Alliance inédite entre la low cost Volotea et Eurowings, la filiale à bas coût de Lufthansa

Bien que très restreint, c'est un accord inattendu qui se dessine entre la compagnie à bas coût Volotea, qui a su prendre une place dans le paysage très concurrentiel du low cost européen, et Eurowings, compagnie à bas coût également mais filiale du groupe Lufthansa.
Léo Barnier
Filiale du groupe Lufthansa, Eurowings s'allie avec la compagnie à bas coût Volotea.
Filiale du groupe Lufthansa, Eurowings s'allie avec la compagnie à bas coût Volotea. (Crédits : Paul Hanna)

On peut être des concurrents naturels et se trouver pourtant des atomes crochus. En ce lendemain de Saint-Valentin, Volotea, compagnie low cost indépendante, et Eurowings, la filiale à bas coût du groupe Lufthansa, annoncent un partenariat commercial. Si celui-ci n'inclut pas, pour l'instant du moins, d'accord de partage de code ou de services, un tel rapprochement reste notable entre l'un des pure players du low cost, qui a repris sa marche en avant en Europe depuis la fin de la crise sanitaire, et une compagnie intégrée au sein d'un groupe traditionnel. Lufthansa comme Air France-KLM avec Transavia ont développé ce type de filiale pour faire rempart à cette déferlante à bas coût. Le marché régional français devrait d'ailleurs être l'un des premiers bénéficiaires de cet attelage inédit.

Encore au stade du protocole d'accord (MoU), ce partenariat doit devenir effectif fin avril. A ce titre, Volotea va pouvoir commercialiser sur son site des vols exploités par Eurowings et inversement. Cela leur permettra de se positionner sur un ensemble de 140 routes en Europe sans chevauchement, dont 40 opérées par la low cost espagnole et 100 par la compagnie loisirs allemande, pour une offre quotidienne de 60.000 sièges.

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Réseaux complémentaires

Pour Jens Bischof, directeur général d'Eurowings, cet accord va permettre un rapprochement entre deux réseaux très complémentaires, entre celui de sa compagnie très forte en Allemagne avec des « navettes » vers des destinations ultra-touristiques comme Majorque, et celui de Volotea, très présente dans le sud de l'Europe (Espagne, Italie, Grèce) et la France mais quasiment inexistante au-delà du Rhin.

De son côté, Carlos Muñoz, PDG de Volotea, se réjouit des débouchés offerts par l'entrée sur un marché comme l'Allemagne avec d'importantes villes secondaires. Il entend ainsi les connecter avec leurs équivalents italiens et français sans passer par les grands hubs. Il reste ainsi fidèle à la stratégie qui lui a permis de se développer en offrant des liaisons point-à-point sur ce réseau périphérique. Il reconnaît néanmoins que les villes secondaires allemandes sont mieux connectées qu'en Italie et en France, où le trafic passe essentiellement par les hubs de Rome, Milan et Paris.

Dès aujourd'hui, Volotea va d'ailleurs commercialiser huit nouvelles lignes afin de relier ses places fortes en France (Nantes, Bordeaux et Lyon) et en Italie (Florence et Vérone) avec quatre villes allemandes (Hambourg, Düsseldorf, Berlin et Stuttgart). Conformément à l'accord entre les deux compagnies, elles seront intégrées sur le site d'Eurowings à partir d'avril. Carlos Muñoz voit un potentiel pour se positionner sur une trentaine de routes similaires dans les prochaines saisons.

Pour l'instant, cet accord reste donc limité à des ventes croisées, mais Carlos Muñoz et Jens Bischof n'excluent pas d'aller plus loin à l'avenir. Ce dernier indique que leurs équipes coopèrent très bien et qu'ils regarderont par la suite les possibilités de bénéfices additionnels.

Léo Barnier

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