L'ONERA proche de monter enfin dans le futur avion de combat européen (SCAF)

Doté d'une expertise dans l'aviation de combat reconnue mondialement, l'ONERA devrait enfin participer au Système de combat aérien du futur (SCAF). Le ministère des Armées est en train de lui faire une place. Mais laquelle ?
Michel Cabirol
L'ONERA pourra jouer tout son rôle dans le programme SCAF, mais, en même temps, il devra proposer une stratégie de coopération avec des partenaires allemands et espagnols, selon la ministre des Armées, Florence Parly.
L'ONERA "pourra jouer tout son rôle" dans le programme SCAF, mais, en même temps, il devra proposer "une stratégie de coopération" avec des partenaires allemands et espagnols, selon la ministre des Armées, Florence Parly. (Crédits : Dassault Aviation / Eridia Studio / V. Almansa)

Le coup de gueule du Sénat en décembre en faveur de l'ONERA n'aura peut-être pas été vain... Majeur pour la souveraineté de la France, cet organisme de recherche dans le domaine aérospatial, va monter à bord du Système de combat aérien du futur (SCAF). Quel volume d'études aura l'ONERA ? A quel moment du développement du programme va-t-il intervenir ? Même si rien n'est acté à ce stade, la réponse qu'a récemment faite la ministre des Armées à la sénatrice et à la députée de Savoie, respectivement Martine Berthet (Les Républicains) et Emilie Bonnivard (Les Républicains), semble confirmer cette tendance :

"Il est à noter que la construction du SCAF fera appel, lorsque les travaux seront plus avancés, à des capacités d'expertise et d'essai nationales, pour la France au niveau de certains sites de la direction générale de l'armement (DGA), et bien évidemment au sein de l'Office national d'études et de recherches spatiales (ONERA). Elle fera également appel aux capacités d'entités équivalentes chez nos partenaires allemands et espagnols. Dans ce contexte, l'ONERA pourra jouer tout son rôle ; il lui appartiendra notamment de proposer une stratégie de coopération avec des centres des pays partenaires du projet", a écrit la ministre.

La réponse de la ministre ou, plus surement de ses services, n'est pas d'une précision absolue sur la partition exacte que jouera l'ONERA. Ce dernier "pourra jouer tout son rôle" dans le programme, mais, en même temps, il devra proposer "une stratégie de coopération" avec des partenaires allemands et espagnols. Ce qui est en partie contradictoire... Ce qui est sûr en revanche, c'est que que la DGA, selon nos informations, a enclenché il y a quelques semaines la seconde sur ce que pourrait faire l'ONERA sur le SCAF. Elle est en train de travailler sur des propositions que l'ONERA a envoyé en 2019 et au début de l'année. Elles précisaient les sujets sur lesquels l'Office national pouvait intervenir sur le SCAF. L'ONERA, qui a déjà obtenu de très petits contrats d'études de la part de Dassault Aviation, devrait en savoir un peu plus à la rentrée de septembre. Voire peut-être avant...

Pas de contrepartie à l'accord Safran/MTU

Enfin, la ministre a affirmé, en réponse aux deux parlementaires, que l'accord conclu entre les motoristes Safran et MTU concernant les développements industriels à mener sur le volet moteur du programme SCAF, n'avait "donné lieu à aucune contrepartie". Martine Berthet et Emilie Bonnivard avaient indiqué qu'il "semblerait que cet accord ait pour contrepartie le transfert à l'organisme de recherche allemand du programme de recherche amont" du SCAF.

S'il n'y a pas encore d'inquiétudes, la vigilance reste de mise au sein l'ONERA tant qu'il restera dans la salle d'embarquement du programme SCAF. Va-t-il monter à bord en classe économique ou affaires ? Début décembre, le sénateur Michel Boutant avait expliqué qu'une "partie des études seraient confiées" au DLR - le centre de recherche allemand - "quand bien même l'office français a pris une avance considérable dans ce domaine. Nous ne comprenons pas ce choix...". Le président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat Christian Cambon avait quant à lui demander en décembre au gouvernement de "conforter l'ONERA, qui est une pépite technologique de niveau mondial. Il se classe largement au premier rang dans son domaine en Europe, mais cela ne pourra durer si nous continuons à le sous-doter alors que nos partenaires et concurrents accélèrent leur effort".

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 18/06/2020 à 7:22
Signaler
Excellentes nouvelles pour la planète, bon exemple pour les autres compagnies ! ... y compris Boeing et Airbus ...

à écrit le 17/06/2020 à 7:58
Signaler
L'ONERA monte à bord de l’onéreux. Au train ou vont les choses cet avion sera si cher que la france pourra disposer confortablement de 10 exemplaires au moins. Il semble que l'attrition ne soit pas un facteur pris en compte ça sent la futur défaite....

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.