Premier vol d'Ariane 6 en 2023 : la mise en garde de Philippe Baptiste (CNES)

Le vol inaugural du lanceur lourd européen aura lieu "probablement fin 2023" mais il y a des "aléas possibles" en cas de problèmes découverts lors de ses essais, a prévenu le PDG du CNES, Philippe Baptiste.
Michel Cabirol
Verra-t-on décoller Ariane 6 en 2023 ? Peut-être, peut-être pas, selon le PDG du CNES.
Verra-t-on décoller Ariane 6 en 2023 ? Peut-être, peut-être pas, selon le PDG du CNES. (Crédits : ArianeGroup)

Verra-t-on décoller Ariane 6 en 2023 ? Peut-être, peut-être pas. Même s'il se dit confiant sur le fait de voir Ariane 6 décoller avant la fin de cette année, le PDG du CNES Philippe Baptiste reste toutefois prudent, estimant qu'il fallait avoir « un discours de vérité ». Le premier vol d'Ariane 6, « si tout se passe bien, va se passer en 2023, probablement fin 2023 ». Ce premier lancement du futur lanceur lourd européen, qui est l'un des outils de la souveraineté européenne pour l'accès à l'espace, « est encore conditionné au fait qu'on ne découvre pas de problème technique majeur lors des essais combinés. Des aléas sont possibles dans les mois qui viennent. Il ne sert à rien de tenir un autre discours que ce discours de vérité technique ».

Le premier lancement d'Ariane 6 est programmé pour le quatrième trimestre 2023 au lieu de l'été 2023, sous réserve que la campagne d'essais se déroule comme prévu. Ce qui n'est pas gagné tant le programme a cumulé depuis son lancement en 2014 des aléas en tout genre, y compris météorologiques comme cet orage très violent et localisé qui a inondé cet été le centre d'essais du DLR (Centre allemand pour l'aéronautique et l'astronautique) de Lampoldshausen ralentissant la campagne d'essais à feu d'un étage supérieur complet d'Ariane 6. Jusqu'ici les dirigeants de l'Europe spatiale semblaient tous sûrs que le premier vol d'Ariane 6 ne serait pas décalé en 2024. Philippe Baptiste a ébréché cette vérité assumée en octobre dernier.

Le centre spatial guyanais au chômage technique ?

2022 a été une année « annus horribilis » pour les lanceurs européens. Rien ne s'est déroulé comme prévu. Et le cauchemar a duré jusqu'à la fin de l'année. Tout a commencé avec le départ des Russes de Kourou fin février après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la fin de l'aventure Soyuz au Centre spatial guyanais (CSG). Puis, l'ESA (Agence spatiale européenne) a annoncé le retard du vol inaugural d'Ariane 6 qui volera en principe pour la première fois fin 2023. Et enfin, le crash du nouveau lanceur italien, Vega C lors de son premier vol commercial fin décembre, a fini de plomber le moral de la filière spatiale européenne (lanceurs et satellites). « La mauvaise nouvelle récente, c'est l'échec de Vega-C » le 20 décembre, a d'ailleurs convenu Philippe Baptiste tout en affirmant qu'il « y a une vraie volonté d'un retour en vol le plus vite possible ».

En conséquence, le plan de charge du Centre spatial guyanais (CSG), le port spatial de l'Europe, ne prévoit à ce stade que les deux derniers lancements d'Ariane 5 cette année ainsi que des lancements de Vega (deux) et de Vega C. Le CNE va mettre à profit cette faible activité « pour mettre à niveau la base » avec un plan d'investissement de près de 600 millions d'euros pour réduire les délais entre les lancements, numériser le CSG et réduire son empreinte carbone.

En outre, a estimé le PDG du CNES, cette crise des lanceurs doit conduire l'ESA à revoir les règles du retour géographique, qui prévoient que le financement de chacun des 22 États membres se traduise par des retombées industrielles équivalentes pour ses entreprises nationales. Si c'est une « force pour faire émerger de nouveaux acteurs, on voit les limites du système quand on est sur un marché compétitif », a affirmé Philippe Baptiste. « On ne peut pas faire à la fois le retour géographique et s'engager dans une compétition où on veut faire un lanceur vraiment pas cher. A un moment donné il faut choisir », selon lui. Il l'avait déjà dit au Sénat. Mais rien n'a avancé en dépit d'un accord signé entre la France, l'Allemagne et l'Italie, les trois nations leaders dans le domaine des lanceurs.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 18/01/2023 à 3:21
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Notre combat sera,permanent et éternel. La russie un jour ne sera plus qu un tas de .... . Il faut monter des opérations militaire d'envergure commewdetruirewdes usines militaireswrusses de drone déchargée missile hypersonique des arsenaux de bombes ...

le 18/01/2023 à 11:29
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un petit lexomil peut être avec votre camomille?

à écrit le 17/01/2023 à 20:57
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Donc ce president surdoué démolit une organisation éprouvée, et supprime notamment la DLA (la meilleure décision possible pour accompagner la montée en puissance d'A6, vous en conviendrez) puis nous explique que les délais seront difficiles à tenir.....

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