Fondé en 1856, CNIM restera donc bien CNIM. La menace d'un démantèlement s'est donc éloignée pour ce petit conglomérat, très fortement endetté, ainsi que l'avait écrit La Tribune. A l'exception de quatre cessions en cours, la direction du groupe, l'État, les créanciers et les assureurs crédit ont trouvé un accord pour le "maintien de CNIM Groupe dans ses grands périmètres d'activités actuels : environnement, énergie, défense et hautes technologies", a expliqué un communiqué de CNIM publié mercredi soir. Des cessions qui représentent environ 12% du chiffre d'affaires (85 millions d'euros environ) et 24% des effectifs (environ 680 salariés) de CNIM. Le groupe n'exclut pas non plus de "possibles cessions complémentaires non-significatives d'autres actifs non-stratégiques".
Toutefois, le pari du maintien en l'état de CNIM n'est pas définitivement gagné. Car CNIM devra démontrer à ses créanciers et à l'État que cet accident majeur qu'il vient de connaître n'est pas le résultat de problèmes structurels. Certains en doutent encore.
Trois nouvelles cessions
Le groupe a annoncé être entré en négociations exclusives avec la société ChapsVision pour la cession éventuelle de Bertin IT (environ 10 millions de chiffre d'affaires), qui avait pourtant intéressé Thales et Orange, et de Vecsys, filiales de Bertin Technologies spécialisées dans l'édition et l'intégration de solutions logicielles pour la cybersécurité, la cyber intelligence, la veille stratégique et la reconnaissance vocale. Créée en 2019, ChapsVision compte plus de 260 collaborateurs et réalisera à périmètre constant un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros en 2021. Elles est spécialisée dans l'édition, le développement et la distribution de logiciels informatiques.
CNIM est par ailleurs entré en négociations exclusives avec le fonds français Pearl Infrastructure Capital pour la cession de son activité biomasse du groupe Akuo en France métropolitaine, périmètre d'activité comprenant des participations minoritaires de CNIM dans les sociétés de projet Kogeban et CBEM ainsi que la société d'exploitation Picardie Biomasse Énergie. Ces trois cessions interviennent après celle annoncée fin janvier de l'activité O&M, qui regroupe ses filiales spécialisées dans l'exploitation et la maintenance de centres de valorisation énergétique, au groupe Paprec, représentent ensemble un montant global d'environ 76 millions d'euros sur une base en valeur d'entreprise.
Restructuration financière
CNIM prévoit une restructuration financière pour "disposer des moyens nécessaires à la poursuite de ses activités avec une structure financière rétablie", a expliqué le groupe de la Seyne-sur-Mer. Une opération soutenue par son partenaire industriel Martin GmbH dont la coopération à long terme est un élément déterminant de sa stratégie dans le domaine des installations de valorisation énergétique des déchets. Fin décembre, CNIM disposait d'un niveau de liquidité d'environ 147 millions d'euros pour un endettement financier net de 136 millions d'euros. Mais, fin janvier, le niveau de liquidité est en forte baisse pour atteindre environ 90 millions d'euros. Cette consommation de trésorerie résulte des décaissements liés à l'avancement des grands projets du groupe.
"La réalisation des trois cessions annoncées, conjointement au soutien de l'État Français à son plan de restructuration, devraient permettre à CNIM de couvrir ses besoins de liquidité sur l'horizon de son plan d'affaires", a assuré le groupe.
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