Porté par la défense et le spatial, Thales vise une nouvelle belle année de croissance en 2023

Le début d'année de Thales est à nouveau largement porté par les performances la défense et le spatial. Le groupe s'appuie également sur la poursuite du rebond des activités aéronautiques tirées par les activités de support et de services. Le groupe confirme tous ses objectifs pour l'année 2023.
Michel Cabirol
« Le début d'année 2023 confirme la très bonne dynamique de toutes nos activités, avec une croissance organique du chiffre d'affaires en avance sur l'objectif annuel » (Patrice Caine, PDG de Thales)
« Le début d'année 2023 confirme la très bonne dynamique de toutes nos activités, avec une croissance organique du chiffre d'affaires en avance sur l'objectif annuel » (Patrice Caine, PDG de Thales) (Crédits : DR)

Si les premiers trimestres de Thales ne sont pas en général les meilleurs de l'année, celui de 2023 oriente bien le groupe de technologies vers une nouvelle belle année de croissance. Car tous les indicateurs opérationnels sont au vert. Ainsi les commandes, qui se sont élevées à 3,4 milliards d'euros (contre 3 milliards au premier trimestre 2022), sont en hausse de 13 % tandis que le chiffre d'affaires augmente de 7,9%, à 4 milliards d'euros (3,7 milliards en 2022). Ce trimestre valide ainsi tous les objectifs financiers du groupe.

« Le début d'année 2023 confirme la très bonne dynamique de toutes nos activités, avec une croissance organique du chiffre d'affaires en avance sur l'objectif annuel, tirée en particulier par les activités liées à l'aéronautique civile et à la biométrie. Les prises de commandes du premier trimestre 2023 sont solides », a souligné le PDG de Thales, Patrice Caine, cité dans le communiqué publié vendredi.

Thales vise une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre une hausse de 4 % et 7 %, correspondant à un chiffre d'affaires compris entre 18 et 18,5 milliards d'euros (17,6 milliards d'euros en 2022). Sans prendre trop de risques, le groupe compte parvenir, comme en 2021 et 2022, à un ratio des prises de commandes rapportées au chiffre d'affaires (book-to-bill) supérieur à 1 (0,84 au premier trimestre 2023). En 2022, le groupe avait été très performant avec un book-to-bill porté à 1,34 (23,5 milliards d'euros de prises de commandes pour un chiffre d'affaires de 17,5 milliards). Enfin, il ambitionne une marge d'EBIT comprise entre 11,5% et 11,8%, en hausse de 50 à 80 points de base par rapport à 2022 (11%).

Les commandes encore tirées par la défense et le spatial

A l'image de 2022, les prises de commandes de Thales sont tirées par la défense et le spatial. A 1,4 milliard d'euros (contre 1,1 milliard au premier trimestre 2022), les prises de commandes de la défense Défense & Sécurité enregistrent une croissance de 31 %, bénéficiant notamment d'une commande d'un sous-système sous-marin (sonars ?) pour un client militaire non dévoilé d'un montant supérieur à 100 millions d'euros. Deux autres grands contrats ont été signés dans le domaine spatial : constellation d'observation de la terre italienne IRIDE et une nouvelle tranche du module I-HAB pour la station orbitale lunaire). Au total, Thales a enregistré au cours de ce trimestre trois grandes commandes d'un montant supérieur à 100 millions d'euros (contre deux au premier trimestre 2022), pour un montant total de 401 millions.

En dépit des deux grands contrats signés dans le spatial, les prises de commandes de la branche aéronautique restent stables (1,197 milliard d'euros, contre 1,182 milliard) mais baissent de 3 % en variation organique. Pourquoi ? « Les deux grands contrats enregistrés au premier trimestre 2022 sont d'une valeur supérieure aux deux grands contrats enregistrés au premier trimestre 2023 », a expliqué Thales. Ce qui masque « la bonne performance du domaine aéronautique », selon le groupe, qui constate que les activités d'aéronautique civile et de biométrie « poursuivent leur rebond après la fin de la crise sanitaire du Covid 19 ». Une dynamique qui se distingue par la belle croissance de 17 % au premier trimestre 2023 des prises de commandes d'un montant unitaire inférieur à 10 millions d'euros (2,19 milliards d'euros).

Enfin, les prises de commande du secteur Identité et Sécurité Numériques sont aussi en croissance (+ 5%). Elle sont, comme chaque trimestre, très proches du chiffre d'affaires. Résultat, le book-to-bill est juste en deçà de 1% (0,99%). A noter par ailleurs le bond des commandes dans les marchés émergents (+ 49%) mais sur des volumes beaucoup plus faibles (à 652 millions) que ceux dans les marchés matures en croissance de 7% (2,7 milliards). En revanche, la chute des commandes est énorme aux États-Unis et Canada (- 43 %) ainsi qu'en Australie et Nouvelle-Zélande (- 36 %), largement compensée par la performance de l'Europe (+ 39 %), notamment de la Grande-Bretagne (+ 71 %) et la France (+ 41 %).

Un chiffre d'affaire logiquement en hausse

Après deux années de prises de commandes en forte hausse (de 18% en 2021 puis en 2022), le chiffre d'affaires de Thales est logiquement en augmentation en 2023 (+ 7,9%). Ainsi, dans le secteur Aérospatial, le chiffre d'affaires s'élève à 1,15 milliard d'euros, en hausse de 12,4 % par rapport au premier trimestre 2022. « Cette hausse s'explique par la bonne dynamique de l'activité aéronautique, et notamment des activités d'aéronautique civile qui continuent de rebondir, tirées par les prestations de support et services, en hausse de 45% sur le premier trimestre », a précisé Thales. Par ailleurs, la reprise de la croissance des activités spatiales, qui ont été stables sur le premier trimestre, est attendue sur la seconde partie de l'année 2023.

Le chiffre d'affaires du secteur Défense & Sécurité s'est élevé à 2,07 milliards, en croissance de 6,6 % par rapport au premier trimestre 2022, « en ligne avec l'objectif de croissance organique sur l'ensemble de l'année », a commenté Thales. Le chiffre d'affaires du secteur Identité et Sécurité Numériques a atteint 779 millions d'euros, affichant une hausse de 5,2 %. Du point de vue géographique, la croissance est tirée à la fois par les marchés matures (6,5 %), notamment par la dynamique de l'Europe (8,2 %) et de l'Amérique du nord (13,3 %), mais également par les marchés émergents (13,8 %).

Michel Cabirol

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