
Selon la presse croate, Zagred aurait sélectionné le Rafale F3R pour remplacer ses vieux MiG antédiluviens. La décision a été prise jeudi lors d'un Conseil de défense, a révélé le quotidien croate Jutarnji le premier à révéler cette information. La Tribune n'a pas pu obtenir une confirmation de cette information. La Croatie paierait un peu moins d'un milliard d'euros pour une proposition, qui comprend 12 Rafale F3R d'occasion, l'armement et la formation. Le gouvernement croate avait le choix entre le Rafale F3R d'occasion proposé par la Direction générale de l'armement (DGA), le F-16 Block 70/72 Viper neuf (Boeing), ou, enfin, le Gripen C/D (Saab) neuf. La décision devrait être annoncée par le gouvernement pour la Journée des forces armées, le 28 mai.
Si le contrat est signé cette année, la France livrerait les six premiers avions en 2024, et les six autres un an plus tard, selon Jutarnji. Initialement, la décision devait être prise en début d'année mais le tremblement de terre, qui a durement frappé la Croatie le 29 décembre dernier, a bouleversé le calendrier du ministère de la Défense croate. La crise sanitaire liée au Covid-19 a également ralenti le processus de décision en raison des difficultés de rencontrer ses homologues, avait expliqué le ministre de la Défense croate Mario Banožić.
Une compétition contre les Américains
La France avait déposé le 10 novembre dernier une offre de Rafale compatibles à la fois pour les missions de l'OTAN et de l'UE pour le renouvellement de la flotte croate d'avions de combat. "Un projet qui serait structurant pour la coopération entre nos deux pays, et pour une Europe de la défense plus forte", avait alors expliqué sur Twitter la ministre des Armées Florence Parly lors de sa visite en novembre en Croatie. Et l'offre commerciale française est compétitive. La proposition de Paris s'élèverait, selon la presse croate, à moins de 1 milliard d'euros (930 millions d'euros) tandis que celles des Américains serait évaluée entre 1,6 et 1,8 milliard d'euros. Mais depuis ils auraient considérablement fait baisser leur offre.
A Paris, on continuait ces deniers jours de croire aux chances du Rafale en dépit d'un très fort lobbying des Américains auprès des Croates. "Nous continuons à penser que nous avons vraiment de très bonnes chances", expliquait une source proche du dossier. Florence Parly s'est d'ailleurs rendue l'année dernière deux fois en Croatie, ce qui était la première visite d'un ministre de la Défense français depuis l'indépendance du pays. la ministre des Armées a effectué deux déplacements à Zagreb en moins d'un an : en mars, dans le cadre de la réunion informelle des ministres de la défense de l'UE, puis en novembre, pour travailler au renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays. Lors de son retour à Zagreb, elle avait également pu rencontrer le Premier ministre et le ministre de la Défense croates.
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