Comment et pourquoi Safran montre ses muscles dans le spatial

Avec l'arrivée d'Olivier Andriès, Safran s'est découvert des ambitions en tant qu'équipementier dans le domaine spatial (hors ArianeGroup). Dans un premier temps, Martin Sion a regroupé dans une nouvelle direction de Safran Electronics & Defense, plusieurs activités dispersées au sein du groupe pour en faire une force de frappe commerciale imposante. Et après ?
Michel Cabirol
Safran Data Systems basé à La Teste de Buch (Gironde) fabrique des antennes sophistiquées destinées à la surveillance de l'espace (lanceurs et satellites).
Safran Data Systems basé à La Teste de Buch (Gironde) fabrique des antennes sophistiquées destinées à la surveillance de l'espace (lanceurs et satellites). (Crédits : Safran)

Dans le spatial, Safran gonfle ses muscles en remettant dans un premier temps de l'ordre dans ses activités (hors ArianeGroup), jusqu'ici un peu éparpillées dans tout le groupe. Le patron de Safran Electronics & Defense (SED) Martin Sion a créé cet été au sein de SED une direction Espace, qui pèse 170 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 100 millions générés par Safran Data Systems, et emploie 1.000 personnes environ (8 sites en France et trois filiales à l'étranger). Ce qui fait de Safran, l'équipementier le plus important en poids de la filière spatiale en France. Une consolidation qui dévoile clairement de nouvelles ambitions dans le spatial pour Safran (hors ArianeGroup). Cette orientation s'inscrit pleinement dans la stratégie voulue par le nouveau directeur général de Safran Olivier Andriès, qui fait de la souveraineté un de ses axes de croissance dans les activités de défense et de l'espace.

"Nous voulons faire la course en tête", a d'ailleurs souligné Martin Sion lors de l'inauguration de l'extension de l'usine de Safran Data Systems à La Teste de Buch (6,5 millions d'euros d'investissement), qui fabrique notamment des antennes sophistiquées pour la surveillance de l'espace (lanceurs et satellites). Une entité qui rejoint la nouvelle direction Espace.

Cette  réorganisation prend tout son sens sur le plan opérationnel afin de créer des synergies commerciales entre les activités regroupées et surtout, au moment où le spatial est sur une belle dynamique comme en témoigne les nombreuses opportunités offertes par le NewSpace sur le plan commercial. "Les activités spatiales sont en plein essor", s'est d'ailleurs réjoui le président de SED. Sans oublier enfin le plan de relance annoncé mardi par Emmanuel Macron et dans lequel le spatial tient sa place. En tant que premier équipementier dans le spatial, Safran va désormais peser de tout son poids pour bénéficier de ces financements publics. D'autant que le groupe a déjà raté début 2020 le train du plan spatial pour les équipementiers doté d'une quarantaine de millions et approuvé par les pouvoirs publics au sein du Cospace.

Croissance externe ?

A côté des activités Défense (environ 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires) et Avionique (1 milliard d'euros environ), cette nouvelle direction pilotée par le patron de Safran Data Systems Jean-Marie Bétermier, réunit quatre activités qui souffraient jusqu'ici d'un "relatif isolement" au sein du groupe Safran : électroniques spatiales et navigation inertielle (division défense et avionique de Safran Electronics & Defense) ; optiques hautes performances embarquées et au sol (Safran REOSC) ; propulsion électrique très haute performance (Safran Aircraft Engines) ; radiofréquences et instrumentation (Safran Data Systems). Martin Sion et Jean-Marie Bétermier ont partagé "une vision" pour Safran en vue de développer les activités dans le spatial. Une vision validée par Olivier Andriès. C'est fait. Et la suite ? "Bien sûr qu'on veut grandir", affirme le patron de la direction Espace.

Safran a des ambitions mais ne souhaite pas le claironner à l'image de Martin Sion, dont la marque de fabrique reste la discrétion. Interrogé par La Tribune, il ne s'interdit pas de regarder des acquisitions de pépites dites souveraines pour faire grossir cette nouvelle direction. Ainsi, de nombreuses start-up du NewSpace pourraient intéresser Martin Sion, à condition bien sûr de leur laisser toute leur agilité et leur flexibilité. En attendant, Jean-Marie Bétermier peut déjà s'appuyer sur la belle croissance organique des activités spatiales de Safran : 6% par an pour Safran REOSC et pour Safran Data Systems tandis que les activités propulsion sont au début de leur croissance.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 13/10/2021 à 16:38
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Il montre ses Musk monsieur Roubignol !

à écrit le 13/10/2021 à 15:28
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Mr Cabirol pourriez vous nous faire un panorama comme vous excellez sur le programme Ariane. Initialement un programme sous leadership français pendant que les Allemands s'impliquait dans le vol habité. Aujourd'hui avec le grignotage on a l'impressi...

à écrit le 13/10/2021 à 15:27
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Mr Cabirol pourriez vous nous faire un panorama comme vous excellez sur le programme Ariane. Initialement un programme sous leadership français pendant que les Allemands s'impliquait dans le vol habité. Aujourd'hui avec le grignotage on a l'impressi...

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