Malédiction, le retour des pirates des Caraïbes

Les pirates ont particulièrement écumé trois zones en 2019 : certaines îles des Caraïbes, le golfe de Guinée et le Sud-Est asiatique. Le nombre total d'événements liés à la piraterie et au brigandage maritime en 2019 reste stable depuis quatre ans.
Michel Cabirol
Les pirates du golfe de Guinée ont été très actifs en 2019 avec 111 événements constatés, principalement au large du Nigeria (54 événements) et du Cameroun (11).
Les pirates du golfe de Guinée ont été très actifs en 2019 avec 111 événements constatés, principalement au large du Nigeria (54 événements) et du Cameroun (11).

Les pirates des temps modernes sont toujours aussi présents sur toutes les mers et les océans du monde. Mais ils sont en partie jugulés. Ainsi, le nombre total d'événements liés à la piraterie et au brigandage maritime en 2019 reste stable depuis quatre ans, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center (MICA Center) créé en 2016 et qui publie pour la première fois un bilan annuel sur les actes de piraterie et de brigandage maritimesAvec 360 événements relevés dans le monde (contre 380 en 2018, 366 en 2017 et 2016), il reste près de deux fois inférieur aux sommets atteints en 2011 (668), au plus fort des attaques au large de la Somalie.

En 2019, le MICA Center a toutefois constaté une hausse du nombre d'attaques relevées dans le golfe de Guinée avec une augmentation sensible du nombre de personnes enlevées, dans le Sud-Est asiatique ainsi que dans certaines îles des Caraïbes. Les dix principales approches maritimes touchées par la piraterie et le brigandage en 2019 sont le Nigéria (54), Indonésie (30), Grenade (28), Saint-Vincent et Grenadines (18), Malaisie (16), Panama (12), Cameroun (11), Venezuela (7), Pérou (6) et Colombie (6).

Le Golfe de Guinée particulièrement dangereux

Les pirates du golfe de Guinée ont été très actifs en 2019. Des événements qui sont principalement intervenus au large du Nigeria (54 événements) - soit près de la moitié du total sur la zone - et du Cameroun (11) sur les 111 constatés en 2019 (dont 26 navires détournés et 25 attaqués). Le MICA Center a constaté une recrudescence des événements dans le golfe du Guinée en décembre et principalement des vols commis au mouillage ou dans un port. Pour autant, le nombre d'événements reste proche de la moyenne des événements annuels constatés ces dernières années, a-t-il fait observer.

Le bilan du Sud-Est asiatique, qui a enregistré 86 événements liés à la piraterie en 2019, s'est dégradé. Les chiffres sont en légère hausse par rapport à l'an passé (81) mais reste inférieur à la moyenne annuelle constatée depuis 2010. En 2014 et 2015, 193 (dont 160 dans le détroit de Malacca et de Singapour) puis 227 événements avaient été observés Le nombre d'événements dans la zone économique exclusive (ZEE) de l'Indonésie, bien qu'étant également en baisse constante depuis trois ans, représente encore 59% des faits reportés dans le Sud-Est asiatique.

Les pirates au chômage au large de la Somalie

L'océan Indien a pour sa part connu 25 événements au cours de l'année 2019. Ce chiffre est en forte baisse par rapport à l'an passé (48) et reste bien en deçà de la moyenne des événements constatés sur les 10 dernières années avec un pic en 2011 principalement à l'activité des pirates somaliens  (330, dont 109 navires détournés). Ce qui n'est pas le cas en 2019, année pendant laquelle aucun navire n'a été détourné.

Deux événements de piraterie seulement ont été reportés. Et incroyable, un seul a été recensé au large des côtes de Somalie sur un navire de pêche en transit, qui a essuyé des coups de feu. Comme quoi les différentes mesures de sécurité et opérations militaires (dont l'opération Atalanta de l'Union européenne) dans cette zone sont efficaces.

Les plaisanciers, des cibles pour les pirates des Caraïbes

Les événements constatés en mer des Caraïbes affectent essentiellement la navigation de plaisance. Ils se manifestent essentiellement par des vols commis au mouillage. L'arc antillais est touché par de nombreux actes de brigandage commis contre la plaisance. Saint-Vincent et les Grenadines ainsi que Grenade sont les îles les plus touchées par ce phénomène. Le MICA Center a observé une très forte augmentation sur ces îles des faits rapportés en 2019 (18 contre 9 en 2018 à Saint-Vincent et les Grenadines, 28 contre 3 à la Grenade).

Plusieurs pays d'Amérique latine sont également touchés. Le brigandage frappe les navires de fort tonnage lorsqu'ils sont au mouillage, essentiellement devant le Pérou, le Venezuela et la Colombie. En dehors d'un pic observé en 2016 (12), le actes recensés qui augmente de manière régulière depuis 2015, se concentrent sur Calao, port de Lima au Pérou (6). Au Venezuela, un pic avait été observé au cours des années 2017 et 2018 (13 et 14 faits constatés). 2019 a été marquée par l'amorce d'une baisse significative (6). La principale zone de brigandage se trouve à Barcelone et ses alentours : Guanta et Puerto La Cruz. Enfin, Pour la Colombie, les deux principales zones de brigandage se trouvent à Buenaventura, sur la côte Pacifique et à Carthagène des Indes sur la mer des Caraïbes. Le nombre d'événements se maintient à moins de 10 depuis 2009.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.