Latécoère sera prêt pour les prochaines batailles aéronautiques

L'équipementier aéronautique va investir 100 millions d'euros pour transformer entièrement son outil industriel en deux ans. Objectif : réduire les coûts de 10% et gagner en compétitivité pour être sélectionné sur les prochains programmes d'avions qui seront lancés d'ici à 2020.
Fabrice Gliszczynski
Désendetté depuis deux augmentations de capital en 2015, le groupe toulousain exécute son plan de transformation engagé en 2017, qui doit lui permettre de gagner en compétitivité et de rafler des appels d'offres sur certaines des parties que sous-traiteront les constructeurs sur leurs nouveaux avions.
Désendetté depuis deux augmentations de capital en 2015, le groupe toulousain exécute son plan de transformation engagé en 2017, qui doit lui permettre de gagner en compétitivité et de rafler des appels d'offres sur certaines des parties que sous-traiteront les constructeurs sur leurs nouveaux avions. (Crédits : Rémi Benoit)

Latécoère sera prêt. L'équipementier aéronautique français sera en ordre de bataille pour embarquer sur les nouveaux programmes d'avions qui vont être lancés d'ici à 2020 et mis en en service au cours de la prochaine décennie. Certes, le défi à relever a déjà commencé avec le lancement fin février du Falcon 6X, le nouvel appareil de  Dassault Aviation, mais Latécoère vise surtout le nouvel avion que prépare Boeing sur le segment du 220-270 sièges (« le Middle of the Market »).

Lire aussi : Quels Airbus et quels Boeing pour le « Middle of the Market » ?

Désendetté depuis deux augmentations de capital en 2015, le groupe toulousain exécute son plan de transformation engagé en 2017, qui doit lui permettre de gagner en compétitivité et de rafler des appels d'offres sur certaines des parties que sous-traiteront les constructeurs sur leurs nouveaux avions.

Pour rappel, Latécoère est spécialisée à la fois dans les aérostructures (partie de la structure de l'avion, comme les portes) et les systèmes d'interconnexion (systèmes de câblages embarqués).

 «Nous allons diminuer nos coûts de plus de 30 millions d'euros d'ici à 2020, soit une baisse de 10%, a déclaré la semaine dernière Yannick Assouad, directrice générale de Latécoère, lors de la présentation de résultats financiers marqués notamment par une progression de 6,7% du résultat opérationnel, à 51,1 millions d'euros.

Plan de transformation autofinancé

Pour y parvenir, le groupe va investir 75 millions d'euros, et même 100 millions si l'on tient compte du coût du plan social (concernant 236 postes) lancé en 2016.

«Ce montant sera autofinancé par le cash généré par le groupe », a précisé Yannick Assouad.

En 2020, Latécoère bénéficiera à 100% des gains de compétitivité apportés par son plan de transformation.

Ce plan passe une transformation complète de l'outil industriel du groupe. En 2020 en effet, les deux nouvelles usines du groupe, celle de Montredon à Toulouse et celle de Plovdiv en Bulgarie, seront « 100% opérationnelles ». Rassemblant "les dernières technologies de l'usine du futur", la première a démarré son activité en début d'année, tandis que la seconde, destinée aux petits assemblages, commencera à produire la structure des racks d'avionique de l'A350 à partir de la fin du mois de mars.

Réduction d'effectifs en France et rationalisation des achats

Ces deux usines complèteront le nouveau dispositif industriel du groupe, lequel est remodelé par la politique de transferts d'activités, notamment vers les pays à faibles coûts de main-d'œuvre comme le Mexique, le Maroc ou la Tunisie. Des transferts qui font diminuer les effectifs en France puisqu'ils ne devraient plus représenter que 30% des effectifs du groupe en 2020 contre 40% en 2017, soit 1.500 personnes sur 4.500.

Enfin, le plan de rationalisation des achats mis en place l'an dernier prendra son plein effet en 2019, le temps de procéder aux changements de fournisseurs quand cela s'impose.

Se positionner aussi sur les programmes existants

Mais si Latécoère cherche à embarquer à bord des nouveaux programmes, le groupe n'oublie pas non plus les programmes existants, dont une partie des « work packages » (lots) sont régulièrement remis en jeu, soit parce que les fournisseurs n'arrivent pas à suivre la hausse des cadences de production ou le niveau de qualité demandés par les constructeurs. « Il y en a chaque année. » Latécoère vient d'ailleurs de gagner la construction de la porte du Gulfstream G7000, le nouvel avion d'affaires de Bombardier.

Ce plan de transformation sera-t-il suffisant ? Yannick Assouad le pense.

« Nous sommes à bon niveau de compétitivité produits et coûts dans l'interconnexion. Dans les aérostructures, nous sommes déjà compétitifs puisque nous gagnons des work packages et avec une baisse de coûts supplémentaires, nous serons vraiment bien sur le marché .»

Ne reste plus qu'à lancer les avions...

Fabrice Gliszczynski

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