L'Indonésie souhaite monter à bord du Rafale (Dassault Aviation)

L'Indonésie souhaite rapidement finaliser un accord sur l'achat de 48 Rafale. Paris et Djakarta ont également l'intention de signer un accord de coopération en matière de défense.
Michel Cabirol
Le Rafale volera-t-il dans le ciel indonésien ?
Le Rafale volera-t-il dans le ciel indonésien ? (Crédits : Dassault Aviation)

Article actualisé à 20H40 avec la déclaration de Florence Parly

Les négociations entre la France et l'Indonésie avancent très bien sur la vente de 48 Rafale à l'armée de l'air indonésienne, selon plusieurs sources concordantes. Ce qui est un peu moins le cas sur le dossier naval (sous-marins Scorpène et corvettes Gowind) où les Indonésiens réfléchissent à différentes options. Lors d'une visite à l'Hôtel de Brienne le 21 octobre, le ministre de la Défense indonésien Prabowo Subianto avait une nouvelle fois confirmé son vif intérêt pour l'avion de combat de Dassault Aviation. Et les Indonésiens voudraient aller très vite et souhaiteraient même un accord avant la fin de l'année tandis que les négociateurs français souhaiteraient prendre un peu de temps pour boucler de façon minutieuse un accord, explique-t-on à La Tribune.

"La commande n'est pas encore tout à fait signée. (...) Si cette commande se concrétise, ce sont de bonnes nouvelles pour les 500 entreprises françaises, qui travaillent pour le programme Rafale. C'est très bien avancé", a confirmé sur BFM TV en fin d'après-midi jeudi la ministre des Armées, Florence Parly, qui évoque une commande de 36 Rafale pour l'Indonésie.

En tout cas, les discussions se poursuivent à très haut niveau entre les deux pays. D'autant que les deux pays ont engagé cette année un dialogue stratégique en dépit du Covid-19 avec l'objectif de signer rapidement un accord de coopération en matière de défense. Ainsi Florence Parly et Prabowo Subianto, un ex-général réputé francophile, ont encore eu récemment un entretien téléphonique, le 26 novembre. Les deux ministres avaient déjà eu en début d'année (13 janvier) un échange qualifié de fructueux. Djakarta se montrait alors intéressé par 48 Rafale, jusqu'à quatre sous-marins Scorpène et deux corvettes Gowind. Aujourd'hui, l'Indonésie réfléchit plutôt à l'achat de cinq sous-marins sur le volet naval. Cette campagne, qui reste très active, permettrait entre autre à la France de disposer d'un œil sur les détroits contrôlant le trafic mondial : détroits de Malacca, de Lombok et de la Sonde.

L'Indonésie, un partenaire majeur pour la France

Pour la France, l'Indonésie est donc un partenaire majeur dans la région indo-pacifique. A l'état-major des armées (EMA), auditionné à l'Assemblée nationale au mois de janvier, on rappelle que ce pays est à "la charnière entre le Pacifique et l'océan Indien", "un pays archipélagique qui comporte des détroits tels que ceux de Malacca, de Lombok et de la Sonde. Il y a donc un enjeu essentiel en matière de trafic maritime". Dans ce contexte stratégique, la directrice générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) au ministère des Armées, Alice Guitton, avait expliqué en octobre 2019 lors d'une audition à l'Assemblée nationale que la France avait "l'intention d'accroître nos efforts avec des partenaires clés en Asie du sud-est comme la Malaisie, Singapour ou l'Indonésie". La France a déjà des partenariats stratégiques avec l'Inde, l'Australie et le Japon, avec lesquels elle a signé des coopérations industrielles et militaires de haut niveau.

"L'Indonésie est bien identifiée comme un partenaire particulièrement important en Asie du Sud-Est. Il existe des deux côtés une volonté, mais il faut en effet du temps pour brancher tous les tuyaux, si j'ose dire", fait-on valoir à la DGRIS.

Les armées essaient de développer des coopératiosn avec l'Indonésie. Ainsi, la France a déjà lancé un projet de dialogue maritime en 2019. "Les échanges sont de plus en plus denses ; nous commençons à parler de problématiques vraiment communes", explique-t-on à la DGRIS. Dans ce contexte, la marine nationale multiplie les escales et les échanges afin d'essayer de partager de plus en plus avec les Indonésiens. L'Indonésie a été invitée à participer en tant qu'observatrice au prochain exercice appelé Croix du Sud et organisé tous les deux ans par la France. Cet exercice réunit une quinzaine d'États, dont la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

Sur les exportations d'armement, l'Indonésie est un client habituel des industriels de l'armement français se classant ainsi au 12e rang des principaux pays acheteurs de systèmes d'armes français. La France, qui a accordé 330 licences d'exportation depuis 2015 à destination de ce pays, a exporté pour un montant de 1,62 milliard d'euros sur la période 2010-2019 avec trois pics en 2013 (480 millions), en 2019 (266,2 millions) et en 2014 (258,9 millions). Parmi les contrats les plus emblématiques : huit hélicoptères Caracal en janvier 2019 ; 55 systèmes d'artillerie de 155 millimètres Caesar, vendus en deux fois (2012 et 2017) ; des systèmes d'arme sol-air à très courte portée Mistral 3e et 12 hélicoptères légers d'attaque Fennec, deux contrats signés en 2013. Outre la France, le marché indonésien est investi par les Chinois, les Sud-Coréens, les Russes et, enfin, les Américains.

Pourquoi un nouveau partenariat dans la région

Nation riveraine de l'océan Indien et de l'océan Pacifique par ses départements et collectivités d'outre-mer, la France occupe une place particulière dans cette région. Sept des treize départements, régions et collectivités d'outre-mer français sont répartis entre l'océan Indien et le Pacifique Sud. Ils abritent 1,6 millions de ressortissants français et confèrent à la France neuf des onze millions de km² de sa zone économique exclusive. En outre, des centaines de milliers de ressortissants français vivent à l'étranger dans cette région.

La zone indo-pacifique est donc importante dans la stratégie de sécurité française au moment où cette région est le théâtre d'évolutions stratégiques d'ampleur, notamment un durcissement de l'environnement militaire (crise Chine/Etats-Unis). De telles évolutions ont des conséquences directes sur les intérêts de la France, ainsi que sur ceux de ses partenaires. Il est donc très important pour la France de multiplier ces coopérations ou partenariats dans la zone pour étudier ce que peut faire la Chine dans cette région. La France s'appuie principalement sur un nouvel axe fort Paris-New Delhi-Canberra. Mais l'Indonésie pourrait rejoindre ce nouvel axe.

Michel Cabirol

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Commentaires 21
à écrit le 09/02/2022 à 6:12
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Bravo à dassault. Une affaire qui marche. L,industrie de l,armement gagnante. Oui le rafale est une réussite totale. Réussite totale. Bravo à dassault et a tous ses ingénieurs.

à écrit le 09/02/2022 à 5:49
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Bravo à dassault. Une affaire qui marche. L,industrie de l,armement gagnante. Oui le rafale est une réussite totale. Réussite totale. Bravo à dassault et a tous ses ingénieurs.

à écrit le 07/12/2020 à 3:42
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Encore un pays musulman qui souhaite s'équiper dans l'industrie de la mort...

à écrit le 04/12/2020 à 8:26
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Une troisième voie pour ce pays coincé entre la Chine et la Russie, faire appel à un autre fournisseur autre qu'américain permet de ne pas prendre parti pour une de ces deux grosses puissances sans éveiller les animosités.

à écrit le 04/12/2020 à 0:03
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Tant que ce n'est pas signé, ce n'est pas signé, surtout en matière d'armement, on a vu beaucoup de volte faces et particulièrement pour le Rafale (Brésil, Suisse, Taiwan, Singapour...) Alors pourquoi en parler maintenant, cela n'a pas beaucoup sens.

à écrit le 03/12/2020 à 21:54
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Trop bien sauf si transfért de technologie

le 04/12/2020 à 9:01
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pas forcément car on se projette déjà sur le SCAF

à écrit le 03/12/2020 à 21:03
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On verra bien. Il coûte moins cher qu’un Sukhoi ou qu’un eurofighter et est moins court sur patte que les produits US. Pas illogique vue la surface à défendre...

à écrit le 03/12/2020 à 20:19
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L'inde devait acheter 136 rafales au départ... l'ind[onésie] devrait donc n'en acheter que 12... Je sais pas à quel genre de guerres se préparent les états majors en se contentant d'aussi peu d'unités. A ce prix là c'est le prix à payer si j'...

le 04/12/2020 à 0:06
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C est la chine qui inquiète.. ses provocations en mer de chine, ses annexions de facto dans des eaux nationales des philippines etc...même l Indonésie . S inquiète de ces activités c est une réponse politique face à XI jPing...

le 04/12/2020 à 1:12
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La chine inquiète ce sont les éléments de langage offerts à l'occident suiveur par la nomemklatura états unienne (qui pointe, nomme ici le danger, l'adversaire). En réalité, le réel danger est pour les états unis, fin de leur suprématie guerrière ...

à écrit le 03/12/2020 à 18:55
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Il faut trois fois la volume de kerosene en hydrogene liquide pour egaler l'energie emporte - et en plus 40% de l'energie contenu de l'hydrogene liquide est consomme dans la liquefaction. Et il faut citernes cryogeniques. Irrealiste.

à écrit le 03/12/2020 à 18:24
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48 appareils ça me parait énorme, ou alors en deux tranches de 24 étalées sur plusieurs annuités. L'Indonésie n'a jamais acheté autant d'appareils en une seule fois, et surtout du niveau de prix du Rafale; du coup j'ai quand même un léger doute.......

le 03/12/2020 à 21:07
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Il peut y avoir un arrangement commercial, 48 Rafales n'est pas forcément un achat direct.

à écrit le 03/12/2020 à 17:39
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Tiens, l'Indonésie qui devait boycotter les produits français après les soubresauts récents de blasphème est redevenu à la raison...

le 03/12/2020 à 18:20
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Tiens un qui ramène tout à son obsession

à écrit le 03/12/2020 à 14:24
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Encore une bonne nouvelle pour dassault aviation. 48 rafales de plus pour l'Indonésie. Nous avons le meilleur avion de chasse au monde, après l'inde, la Finlande. Tout la retd de dassault se prépare à définir le scaf. Malgré ses temps difficiles pour...

le 04/12/2020 à 5:34
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@ 11 libre. Avez-vous entendu parler du SU57 russe ? Le Rafale est depasse, bien que ce soit une excellente machine, reconnaitre que la Russie reste tres innovente reste complique pour le francais lambda.

le 04/12/2020 à 8:36
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@ Matin Calme Le SU 57 deviendra un bon avions. En attendant, son développement est loin d’être terminé. Et il reste le pb des moteurs Russes, certes puissants, mais dont la longévité laisse à désirer. Le SU 57 attend son moteur... et ses capteurs.....

à écrit le 03/12/2020 à 13:59
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Très bonne chose pour nos exportations, l'Armée de l'Air sera moins heureuse car il faudra ouvrir une troisième chaine de montage où détourner les commandes françaises vers l'export. N'étant pas menacé pour l'instant, il faut prioriser l'export, notr...

le 03/12/2020 à 18:17
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Une troisieme ligne serait peut etre une meilleure chose, face a lá montee de l aggressivite chinoise dans lá region asie du sud est , zone pacifique ,beaucoup de pays vont souhaiter s equipes que terre, mer et surtout air

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