CNIM : naufrage d'un fleuron industriel du sud-est

Le groupe, détenu par la famille Dmitrieff, est en train de couler. CNIM a demandé l'ouverture d'une procédure de sauvegarde auprès du Tribunal de commerce de Paris.
Michel Cabirol
Après deux années dans le rouge (2019 et 2020), l'année 2021 va se solder une nouvelle fois par une lourde perte d'exploitation.
Après deux années dans le rouge (2019 et 2020), l'année 2021 va se solder une nouvelle fois par une lourde perte d'exploitation. (Crédits : CNIM)

Ce qui devait arriver, arriva... Le naufrage de CNIM, un petit conglomérat industriel (environnement, énergie, industrie, défense /sécurité civile) basé à la Seyne-sur-mer (Var), s'accélère en dépit des efforts de l'État et de ses actionnaires, qui l'ont maintenu jusqu'ici sous perfusion. Ainsi, confronté à la dégradation de la situation financière et opérationnelle de sa filiale CNIM Environnement & Energie EPC, CNIM Groupe, qui emploie 2.706 collaborateurs pour un chiffre d'affaires 2020 de 632,9 millions d'euros (dont 47,8 % réalisés à l'export), annonce solliciter l'ouverture d'une procédure de sauvegarde auprès du Tribunal de commerce de Paris concomitamment au dépôt d'une déclaration de cessation des paiements par sa filiale opérationnelle.

"Compte tenu de cette situation, CNIM Groupe a demandé le maintien de la suspension des négociations de ses actions sur le marché réglementé d'Euronext Paris", a indiqué CNIM Groupe.

La division EPC du groupe CNIM a vu ses difficultés de trésorerie brutalement accrues au cours du dernier trimestre 2021 à raison de nouvelles pénalités de retard facturées et de décalages de signatures de nouveaux projets. "Cette situation rend nécessaire la mise de CNIM Groupe sous protection du Tribunal de commerce à raison des garanties financières concédées aux partenaires de la division EPC", a expliqué le groupe dans un communiqué. Le groupe, qui est détenu majoritairement par la famille Dmitrieff (56,56% et 65,55 % des droits de vote), coule. Après deux années dans le rouge (2019 et 2020), l'année 2021 va se solder une nouvelle fois par une lourde perte d'exploitation.

Une vente à la découpe

"La réalisation des trois cessions annoncées, conjointement au soutien de l'État Français à son plan de restructuration, devraient permettre à CNIM de couvrir ses besoins de liquidité sur l'horizon de son plan d'affaires", avait pourtant assuré le groupe début 2021. CNIM, qui a également vendu en 2020 son siège social à Paris (75008) pour 41,3 millions d'euros, a été aussi contraint de céder sa pépite Bertin Technologies (78 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020). CNIM Groupe entend poursuivre "l'adossement de ses différentes filiales auprès de repreneurs à même d'en assurer la pérennité", a-t-il expliqué dans son communiqué. Ainsi, l'ouverture de la procédure de sauvegarde permettra d'optimiser les possibilités de reprise des activités du groupe et de protéger au mieux possible les emplois.

La procédure de sauvegarde peut durer jusqu'à douze mois. Elle protège les sociétés, qui ne sont pas en état de cessation des paiements afin de leur permettre de résoudre leurs difficultés et de poursuivre leurs activités. Est-ce la fin d'un fleuron de l'industrie du sud-est ?

Michel Cabirol

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Commentaires 6
à écrit le 21/01/2022 à 16:11
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"CNIM Groupe, qui emploie 2.706 collaborateurs ." En pratique, c'est un concept que l'on retrouve notamment dans la rhétorique de l'entreprise libérée où l'on considère chacun comme son propre manager. C'est encore une manière de masquer ou d'invi...

à écrit le 21/01/2022 à 14:33
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La casse du tissu industriel se poursuit. Meme causes, meme effets.

à écrit le 21/01/2022 à 11:27
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c est depuis fin 2020 que son partenaire anglais a des difficultés que les ennuis commencent avec des pertes financières (brexit ?)

à écrit le 21/01/2022 à 9:55
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he ben quand les gens se feront virer, ca reduira les inegalites dans le travail, et ils auront mieux que la semaine des 35heures, ils auront la semaine des 0 heure, les syndicats sont pour......la gauche pourra faire la fete, ca fera un capitaliste ...

le 21/01/2022 à 14:32
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C'est étonnant chez vous cette propension à vous réjouir du malheur des autres et vous moquer de la situation de vos semblables.

le 22/01/2022 à 9:25
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@ici..., Churchill, grand homme s'il en existe se désole de ses semblables et pet faire sienne la citation "dieu se rien des gens qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes."

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