Le nouvel échec du lanceur européen Vega aura-t-il des conséquences très sérieuses ?

C'est un échec grave, très grave pour l'industrie européenne des lanceurs. Vega vient de subir un second échec en moins de deux ans.
Michel Cabirol
Huit minutes après le décollage de la mission, immédiatement après le premier allumage du moteur du quatrième étage, une dégradation de la trajectoire a été constatée, entraînant la perte de la mission, a expliqué Arianespace dans un communiqué.
"Huit minutes après le décollage de la mission, immédiatement après le premier allumage du moteur du quatrième étage, une dégradation de la trajectoire a été constatée, entraînant la perte de la mission", a expliqué Arianespace dans un communiqué. (Crédits : Arianespace)

Succès américain, échec européen. Dans la nuit du 16 au 17 novembre, le lanceur italien a subi un second échec pour son deuxième lancement de l'année. Il emportait deux satellites, un pour l'ESA et l'autre pour l'Espagne, et pour le CNES. Vega a essuyé "une anomalie" dans sa "trajectoire" huit minutes après le décollage, conduisant à l'échec de la mission, a annoncé Arianespace. La "trajectoire" est "dégradée" ont indiqué peu après le décollage du lanceur européen Vega les équipes en charge du suivi des opérations selon la retransmission vidéo du lancement, a constaté l'AFP. "La vitesse n'était plus nominale", a précisé le PDG d'Arianespace. Dans le même temps, la capsule Dragon de SpaceX transportant quatre astronautes, trois américains et un japonais, s'est arrimée dans la nuit de lundi à mardi à la Station spatiale internationale (ISS).

"Cet échec de Vega nous rappelle une fois encore que nous faisons un métier très difficile, où la frontière entre le succès et l'échec est extrêmement ténue. Les équipes vont immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin de repartir en vol dans les meilleurs délais", a rappelé le président du CNES Jean-Yves Le Gall à la suite de l'échec du 17ème lancement d'un lanceur Vega.

Lanceur léger de nouvelle génération, Vega, dont le maitre d'œuvre industriel est Avio, a subi son second échec en moins de deux ans. Après quatorze lancements réussis, le lancement d'un lanceur italien, qui devait mettre en orbite un satellite pour le compte des Émirats arabes unis, avait échoué une première fois en juillet 2019. Environ deux minutes après le décollage de Vega, peu après l'allumage du deuxième étage (Zefiro 23), une anomalie majeure est apparue sur le lanceur, "entraînant la fin prématurée de la mission", avait alors expliqué Arianespace.

Deux satellites de très haute valeur perdus

Seosat-Ingenio est un satellite d'observation de la Terre destiné à optimiser le développement d'applications de télédétection en Espagne. Mission phare du plan stratégique de l'Espagne pour l'espace, Seosat-Ingenio est un satellite d'imagerie optique à haute résolution. Il fournira des images optiques et multi spectrales à haute résolution pour alimenter des applications de cartographie, d'affectation des terres, de surveillance environnementale, et de gestion des risques et de sécurité.

Taranis est le premier satellite conçu pour observer les phénomènes électromagnétiques qui se produisent dans les couches supérieures des orages. Baptisé d'après le dieu celte du tonnerre et de la foudre, le satellite Taranis (Tool for the Analysis of RAdiation from lightNIng and Sprites) du CNES a été conçu pour observer les phénomènes électromagnétiques radiatifs et lumineux survenant à des altitudes comprises entre 20 et 100 km au‑dessus des orages. Taranis va notamment étudier la corrélation entre les phénomènes lumineux transitoires (TLE) et les flashs gamma terrestres (TGF).

Michel Cabirol

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Commentaires 10
à écrit le 19/11/2020 à 0:49
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Très bon missile ! Permet de tirer sur le pôle nord depuis l équateur! En Russie, il serait déjà débarqué le Stéphane Israël Le protégé du cabinet de montebourg ferait mieux de se recaser chez MBDA ! Inversion du câblage, si en plus il faut vér...

à écrit le 18/11/2020 à 16:04
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l'echec est simple a comprendre le meme probleme que le a400 de airbus trop de personne donne leur avis.et d'autre fond des economies. et que dire de la bureaucratie sans oublier que les dirigeants francais sont comme la france sous la coupe des...

à écrit le 18/11/2020 à 15:47
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A Ariane 6 ! il y a eu assez de la destruction du vol de juin 1996 pour dire que nous avons besoin d'Ariane 5 et Ariane 6. A toute l'industrie spatiale en France et a la famille Ariane 6 . Il faut que l'Europe envoie des hommes dans l'espace et vers ...

à écrit le 18/11/2020 à 10:20
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Et dire que mr israel se la racontait il y a quelques années en disant que "SpaceX à encore tout à démontrer avant d'inquiéter ariane..." hahahaha chacun essaie de se rassurer comme il peut. L'arrogance débordante de ces patrons qui n'ont rien d'ing...

à écrit le 18/11/2020 à 9:37
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Effectivement difficile de voir la sortie de crise de ces 2 échecs qui seraient différents : dixit stéphane israël, il est responsable du groupe cependant. Ces échecs ne me semblent pas remettre en questions les capacités techniques des lanceurs m...

à écrit le 18/11/2020 à 8:32
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Voilà pourquoi notre oligarchie européenne est jalouse des GAFA, tandis que ces derniers réussisent tout ce qu'ils font notre UE elle rate tout, enfin du moins quand elle essaye ce qui est déjà insolite en soi.

à écrit le 17/11/2020 à 18:32
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Des conséquences sérieuses par rapport a quoi? C'est le seul intérêt qui importe!

à écrit le 17/11/2020 à 12:02
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Ca fait mal car Vega devait diversifier l'offre d'Ariane Espace et Ariane VI a été reportée avec 2 ans de retard ! Aïe ! Heureusement que la Turquie n'a pas de lanceur !

à écrit le 17/11/2020 à 9:44
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Vega n'a jamais eu d'autre intérêt que de valider certaines solutions techniques pour les incorporer aux fusées Ariane. Le programme Véga est terminé.

à écrit le 17/11/2020 à 8:32
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Bah on est habitué, le terme UE étant associé au final abondamment aux échecs en tout genre mais il est évident que tous nos emplois fictifs européens vont perdre une occasion, de plus en plus rare, de se vanter en se contemplant le nombril, se félic...

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