CILAS : Lumibird va-t-il claquer la porte ?

Trois jours après l'arrivée officielle de Safran et MBDA majoritaires au sein de CILAS (63%), Lumibird envisagerait de vendre sa participation de 37%. De grands groupes seraient intéressés.
Michel Cabirol
Safran et MBDA à bord de CILAS, Lumibird sur le départ ?
Safran et MBDA à bord de CILAS, Lumibird sur le départ ? (Crédits : CILAS)

Nouveau rebondissement en perspective dans le dossier CILAS ? Alors que le mariage à trois (Safran, MBDA au sein de HMS Laser, et Lumibird) a été acté par le ministère des Armées, l'ETI bretonne pourrait finalement claquer la porte de cette PME (37% de son capital) pour laquelle il a dépensé beaucoup d'énergie pour constituer une filière laser française performante et souveraine. Selon nos informations, Lumibird aurait déjà des expressions d'intérêt de grands groupes français et européens. Bluff ou pas, le patron de Lumibird Marc Le Flohic semble décider à jouer son va-tout et serait prêt à actionner son plan B : lancer une société concurrente à CILAS s'il n'a pas son contrôle opérationnel.

Cette exigence n'est pas être au menu de Safran Electronics & Defense et MBDA, qui ont annoncé mardi avoir conclu l'acquisition de la participation majoritaire de 63% détenue par ArianeGroup dans l'entreprise spécialisée dans les lasers militaires. Safran Electronics & Defense et MBDA ont « la volonté de soutenir CILAS dans sa croissance ainsi que dans le développement et l'industrialisation de solutions de souveraineté et d'autonomie stratégique pour la France tout en favorisant un positionnement européen et des opportunités export ». Un communiqué où d'ailleurs le nom de Lumibird n'apparaît jamais.

Une action de préférence à finaliser pour l'État

Que va faire l'État français le ministère des Armées, et plus particulièrement la Direction général de l'armement (DGA) ? Il regarde avec beaucoup d'intérêt ce dossier important en vue de constituer une filière industrielle et technologique française autonome dans les lasers en France. Cette filière est si cruciale pour le ministère des Armées que l'État exige d'avoir une « golden share » dans CILAS pour protéger ses intérêts stratégiques. Pour ce faire, en février, l'État s'est porté acquéreur d'une action de CILAS au prix de 2,47 euros auprès d'ArianeGroup, selon un arrêté publié le 13 mars au Journal officiel et signé par la directrice générale adjointe de l'Agence des participations de l'Etat (APE), Stéphanie Besnier. Une action que l'État souhaite transformer en "action de préférence" après un vote en assemblée générale de CILAS.

Comment en est-on arrivé à cette situation ? Le Délégué général pour l'armement Emmanuel Chiva a promis lors d'une audition début octobre du ministre des Armées Sébastien Lecornu au Sénat, qu'« une fois ce projet de cession acté, nous ferons en sorte qu'il y ait des modalités de fonctionnement permettant de conserver le développement de la filière laser en France. Suite (du projet) dans quelques semaines mais nous prêtons une grande attention au fait de conserver cette compétence de Lumibird dans l'environnement de CILAS ». Mais pour l'heure, Lumibird, qui s'estime maltraité par les deux actionnaires majoritaires, constate qu'il ne s'est rien passé sur ce dossier. Et commence à en tirer les conséquences en voulant créer une filière laser à partir de ses propres briques technologiques. Ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour CILAS déjà en très grande souffrance...

Michel Cabirol

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