Alors que dans le golfe d'Aden, les marines régulières des grands pays font face à des pirates somaliens parfaitement organisés dans une véritable guerre, le calme le plus serein semble régner dans une autre grande zone de piraterie, le détroit de Malacca; alors que l'an dernier, encore, elle semblaient également dangereuses. Les deux zones se ressemblent étrangement. Ce sont des points de passage considérables pour le commerce mondial : à l'un, le débouché pour les grands pétroliers. A l'autre, le trafic vers l'Asie du sud, zone économique en pleine expansion. Pour les prédateurs, c'est pain béni. Et pourtant, l'un est à feu et à sang. L'autre parfaitement paisible. Par quel mystère ?
Nous avons posé la question à Dominique Montecer, ancien nageur de combat, actuellement directeur des opérations du Groupe Geos, qui a participé à la libération du Ponant, un navire dont s'était emparé des pirates somaliens. "La géographie explique cette amélioration de la situation dans la zone de Malacca. Un détroit est toujours plus facile à surveiller et contrôler qu'un golfe. L'explication est aussi économique. Les pays riverains du détroit de Malacca dépendent totalement de ce passage. Ils ont mis les moyens pour le sécuriser notamment en lançant des campagnes de communication dans les villages de pécheurs riverains pour inciter les habitants à ne pas rejoindre les pirates. Finalement, cette action non militaire semble réussir. Plus globalement, la solution contre les pirates n'est pas militaire".
Selon d'autres sources, l'envoi des marines de guerre sur zone dans le golfe d'Aden viseraient, plus qu'à lutter contre la piraterie, à entretenir une présence militaire dans une région bourrée de pétrole jusqu'à la gueule. L'arrivée de la marine chinoise, pour la première fois loin de ses côtes asiatiques, aurait considérablement inquiété les pays occidentaux. Les pirates ne seraient alors qu'un méchant prétexte.
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