Au-delà de la mise au point d'un avion capable d'utiliser de l'hydrogène directement comme carburant, l'un des plus enjeux principaux pour la diffusion de cette nouvelle énergie dans l'aviation commerciale est la mise en place d'une infrastructure aéroportuaire mondiale robuste pour approvisionner les appareils. En pointe sur le développement d'un premier avion commercial « zéro émission » d'ici à 2035, Airbus n'oublie pas cet aspect et poursuit sa politique de partenariats à cet effet. A l'occasion du salon aéronautique ILA à Berlin, le constructeur vient de signer un protocole d'accord (MoU) avec le groupe gazier et d'ingénierie américano-allemand Linde, le 23 juin.
Ce futur partenariat a pour ambition de « travailler au développement d'une infrastructure hydrogène dans les aéroports du monde entier », selon les deux groupes. Ils vont ainsi collaborer pour initier la mise en place de chaînes d'approvisionnement à travers plusieurs projets pilotes qui seront lancés à partir de 2023. Ils ont pour vocation de couvrir l'ensemble du spectre, « de la production au stockage dans les aéroports, y compris l'intégration du ravitaillement dans les opérations normales de manutention au sol ».
Airbus et Linde avaient déjà signé un accord de coopération pour étudier le potentiel d'un hub hydrogène sur l'aéroport de Changi à Singapour, avec le soutien des autorités de l'aviation civile locale (Civil Aviation Authority of Singapore).
Déjà plusieurs partenariats en cours
Le constructeur travaille sur cette question de l'approvisionnement depuis 2020 avec son concept « Hydrogen Hub at Airports », et a déjà conclu des partenariats avec d'autres acteurs aéroportuaires et industriels à cet effet. En juin 2021, il s'est ainsi associé avec Air Liquide et le Groupe ADP (Aéroports de Paris) pour la réalisation d'études d'ingénierie sur les infrastructures d'approvisionnement en hydrogène en milieu aéroportuaire. Ces deux derniers ont d'ailleurs renforcé leur collaboration la semaine dernière avec la création d'une coentreprise, mais dont Airbus ne fait pas partie.
Toujours avec Air Liquide, mais avec Vinci Airports cette fois, Airbus a également participé à un projet pilote sur l'aéroport de Lyon lancé l'an dernier. Il doit conduire à l'installation de premières infrastructures sur place en 2023, avec l'ambition de participer à la constitution d'un réseau européen par la suite. D'autres partenariats sont en cours en Italie, en Corée du Sud et au Japon.
L'hydrogène ne fait pas tout
Comme l'a rappelé Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, lors du Paris Air Forum début juin, « tout ne repose pas sur l'avion à hydrogène » dont « l'impact sera encore très limité » avant 2050. Airbus mise donc d'abord sur les carburants d'aviation durables (SAF) pour réduire massivement l'empreinte carbone de l'aviation à moyen terme. Un volet de ce partenariat avec Linde y est donc consacré. Les deux partenaires se pencheront ainsi sur le potentiel des carburants synthétiques dit « Power-to-Liquid », produit à partir d'hydrogène provenant de l'électrolyse de l'eau et de carbone issu de gaz carbonique prélevé dans l'air.
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