Et si finalement CNIM restait en l'état. Avec la cession de son activité O&M très lucrative dans l'exploitation et la maintenance de centres de valorisation énergétique au groupe Paprec, le groupe, présidé par Nicolas Dmitrieff, semble avoir pour le moment éloigné la menace d'un démantèlement de ce petit conglomérat, qui a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 588 millions d'euros pour un résultat net négatif de 200 millions. Le groupe doit prochainement annoncer la décision de ne plus vendre Bertin Technologies, ni ses activités de défense à la Seyne-sur-Mer, ni, enfin, ses autres activités dans l'énergie et l'environnement (ingénierie et livraisons d'usines clés en main). Un accord a récemment été trouvé entre les créanciers du groupe et la direction de CNIM avec le soutien de l'État et les conseils de la banque Rothschild.
"Chacun a fait un pas vers l'autre, la direction en présentant un plan de continuité crédible, les créanciers en prenant un risque en acceptant des cessions raisonnables mais qui n'aboutissent pas à un démantèlement", explique-t-on à La Tribune.
S'agissant de Bertin Technologies, la décision a été d'autant plus facile à prendre que les offres des trois fonds (FCDE, IDI et InnovaFonds) déposées le 15 décembre ont été jugées très décevantes par le conseil d'administration de CNIM fin décembre, selon des sources concordantes. La pépite technologique du groupe CNIM, qui reste rentable, pourrait toutefois être obligée de vendre au moins une de ses filiales. Enfin, ADF et le groupe alsacien CEFA attendront avant de mettre la main sur tout ou partie des activités de CNIM Systèmes industriels à la Seyne-sur-Mer dans le Var. Et puis l'ombre d'ECA Group a plané sur ce dossier.
Un pari qui reste encore à relever
Pour autant, CNIM n'est pas tout à fait sorti de l'ornière. Pourquoi le groupe varois réussirait là où il s'est pris un KO monumental, notamment dans le domaine énergie et environnement ? Bien sûr, il a nettoyé son portefeuille des projets en étant très sélectif et il est prêt à se lancer dans de nouveaux projets. Mais il devra démontrer à tous ses créanciers, à son partenaire historique, le groupe allemand Martin Gmbh, et à l'État, qui a soutenu le groupe, qu'il sait redresser cette activité sinon... les problèmes remonteront très rapidement à la surface. Tous ont remis au pot lors du dernier tour de table de façon significative. Signe qu'ils y croient. Dans un an grand maximum, CNIM saura s'il retrouve l'air du grand large ou s'il se fracasse.
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