L’Airbus A380, l’avion qui va bien aider Lufthansa à traverser les turbulences de l’été

Pour tenter de répondre à la forte reprise du trafic aérien, la compagnie aérienne allemande, Lufthansa, a annoncé qu'elle allait remettre en service des gros porteurs A380 à l'été 2023 alors qu'elle avait annoncé trois ans plus tôt les retirer de son planning de vol. Comme de nombreux acteurs du secteur de l'aérien en Europe, la Lufthansa est contrainte d'annuler des vols faute de personnel suffisant et aux prises avec des mouvements de grève.
la Lufthansa a annoncé annuler 3000 vols cet été.
la Lufthansa a annoncé annuler 3000 vols cet été. (Crédits : Reuters)

C'est le plus gros avion civil de transport passager en service et jusqu'à cet été, il ne semblait plus avoir les faveurs de la Lufthansa. La compagnie aérienne allemande avait annoncé en septembre 2020 le retrait de ses Airbus A380, tirant la conséquence de l'effondrement du transport aérien liée à la pandémie de Covid. Elle avait néanmoins évoqué la possibilité de les « réactiver » en cas de reprise de la demande. C'est bel et bien ce qu'elle s'apprête à faire. Lufthansa a, en effet, annoncé, lundi dans un communiqué, vouloir remettre en service des gros porteurs A380 à partir de l'été 2023 sans pour autant préciser le nombre précis qui sera réintroduit, ni quelles destinations seront concernées. Le géant du transport aérien dispose actuellement d'une flotte de 14 Airbus A380, entreposés en Espagne et en France, dont six ont déjà été vendus, détaille-t-il. Huit appareils seraient donc en théorie encore disponibles.

Ce changement est dû à la forte reprise du trafic aérien à laquelle les compagnies peinent à répondre, couplée à des retards dans la livraison d'appareils commandés en raison de perturbations sur les chaînes d'approvisionnement mondiales à cause de la crise sanitaire. Si Lufthansa s'attend à une normalisation du trafic à partir de l'été 2023, la saison 2022 s'annonce en revanche compliquée. En mai, la compagnie s'était réjouie de l'augmentation continue des réservations et avait anticipé un « été record » du point de vue touristique. Aujourd'hui, elle admet ne pas être en mesure de faire face au regain de demandes de voyages. « L'infrastructure ne s'est pas encore complètement remise » de « la plus grave crise subie par l'aviation » qu'a constituée la pandémie, a-t-elle expliqué, début juin. « Il faut être réaliste, nous ne pourrons pas obtenir une amélioration à court terme cet été », a récemment commenté l'un de ses directeurs, Detlef Kayser. « Actuellement, nous ne pouvons que réduire les vols. Ce n'est pas un seul problème allemand, mais touche le monde entier », a-t-il ajouté.

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Pénurie de personnel et mouvements de grève

En plus de ces difficultés, plusieurs compagnies européennes sont, en effet, contraintes de réduire le nombre de vols effectués - 3.000 vols annulés pour la Lufthansa cet été - à cause d'un manque de personnel d'une part et qui concerne surtout les aéroports, les services au sol, la sécurité aérienne et donc en conséquence aussi les compagnies. En deux ans de crise sanitaire et de restrictions, la compagnie allemande a ainsi subi des pertes financières abyssales et supprimé plus de 30.000 emplois. De son côté, la compagnie néerlandaise KLM a aussi été contrainte, en mai, d'annuler des dizaines de vols quand Easyjet a supprimé, au printemps, plusieurs centaines de vols et a même dû retirer six sièges de ses A319 au Royaume-Uni pour limiter ses besoins en personnel.

D'autre part, le secteur de l'aérien connaît une multiplication des mouvements de grève. En Belgique, par exemple, tous les vols au départ de l'un des plus gros aéroports du pays, celui de Bruxelles-Zaventem, ont été annulés par précaution en raison d'un appel à la grève des employés des sociétés de sécurité du site. Des préavis de grève des personnels des compagnies Brussels Airlines avaient également été annoncés en juin.

En France, c'est le personnel des aéroports parisiens qui a annoncé un nouveau mouvement de grève le 1er juillet, soit au moment des grands départs en vacances. Le 9 juin déjà, le personnel, réclamant une hausse de salaire, était en grève à l'aéroport de Paris-Charles De Gaulle. Cette mobilisation avait provoqué l'annulation d'une centaine de vols dans la matinée, un quart environ du programme prévu, et des retards allant de 30 à 45 minutes en moyenne pour les autres. A l'appel de sept organisations syndicales (CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa et SUD), un millier de manifestants environ selon les organisateurs avaient manifesté également à Roissy en soutien à la revendication portée par les syndicats de 300 euros d'augmentation pour tous les salariés y travaillant.

(Avec AFP)

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