le passé CII , Bull j'ai de gros doutes quant à la présence de la France dans la compétition, et une improbable éventuelle pépite française sera vite contrainte de se vendre à un c...

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