Arianespace : le lanceur italien Vega C fait le plein de commandes institutionnelles (Copernicus)

Arianespace a signé un contrat avec la Commission européenne portant sur l'achat de cinq lancements Copernicus avec Vega C.
Michel Cabirol
« Grâce à ce nouveau contrat avec Arianespace, la Commission européenne sécurise les lancements Copernicus pour les six prochaines années. Ces lancements garantiront, avec le soutien de l'ESA, le renouvellement de la constellation Copernicus et la mise en orbite de nouvelles capacités d'observation », a affirmé le directeur général de la DG DEFIS, Timo Pesonen.
« Grâce à ce nouveau contrat avec Arianespace, la Commission européenne sécurise les lancements Copernicus pour les six prochaines années. Ces lancements garantiront, avec le soutien de l'ESA, le renouvellement de la constellation Copernicus et la mise en orbite de nouvelles capacités d'observation », a affirmé le directeur général de la DG DEFIS, Timo Pesonen. (Crédits : Avio)

Pour Arianespace, l'année 2022 a été vraiment une histoire de montagne russe. Une année fait de très hauts (commande Amazon) mais aussi de très, très bas (Soyuz et retards d'Ariane 6). La commande de la Commission européenne (Directorate General for Defence Industry and Space ou DG DEFIS), qui a acheté cinq nouveaux lancements pour la constellation Copernicus avec Vega C, fait partie des bonnes nouvelles pour Arianespace et le lanceur léger Vega C de l'italien Avio, qui affiche déjà un carnet de commandes très robuste : 13 lancements dont six satellites pour la constellation Copernicus, qui compte actuellement sept satellites Sentinel en orbite. Ce n'est pas la première que les satellites de Copernicus montent à bord d'un lanceur italien. Vega a déjà mis en orbite Sentinel 2-A en 2015 et Sentinel 2-B en 2017.

Montée en cadence de Vega C

Selon le président exécutif d'Arianespace, Stéphane Israël, Avio a la capacité de monter la cadence de production de Vega C pour livrer en orbite tous ces satellites. Lors de la conférence ministérielle des États membres de l'Agence spatiale européenne, l'ESA vise une cadence de quatre lancements dès 2023, puis cinq par an, voire six sur douze mois à partir de 2024. D'autant que Stéphane Israël a assuré mardi lors d'une conférence de presse qu'il n'y avait « pas de d'interruption des fournitures » du moteur ukrainien MEA (évolution du moteur russe RD-869) du quatrième étage de Vega C (AVUM pour Attitude and Vernier Upper Module).

Le programme Copernicus (satellites Sentinel) est conçu pour donner à l'Europe un accès permanent, indépendant et fiable aux données d'observation de la Terre. Ces missions sont prévues entre 2024 et 2026 depuis Kourou en Guyane. Le montant du contrat n'a pas été dévoilé par le président exécutif d'Arianespace. En revanche, Stéphane Israël a précisé que les tarifs étaient "très compétitifs" par rapport à ceux des lanceurs américains. « Grâce à ce nouveau contrat avec Arianespace, la Commission européenne sécurise les lancements Copernicus pour les six prochaines années. Ces lancements garantiront, avec le soutien de l'ESA, le renouvellement de la constellation Copernicus et la mise en orbite de nouvelles capacités d'observation », a pour sa part affirmé le directeur général de la DG DEFIS, Timo Pesonen.

Six satellites Copernicus à lancer

Sentinel-1D sera équipé d'un radar à synthèse d'ouverture (SAR) pour assurer par tous les temps des observations à usages multiples et haute résolution des terres émergées et des océans. Il complètera la capacité initiale offerte par les précédents satellites Sentinel-1 pour apporter une réponse globale aux besoins de surveillance environnementale et sécuritaire via des systèmes radar en orbite. Ce satellite d'environ 2,3 tonnes sera placé sur une orbite héliosynchrone (SSO) à environ 690 km d'altitude. Son lancement est prévu au second semestre 2024. En avril 2021, Arianespace avait déjà été sélectionné pour lancer le satellite Sentinel-1C au premier semestre 2023 à bord de Vega C, et avait précédemment lancé les satellites Sentinel-1A et -1B en 2014 et 2016 respectivement.

Sentinel-2C fournira des images optiques haute résolution pour les services terrestres. Il mesurera la variabilité des conditions de surface des terres émergées et, grâce à sa large fauchée et son taux de revisite élevé, soutiendra le suivi des changements intervenant à la surface de la Terre. Ce satellite d'environ 1,2 tonne sera placé sur une orbite héliosynchrone (SSO) à environ 780 km d'altitude. Son lancement est prévu mi-2024. Arianespace avait précédemment lancé les satellites Sentinel-2A et -2B en 2015 et 2017 respectivement. Quant à Sentinel-3C, il fournira des données optiques, radar et altimétriques de haute précision pour les services maritimes et terrestres. Il mesurera des variables telles que la topographie océanique, la température et la couleur de la surface de la mer et de la terre avec une précision et fiabilité sans précédent. Ce satellite d'environ 1,2 tonne sera placé sur une orbite héliosynchrone (SSO) à environ 810 km d'altitude. Son lancement est prévu en 2024-2025.

Sentinel CO2M-A et CO2M-B seront équipés d'un spectromètre dans l'infrarouge proche (NIR) et très proche (SWIR) pour mesurer le dioxyde de carbone atmosphérique produit par l'activité humaine. Ces satellites fourniront ainsi à l'Union européenne (UE) une source d'information unique et indépendante pour évaluer et suivre l'efficacité des politiques environnementales en matière de décarbonation de l'Europe, à l'aune des objectifs nationaux de réduction des émissions. Les mesures de cette mission contribueront à corriger les incertitudes actuelles des estimations des émissions de CO2 issues de la combustion d'énergies fossiles aux niveaux à la fois national et régional. Ces deux satellites d'environ 1,5 tonne seront placés sur une orbite héliosynchrone (SSO). Leur lancement est prévu en 2025-2026.

Le nouveau lanceur léger européen Vega C a été spécialement optimisé pour lancer des satellites de la classe Copernicus. Ses performances et sa polyvalence font de lui le lanceur idéal pour le marché de l'observation de la Terre. Avec Vega C et Ariane 6, Arianespace est en mesure d'offrir les meilleures solutions possibles pour mettre en orbite tous les types de charges utiles pour tous les types d'applications.

Vega C est un programme de l'ESA mené en coopération par des institutions publiques et des entreprises industrielles présentes dans 12 États partenaires européens. En tant que maître d'œuvre de Vega C, la société AVIO Spa basée à Colleferro, en Italie, est chargée de livrer à Arianespace le lanceur « prêt à voler » au Centre spatial guyanais (CSG).

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 30/11/2022 à 16:27
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Pour ceux qui ne comprennent pas : les "commandes institutionnelles de la commission européenne", c'est VOTRE ARGENT que la commission européenne dépense au profit d'ArianeEspace, une entreprise privée. Mais pour quel profit ? Pour ceux qui ont touj...

le 30/11/2022 à 22:00
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Que proposez-vous, que l'Europe dépense cet argent aux USA, chez Musk? Brillante idée....

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